Van Cleef & Arpels réenchante le conte de Peau d’Âne

Marianne Riou

Rarement collection de haute joaillerie n’aura rassemblé autant de codes propres à la Maison qui l’a créée. « Peau d’Âne raconté par Van Cleef & Arpels » est un modèle en la matière, qui, avec virtuosité, décline, dans une centaine de pièces, l’ADN de Van Cleef & Arpels, une Maison que l’on connaît bien, mais qui réussit toujours à nous étonner ![:]

La nouvelle collection de haute joaillerie de Van Cleef & Arpels, présentée à l’occasion de la 27ème Biennale des Antiquaires au Grand Palais, à Paris, est, d’abord, l’histoire d’une rencontre. Une rencontre entre trois univers : celui de Van Cleef & Arpels certainement, celui du conte de Peau d’Âne également et, enfin, celui du réalisateur Jacques Demy, qui adapta le conte de Charles Perrault en 1970, Catherine Deneuve prêtant son visage à la princesse. Van Cleef & Arpels participe à la restauration et numérisation du film dans un premier temps. Le reste suivra logiquement : onirisme, amour, nature enchanteresse et féérie, fils directeurs des collections de la Maison, tissent, entre ces trois univers… un fil rouge.

La collection, au travers de ses pièces d’exception, déroule l’histoire de Peau d’Âne en trois chapitres : L’enfance au château, La forêt enchantée et Le mariage heureux.

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Jean Bienaymé, directeur marketing et communication chez Van Cleef & Arpels, nous a accordé une interview et revient avec nous sur la création de cette collection.

Pourquoi participer à la Biennale des Antiquaires et quel rayonnement cet évènement peut-il apporter à une maison comme la vôtre ?

C’est un salon très prestigieux, intéressant du point de vue du patrimoine français. La Biennale réunit des collectionneurs, des amateurs d’art, mais aussi des amateurs de beaux objets, des « amoureux » des beaux objets. Pour une Maison de joaillerie comme la nôtre, une Maison d’histoire, de narration, qui aime les rencontres directes, c’est important d’être là… Il y a un réel échange avec le public, qu’il soit français ou étranger. La haute joaillerie entre dans le cadre des arts décoratifs, que l’on pense à la préciosité des pierres et des matériaux, à la nature même de la création. Elle est tout à fait légitime à la Biennale des Antiquaires et s’inscrit naturellement dans l’ensemble des objets présentés ici. »

Revenons sur votre nouvelle collection. Pourrions-nous évoquer plus avant les sources d’inspiration de la Maison Van Cleef & Arpels et, plus précisément, celles de la collection « Peau d’Âne raconté par Van Cleef & Arpels » ?

Il faut déjà savoir que le monde des fées et des contes de fées nourrit l’imaginaire Van Cleef & Arpels depuis longtemps. La dimension culturelle se retrouve également dans nos sources d’inspiration et la recherche d’inspiration nous occupe de façon incessante. Pensez à nos collections Le Palais de la chance, Les Voyages Extraordinaires™ (Jules Verne), L’Atlantide…

Nous avons rencontré Rosalie Varda-Demy* à l’occasion de notre exposition au musée des Arts Décoratifs (septembre 2012-février 2013- NDLR). De là est né notre désir de participer à la restauration du film de Jacques Demy. Au sein de ce conte, tout concorde avec l’univers de Van Cleef & Arpels. Quant au film, il est partie prenante du patrimoine vivant et culturel français. En faire ensuite l’objet d’une collection est apparu comme une évidence.

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Comment, de façon plus concrète, s’élabore et se construit une collection ? En quoi celle-ci reflète tout particulièrement votre univers ? Enfin, y a-t-il certaines pièces que vous aimez tout particulièrement ? Je suis étonnée par vos camaïeux de couleurs…

Pour avoir tenu entre mes mains les pièces de cette collection, je peux vous dire que nous avons surpassé le savoir-faire. Nous sommes, chez Van Cleef & Arpels, extrêmement amoureux de nos collections. Mais celle-ci, d’un point de vue joaillier, fait vraiment avancer le savoir-faire et les techniques. Elle a nécessité deux ans de travail. Les pièces d’une collection se dessinent petit à petit, leur nombre n’est pas déterminé d’emblée. C’est l’histoire racontée qui les fait naître et les inspire au fil du temps.

J’ai un amour particulier pour le clip Château enchanté qui abrite en son centre une Pierre de Caractère™,  une émeraude extraordinaire, qui caractérise bien la quête de gemmes exceptionnelles chère à Van Cleef & Arpels. Tout comme les saphirs roses et violets ovales taille briolette, qui impulsent un mouvement au bijou…

Nous pourrions aussi citer le collier Émeraude en majesté, une pièce de joaillerie majeure, des pierres de qualité extraordinaire : 29 émeraudes dont une ovale, une ronde et 27 taille émeraude, originaires de Colombie. Ce collier à de nombreux portés et illustre la recherche, la Maison Van Cleef & Arpels, de l’excellence.

Nous proposons une joaillerie moderne et contemporaine, qui peut évoluer au gré de vos humeurs.

Enfin, il faut insister sur notre recherche de « pierres sans compromis ». Si nos fournisseurs nous proposent des pierres extraordinaires, nous pouvons les acheter, sans dessein réel. Parfois, en revanche, nous cherchons LA pierre exceptionnelle, de caractère, que nous ne trouvons pas… Pour cette collection, nous avons beaucoup travaillé sur les dégradés de couleurs et les associations de pierres. Les clips Robe Couleur du Temps, Robe Couleur de Lune et Robe Couleur du Soleil notamment témoignent de camaïeux étonnants.

Un mot pour conclure ?

Oui. Ce qui nous importe, finalement, c’est le plaisir de transmettre et de partager.

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* Fille de la réalisatrice française Agnès Varda, compagne du réalisateur Jacques Demy.
Photos : © Van Cleef & Arpels