Une nouvelle échelle de prix pour les diamants synthétiques

Rob Bates

Les diamants synthétiques pourraient bientôt disposer de leur propre échelle de prix, différente de celle des diamants naturels, a prédit Andrey Zharkov, l’ancien PDG d’ALROSA, qui dirige désormais la société de diamants synthétiques Ultra C, à l’occasion d’un webinaire récent.

« Je pense franchement qu’à l’avenir, dans deux ou trois ans, les prix des diamants synthétiques s’appuieront davantage sur des étalonnages, a-t-il indiqué. Cela entraînera une forte différenciation entre diamants synthétiques et diamants naturels. »

Selon lui, à l’heure actuelle, la plupart des vendeurs de diamants synthétiques continuent de baser leurs prix sur la liste Rapaport – bien que les diamants de couleur fantaisie affichent des tarifs distincts.

« Pour eux, nous utilisons la référence des diamants incolores. Il est impossible de comparer les prix des diamants synthétiques de couleur fantaisie et ceux des diamants naturels. »

Zharkov s’exprimait lors d’un webinaire organisé par la CIBJO, la confédération internationale de bijouterie, intitulé « Diamants naturels et synthétiques : les règles d’engagement ».

Wesley Hunt, directeur de la gestion de programmes, des consommateurs et des marques pour De Beers Group, également président du Comité sur les diamants synthétiques de la CIBJO, a fait remarquer que c’est ainsi que De Beers tarife sa marque de diamants synthétiques Lightbox.

Et d’affirmer que les diamants synthétiques sont un « produit technique ». Il ajoute : « Nous tenons compte du coût de fabrication et nous savons que nous pouvons en produire autant que nous voulons. Nous appliquons donc les tarifs d’un produit technologique. »

Il a expliqué que le prix des diamants naturels avait toujours été basé sur la « rareté ».

« C’est la raison pour laquelle une couleur D et une couleur F n’auront pas le même prix », a-t-il déclaré.

Et bien que le webinaire ait eu pour objectif de permettre aux deux parties de collaborer plus étroitement, certaines zones de désaccord sont apparues, notamment dans le domaine des tarifs.

Sally Morrison, tout juste nommée directrice publique pour les diamants naturels, a donné une explication en s’appuyant sur des exemples présentés sur des écrans plats : l’histoire a montré qu’à mesure « que la technologie s’améliore, la courbe des prix du produit a tendance à baisser. »

Richard Garard, secrétaire de l’International Grown Diamond Association, a rétorqué que même si les prix des deux types de diamants « avaient reçu un choc », certains diamants synthétiques seront toujours difficiles à produire et leurs prix ne devraient donc pas baisser.

« La production d’un gros diamant synthétique D-E-F exige toujours la même technologie complexe et les mêmes compétences, explique-t-il. Il faut du temps. Ces coûts ne baissent pas. Certes, nous constatons une certaine stabilité des prix pour les grosses pierres de qualité. Mais les tarifs ne baissent pas. »

Il a ajouté que, pour l’heure, « la demande de diamants synthétiques est toujours supérieure à l’offre, même avec l’arrivée de nombreux nouveaux producteurs. »

Selon lui, les diamants synthétiques ne devraient pas avoir de tarifs ou de systèmes de certification différents, faisant remarquer que « les consommateurs pensent qu’ils recevront un rapport de certification comparable. »

Andrey Zharkov a acquiescé, ajoutant que le système de certification standard du GIA, bien qu’il ait pu être développé avec pour fondement des critères de rareté, est désormais considéré par les consommateurs comme représentatif « des caractéristiques du produit ».

Il a appelé les deux secteurs à cesser leurs tirs croisés.

« Nous n’avons jamais utilisé de termes comme « respectueux de l’environnement » ou « étranger aux conflits », a-t-il déclaré. Par ailleurs, il y a aussi certaines sociétés de diamants naturels qui affirment que les diamants synthétiques ne sont « pas authentiques ». C’est une situation très dangereuse pour le marketing des diamants. Nous sommes tous sujets aux critiques. »

Source JCK Online


Photo © Lightbox.