Anglo American se sépare de De Beers

Isabelle Hossenlopp

Chers lecteurs,

Le festival de Cannes est une semaine où le temps est suspendu, où la vie normale laisse la place au rêve. Diamants et pierres précieuses défilent sur la Croisette. Des Maisons profitent de ce feu d’artifice de carats pour attirer l’attention, comme Tiffany et son fameux Blue Book, cette année très inspiré par l’univers céleste de Jean Schlumberger, ou Dior joaillerie, qui réimagine la toile de Jouy qu’aimait tant M. Dior à travers la collection de haute joaillerie Diorama. Pendant ce temps, un diamant rouge et un diamant rose exceptionnels s’affichaient aux enchères chez Christie’s. Devenues rarissimes depuis la fermeture de la mine australienne d’Argyle, ces gemmes voient leur prix exploser. Le diamant rouge Argyle Phoenix a presque triplé son estimation haute.

Sur le marché du diamant, c’est évidemment la mise en vente de De Beers par le groupe Anglo American (celui-ci détient 85% de son capital) qui défraie la chronique. La chute des ventes et l’effondrement du résultat net de De Beers auront poussé Anglo American à prendre cette décision. Mais aussi douloureuse soit-elle, certains experts comme Rob Bates y voient une opportunité pour De Beers de rebondir avec une vision de long terme plus marketing, plus proche du marché. Venant en appui, les initiatives du Natural Diamond Council sont attendues.

L’autre préoccupation du marché est la mise en place controversée des sanctions sur les diamants russes. Sur ce sujet brûlant, la société iTraceiT a organisé un webinaire avec Rubel & Ménasché, Rosy Blue et Brilliant Earth. La confusion et l’incertitude étaient au centre du débat mais l’importance de la traçabilité a été soulignée. Cette dernière était aussi la toile de fond de la dernière réunion intersession du Kimberley Process. Feriel Zerouki, Présidente du World Diamond Council , se félicite des avancées obtenues, en particulier sur la transparence liée à l’origine.

Du côté du diamant synthétique, les coûts et les prix continuent de baisser. Lightbox, en réduisant ses prix de près de 40%, se positionne sur un terrain à la fois commercial et marketing. Il creuse l’écart avec ses concurrents mais aussi, symboliquement, démontre que le diamant créé par l’homme n’a pas de valeur intrinsèque (Lightbox appartient à De Beers).

Dans le monde du luxe toujours en mouvement, Nicolas Bos, PDG de Van Cleef & Arpels, prend la direction du groupe Richemont. Chez LVMH, Charles Leung, interviewé par le Financial Times, livre sa vision de la stratégie pour la Maison Chaumet dont il est le nouveau CEO.

Nous vous souhaitons une bonne lecture !