ALROSA demeure le leader mondial des réserves de diamants et cela ne devrait pas changer

Elena Levina

ALROSA a publié une actualisation de l’état de ses réserves et ressources, estimées en vertu du Code JORC. Ces chiffres ont, une fois de plus, confirmé les prétentions de la société qui entend devenir le leader du marché mondial du diamant.
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Un an et demi s’est écoulé depuis la dernière évaluation des ressources d’ALROSA, basée sur le Code JORC. À en juger par les chiffres publiés sur le site Web du minier, ses réserves de brut ont chuté de 3,7 % (soit 23 millions de carats) et atteint 607,5 millions de carats au 1er juillet 2013.

Que nous dit ce chiffre ? Pour le moins, la société établit avec un succès mitigé les quantités de brut extraites : ALROSA a produit 51,5 millions de carats au cours de cette période.

ALROSA explique cette baisse par un nouveau calcul des réserves disponibles à la mine souterraine Udachny, qui ont diminué de près de 22 millions de carats. Dans le même temps, la mine Aikhal a augmenté ses réserves de 9 millions de carats. Quant aux réserves en profondeur de la filière de Nyurbinskaya, elles ont progressé de 15 millions de carats.

En conséquence, le total des ressources d’ALROSA a légèrement augmenté par rapport aux chiffres de janvier 2012, pour atteindre 973 millions de carats.

Le diagramme établit la situation par rapport aux autres grandes sociétés minières de diamants*. La zone colorée montre la quantité des réserves, tandis que le nombre total (délimité par les pointillés) montre le total des ressources.
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* Source : données d’ALROSA conformes au JORC et déclarations des sociétés mentionnées

Ce graphique n’est pas tout à fait exact. Les données relatives aux stocks des autres sociétés ne reflètent pas la situation au 1er juillet 2013, mais généralement pour l’année 2012. Le graphique montre toutefois une tendance générale.

La De Beers donne le « La » en matière de base de ressources, mais ALROSA reste un leader incontesté en termes de réserves, du moins pour les stocks de brut. Ceux-ci font l’objet d’une exploration adaptée et leur rentabilité est garantie.

Si nous supposons que les deux sociétés maintiennent leur niveau de production actuel (34 et 28 millions de carats par an, respectivement), les réserves d’ALROSA dureront encore 18 ans, contre 12 ans pour celles de la De Beers.

Bien entendu, le fait de posséder des ressources dépend aussi du facteur chance. Le destin a placé plusieurs gisements de diamants dans une région de Yakoutie. Mais un autre facteur intervient également : le coût de l’exploration.

Selon le rapport de Bain sur le marché mondial du diamant en 2011, les travaux d’exploration ont considérablement diminué, partout dans le monde, ces dernières années.

Dépenses mondiales d’exploration (en millions de dollars)*

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*Rapport de Bain pour 2011

Cela dit, si l’on compare les données de financement de l’exploration de ces 5 dernières années, on constate qu’ALROSA a beaucoup plus dépensé que la De Beers dans ce domaine.

Coûts d’exploration (selon les déclarations publiées par les sociétés, pour un taux de change de 30 roubles pour 1 dollar) :

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Il faut plusieurs années pour découvrir un gisement et évaluer ses réserves et ressources. Un nouveau lancement d’exploitation minière peut demander encore 10 ans. Les données de financement suggèrent qu’en raison d’une exploration plus intensive, ALROSA ne fera que creuser son écart avec la De Beers, en termes de réserves.

Source Rough&Polished