Sanctions américaines sur la Russie : conséquences incertaines pour les diamants

Joshua Freedman

Le président américain Donald Trump a affirmé qu’il avait l’intention d’infliger des sanctions à la Russie. Le marché diamantaire ignore toujours quelles pourraient être les conséquences de cette mesure sur l’industrie.[:]

Le marché belge a acheté pour 2,1 milliards de dollars de marchandises à ALROSA l’année dernière, soit environ 45 % des revenus du minier russe, d’après les états financiers que la société a publiés en avril. Toutefois, on ne sait pas encore si le projet de sanctions, adopté à la fois à la Chambre des représentants et au Sénat la semaine du 24 juillet, obligera les acheteurs belges à se tourner vers d’autres horizons.

« Nous ne savons pas encore quel sera l’effet des sanctions, qui sera affecté et quoi, ni quelle sera la réponse de l’Europe, a indiqué une source anversoise à Rapaport News mardi 1er août. Les relations entre Anvers et ALROSA sont plus solides que jamais. Pour le moment, nous ne prévoyons aucun changement. »

Le projet de loi, que Donald Trump a approuvé mais pas encore signé, empêcherait le président américain d’alléger ou de révoquer des sanctions sans consultation, a indiqué Bloomberg. Il impose des restrictions sur les prêts à certaines banques russes, comme Sberbank et VTB Group, et offre au Trésor américain la possibilité d’imposer des sanctions aux sociétés minières appartenant à l’État russe, comme ALROSA.

Sergey Ivanov, le PDG d’ALROSA, a affirmé la semaine du 24 juillet qu’il espérait que la société n’aurait pas à subir de sanctions et que « le bon sens prévaudrait. » Toute sanction imposée à ALROSA aurait des conséquences graves pour l’industrie diamantaire mondiale, a-t-il averti.

Brigitte Zypries, ministre allemande de l’économie a, quant à elle, appelé à envisager une riposte, prétendant que les actions américaines allaient à l’encontre du droit international.

« Les Américains ne doivent pas pouvoir sanctionner les sociétés allemandes parce qu’elles ont des intérêts commerciaux dans un autre pays », aurait-elle indiqué dans un entretien avec Funke-Mediengruppe lundi 31 juillet.

Le département d’État américain et le Antwerp World Diamond Centre (AWDC) n’étaient pas disponibles pour nous fournir des commentaires.

Source Rapaport