Les sightholders rejettent la plupart des pierres: sight de 200 millions de dollars

Ronen Shnidman

Le sight de juillet de la De Beers a clôturé sur une valeur estimée à 200 millions de dollars. La somme des marchandises refusées dépasserait 65 % de la valeur initiale du sight. La De Beers aurait globalement maintenu les prix et les qualités des assortiments. [:]

Selon les estimations de Rapaport News, ce sight est le plus réduit pour la De Beers, pour un mois de juillet, au moins depuis la crise financière mondiale de 2009. L’humeur des sightholders est elle aussi au plus bas, du jamais vu depuis la crise financière au tournant de la décennie précédente.

Les fabricants ont affirmé que la taille du brut, si l’on considère les prix actuels du brut et du taillé, n’était pas rentable. Plusieurs grands fabricants ont indiqué à Rapaport News que la valeur ajoutée qu’offrait le statut de sightholder ne justifiait plus le niveau des pertes supportées sur les boîtes de la De Beers.

« Les prix des boîtes de la De Beers et du brut vendu par les autres grands miniers sont tout à fait déconnectés de la réalité du marché », a expliqué un sightholder israélien. Il a ajouté que, en moyenne, les prix du brut vendu aux tenders par des miniers de taille petite à moyenne étaient de 15 % à 20 % moins chers que celui vendu dans les contrats à long terme des grands miniers.

La De Beers a annoncé, avant la semaine du sight, que les sightholders auraient le droit de reporter 25 % supplémentaires de leur attribution totale de marchandises. Généralement, les sightholders ont le droit de reporter une boîte par catégorie de brut au sein d’une période de six mois. Par conséquent, on ignore précisément quelle est la quantité exacte des marchandises refusées lors du sight de juillet, par opposition à celles reportées à un sight ultérieur.

Plus tôt cette année, la De Beers a autorisé les sightholders à reporter 25 % supplémentaires de leurs attributions au cours des deux premiers sights de 2015. Les observateurs du marché ont fait remarquer que la société s’était montrée plus désireuse de réduire les volumes des ventes que les prix, du fait de la mollesse du marché du brut depuis le second semestre 2014. Rapaport News estime que la De Beers a baissé ses prix de 7 % en moyenne depuis le début de l’année.

Les volumes d’échanges sur le marché secondaire se sont considérablement réduits ces derniers jours en raison d’une baisse de l’offre de marchandises des sightholders de la De Beers et des acheteurs ayant des contrats à long terme chez d’autres grands miniers. La plupart des boîtes proposées sur le marché secondaire s’échangeaient au tarif ou en dessous, avec des conditions de crédit moyennes comprises entre 90 et 120 jours à l’heure ou nous mettions sous presse.

« Si les sightholders, qui sont obligés d’accepter les boîtes, refusent de les acheter au tarif lors du sight, pourquoi les diamantaires du marché secondaire en voudraient-il ? » s’interroge Guy Harari, PDG du courtier de brut en ligne Bluedax. Dudu, l’associé et le frère de Guy Harari, a estimé que les diamantaires qui vendaient des boîtes sur le marché secondaire perdraient entre 5 % et 10 % sur le prix d’achat payé pour le brut, si l’on tient compte de la remise moyenne pratiquée sur la liste et de la charge des conditions de crédit généreuses.

La De Beers n’a pas souhaité s’exprimer sur le sight. Elle a actuellement l’obligation de respecter une période de silence, juste avant la publication par Anglo American de ses résultats financiers pour le premier semestre de l’année, le 24 juillet.

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Sans une importante correction des prix, les sightholders doutent que les conditions du marché du brut s’améliorent dans les mois à venir.

« Pour être honnête, les gens en ont vraiment marre. Aujourd’hui, tout le monde se préoccupe davantage de ses affaires que de sa réputation auprès de la De Beers, a expliqué un sightholder en Inde. Même si la De Beers réduit ses prix de 5 %, je ne pense pas que cela suffira pour éviter de nombreux reports et refus lors du prochain sight. »

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« Sans une importante correction des prix, les sightholders doutent que les conditions du marché du brut s’améliorent dans les mois à venir. »

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Source Rapaport