Plongée de 41 % pour les ventes de bijoux de Richemont au 1er trimestre

Lenore Fedow

Les ventes de Richemont ont quasiment diminué de moitié au premier trimestre. Le groupe a connu des baisses à deux chiffres dans toutes les régions, les catégories et les canaux de distribution, sur fond de pandémie de Covid-19.

Le titan du luxe a annoncé un recul de 47 % en glissement annuel de ses ventes trimestrielles à taux de change constant et réel, atteignant un peu moins de 2 milliards d’euros (2,27 milliards de dollars) par rapport aux 3,74 milliards d’euros (4,27 milliards de dollars) de 2019.

La baisse des ventes est née de « perturbations d’un niveau inédit », a déclaré Richemont, ayant entraîné des fermetures de boutiques, un arrêt du tourisme et une baisse de l’humeur des consommateurs.

Les distributeurs en ligne et maisons de bijouterie de Richemont ont obtenu de meilleurs résultats que d’autres catégories au premier trimestre clos le 30 juin.

Les ventes de sa division de bijoux, comprenant Cartier et Van Cleef & Arpels, étaient en recul de 41 % à taux de change constant et réel, à 1,08 milliard d’euros (1,24 milliard de dollars), contre 1,83 milliard d’euros (2,09 milliard de dollars) il y a un an.

En région Asie-Pacifique, le rythme des baisses a été plus lent que dans d’autres régions. En Chine, les ventes étaient en hausse de 68 % sur cette période, notamment grâce à une progression des dépenses en ligne et dans les boutiques.

Richemont a également attribué cette amélioration à l’ouverture récente d’une boutique flagship virtuelle de Cartier sur Tmall Luxury Pavilion, un site Internet géré par le géant technologique chinois Alibaba Group.

Buccellati, la marque de bijoux milanaise du groupe, a récemment lancé une nouvelle campagne publicitaire rendant hommage à l’histoire de l’Italie, avec en vedette l’aristocrate et journaliste Beatrice Borromeo.

Les ventes de la division des horlogers spécialisés de Richemont ont plongé de 56 %, à 359 millions d’euros (409,7 millions de dollars) contre 823 millions d’euros (939,3 millions de dollars) en 2019.

La baisse a été attribuée, en partie, à une « forte dépendance » à des partenaires de retail multimarques, une présence limitée sur le marché chinois et une mauvaise pénétration du retail en ligne, a déclaré Richemont.

Pour aider à contrer ces limitations, la division a lancé plusieurs initiatives sur Internet et a participé à l’événement Watch Show on the Cloud, afin de toucher le marché chinois.

Selon la répartition par régions, les ventes trimestrielles aux Amériques ont perdu 61 %, ce qui serait dû à des fermetures temporaires des boutiques et centres de distribution.

En Europe, les ventes étaient en recul de 59 % en conséquence des mesures de santé publique et d’une baisse de la demande locale, a expliqué Richemont. Alors même que des boutiques rouvraient progressivement, la région n’a pas pu profiter du tourisme international habituel.

Au Japon, les ventes ont perdu 64 %. La plupart des boutiques sont en effet restées fermées pendant le trimestre.

Au Moyen-Orient et en Afrique, les ventes trimestrielles n’ont fléchi que de 38 %, en raison notamment des achats qui avait été réalisés en anticipation d’une augmentation de la TVA en Arabie Saoudite.

L’Asie-Pacifique est demeurée la région « la plus résistante », a indiqué Richemont. Les ventes ont cédé 29 %.

Les chiffres ont baissé sur tous les marchés de ce territoire, à l’exception de la Chine, qui a annoncé une croissance des ventes en ligne à trois chiffres et des ventes en boutiques « très solides » dans le pays, en raison notamment de la baisse des achats à l’étranger.

Les ventes de retail (ventes des boutiques détenues et gérées par Richemont) étaient en baisse de 43 %, bien que des augmentations aient pu être constatées en Chine et en Corée du Sud, où les restrictions ont commencé à s’alléger en mai.

Les ventes de gros ont perdu 65 % sur le trimestre.

Les ventes de retail ont davantage résisté sur Internet que sur d’autres canaux commerciaux, a affirmé Richemont. Elles ont perdu 22 % en glissement annuel, en raison principalement des fermetures temporaires des centres de traitement des commandes chez les distributeurs en ligne.

Les ventes en ligne, notamment des distributeurs sur Internet, ont représenté 25 % du total, dépassant les ventes de gros, alors qu’elles n’étaient que de 17 % il y a un an.

Richemont n’a pas organisé de conférence sur les gains ni fourni de directives financières pour l’année à venir.

Au 30 juin, les centres de distribution et la plupart des boutiques avaient rouvert, avec quelques exceptions aux Amériques et sur le retail lié au voyage.

Source National Jeweler


Photo © Buccellati.