Prévisions météo : pluies avec possibilités d’éclaircies

Edahn Golan

La faiblesse actuelle des prix du taillé, liée notamment à la tiédeur de la demande, fait naître beaucoup de craintes sur le marché. [:]Tout le monde veut savoir à quel moment les difficultés vont s’atténuer et les prix commencer à augmenter. Autrement dit, toute la question est de savoir quand la demande permettra des hausses de prix et une (possible) restauration des marges. À en juger par le passé, la morosité a des raisons d’être. Il existe toutefois aussi de bons motifs d’espérer. Face à d’autres indicateurs économiques, nous disons généralement que les diamants sont une matière première non corrélée. Cela signifie que la variation des prix du taillé n’est pas liée aux fluctuations de nombreux indicateurs économiques, tels que les indices boursiers ou d’autres matières premières.

En matière d’investissement, il s’agit bien entendu d’un avantage. Lorsqu’un vecteur d’investissement glisse sur la pente descendante, un autre peut remonter, assurant ainsi une couverture aux investisseurs. Cependant, « non corrélé » ne signifie pas que les prix des diamants sont indépendants, qu’ils montent et descendent sans aucun lien avec les environnements macro-économiques.

Leur seule utilité étant celle de la parure, les bijoux en diamants sont un produit non-essentiel. Personne ne sacrifiera sa nourriture, son logement ou sa santé pour des diamants. Il faut que les besoins vitaux soient satisfaits et que les consommateurs disposent de fonds discrétionnaires pour qu’ils se permettent des dépenses supplémentaires. Le consommateur doit profiter d’un certain confort économique (revenus qui assurent l’essentiel et plus, confiance dans le fait que ces revenus seront maintenus ou soudaine amélioration) ou encore bénéficier d’une augmentation de salaire, d’une épargne qui arrive à échéance ou de tout autre revenu complémentaire.

L’un de ces compléments de revenus peut être obtenu grâce à des investissements en bourse. Naturellement, tant qu’un portefeuille d’actions se porte bien, personne ne veut vendre, sauf pour remplacer des titres peu performants par de meilleurs choix.

Hier

Lorsque les marchés boursiers sont dans le vert, les prix du taillé ne montrent aucune tendance particulière, que ce soit vers le haut ou vers le bas. Toutefois, lorsque les marchés sont en baisse, les prix du taillé ont tendance à augmenter en réaction différée. Entre juin et décembre 2007, les principaux marchés boursiers ont connu un fort recul. Les indices NASDAQ, Dow Jones, S&P 500, FTSE, DAX et Hang Seng ont plongé, de façon rapide et forte. Dès le début de 2008, alors que les indices continuaient de baisser, les prix du taillé ont pris la direction opposée et atteint des records.

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Deux ans plus tard, en milieu d’année 2010, le S&P 500, l’indice composite de Shanghai, le FTSE et d’autres ont chuté. Peu après, les prix du taillé ont connu une belle ascension. Certes, d’autres facteurs ont joué dans cette hausse, comme la demande croissante des détaillants en Chine et en Inde, par exemple. Toutefois, si l’on observe les tendances à long terme, nous voyons que ce schéma se répète à chaque fois.

Tant que les marchés boursiers se portent bien, et que les placements s’apprécient, nous laissons notre argent dans le système boursier. Lorsque la tendance haussière s’interrompt, nous reprenons nos mises. Nous avons alors le sentiment de disposer de moyens économiques supplémentaires – nous disposons de davantage d’argent que lorsque nous avons investi. À l’exception de la petite ponction des taxes et de la récente perte de valeur, certes limitée, nous avons la sensation agréable de disposer d’un pouvoir d’achat accru… et nous dépensons !

Aujourd’hui

L’année dernière, les marchés boursiers se sont fortement appréciés. Le FTSE est en hausse de près de 12 %. Le Dow Jones a progressé d’un peu moins de 14 %, le S&P 500 a pris plus de 17 % et l’indice composite du NASDAQ a grimpé de plus de 20 %. En revanche, au cours de cette période, les prix du taillé ont reculé de près de 2 %. Et malgré ces gains solides enregistrés sur les marchés boursiers, les diamants ont perdu en moyenne 1,2 %.

Une fois de plus, malgré une augmentation de la valeur de leur portefeuille, les consommateurs ne se précipitent pas pour acheter des bijoux en diamants.

Demain

Les conditions clémentes qui règnent sur les marchés boursiers se retrouvent sur le marché du diamant. Toutefois, les retombées positives ne se font pas véritablement sentir. Le marché, notamment en Inde, évolue sous un ciel couvert et des pluies abondantes. Néanmoins, les perspectives ne sont pas négatives. Les marchés économiques sont toujours cycliques. Personne ne veut que la valeur de son portefeuille diminue, mais il arrive que les choses tournent mal ou que les grands négociants misent dans une direction inverse. Dans ce cas, il suffit de passer une masse critique et la prophétie se réalise. C’est alors que nous réalisons ce que nous possédons – et que nous commençons à dépenser.

N’y voyez pas là le recours à une boule de cristal, mais bien à des prévisions basées sur les événements passés. Lorsque le marché boursier recule, on peut raisonnablement s’attendre à ce que la demande de bijoux progresse.

Source Idexonline