L’Inde se mobilise pour interdire les grosses transactions en espèces

Rapaport

L’interdiction des transactions de grande valeur en espèces en Inde pourrait faire du tort à la demande d’or rurale ou stimuler l’essor du marché noir, a averti le World Gold Council (WGC).[:]

À compter du 1er avril, le gouvernement, qui continue à vouloir transformer son économie en un système davantage basé sur les transactions électroniques, plafonnera les achats en espèces à 4 493 dollars (300 000 roupies).

« L’impact se fera particulièrement sentir dans l’Inde rurale, où les gens n’ont pas forcément accès aux chèques et aux paiements électroniques », a indiqué le WGC dans des actualités de marché, mercredi 8 mars.

Mais même ainsi, l’interdiction des grosses transactions en espèces pourrait simplement modifier les habitudes d’achat des consommateurs de bijoux, au lieu de les obliger à dépenser moins.

« La mesure pourrait réduire les achats d’or, et tout simplement encourager les acheteurs à se procurer de plus petites quantités, réparties dans plusieurs transactions, a ajouté le WGC. Elle pourrait aussi transférer une grande part de la demande vers le système souterrain et encourager l’essor du marché noir. »

L’interdiction entrera en effet moins de six mois après l’annonce par le gouvernement de sa politique de démonétisation destinée à invalider les billets de 500 et 1 000 roupies. L’initiative a retiré près de 220 milliards de dollars du marché et prélevé des liquidités principalement chez des joailliers de taille petite à moyenne qui travaillent avec des espèces.

Toutefois, le passage progressif à des paiements sans espèces profitera au marché de l’or à long terme, d’après les prévisions du WGC.

« Au fil du temps, les consommateurs vont se détourner des espèces au profit des paiements numériques. Les acteurs organisés devraient profiter de cette tendance, a indiqué l’organisme. Ce changement de la dynamique du marché assurera plus de transparence et de meilleures opportunités pour les consommateurs qui seront protégés des pratiques douteuses, comme la sous-évaluation. »

Source Rapaport