Les participants du KP déterminés à agir avec justesse

Albert Robinson

Assistant à la réunion plénière du Kimberley Process (KP) pour la première fois le mois dernier, j’ai une fois de plus été frappé par l’engagement profond et le sentiment d’agir avec justesse qui motivent les représentants de l’industrie diamantaire et d’autres lors de ces rassemblements. [:]Cela m’a également rappelé un article que j’avais écrit pour IDEX il y a plusieurs années et dans lequel j’évoquais le sentiment, partagé par de nombreux diamantaires, que ces réunions internationales étaient un moment agréable pour ceux qui y assistaient, et peut-être même un peu plus que cela.

« Qui n’aimerait pas être un grand responsable de l’une des organisations internationales de l’industrie diamantaire, écrivais-je à l’époque. Des vols en première classe, de beaux hôtels, des dîners gastronomiques, des réunions avec des ministres et des présidents, des discours prononcés et des récompenses à donner ou à recevoir… Tout cela dûment suivi par la presse spécialisée. »

« Eh bien, les réunions internationales sont là pour informer toute l’industrie diamantaire et montrer dans la presse généraliste que les membres du marché se préoccupent de la façon dont ils travaillent et de leurs partenaires professionnels, affirmais-je, répondant à la question. Fermer les yeux sur les horreurs qui peuvent entourer l’industrie diamantaire est impossible. Il est essentiel de montrer aux consommateurs que cela nous préoccupe. Les réunions internationales offrent une perspective plus large, ce qui permet à l’industrie de réfléchir sur ses actions et de montrer au consommateur que la façon dont elle est perçue lui importe. Et cela, au final, est également essentiel pour les petites et moyennes entreprises diamantaires [qui constituent le gros du marché]. Les conséquences sur les consommateurs, qui achètent parce qu’ils constatent notre engagement, leur sont aussi profitables. »

De ce fait, la réunion plénière de Dubaï a montré tout le chemin que parcourent certains pour assister à la réunion et proposer un vaste éventail de commentaires et de contributions. Venant de tous les coins du monde, les membres de l’industrie diamantaire ont été rejoints par des délégués de l’OCDE et de l’Union européenne, représentant les 28 pays du bloc commercial, ainsi que d’autres organisations.

Bien entendu, en se rendant à ces réunions, un grand nombre de ces personnes ne font que remplir leurs obligations professionnelles. Mais beaucoup d’autres consacrent un temps précieux, loin de leur activité, à montrer leur dévouement à faire progresser le travail et les opérations du marché diamantaire.

Et, surtout, il faut remarquer l’incroyable souci du détail avec lequel les nombreux représentants (environ 300, selon les organisateurs) ont établi le communiqué final de la réunion, le dernier jour. Clause par clause, phrase par phrase, tous les participants étaient autorisés à proposer des changements. Et, comme il s’agit du Kimberley Process, elles ont toutes dû faire l’objet d’un accord consensuel.

Il est vraiment dommage que les acheteurs de bijoux en diamants ne voient pas au moins une partie de ces procédures. Peut-être cela porterait-il le coup de grâce aux détracteurs, tels que les fabricants de synthétiques, qui prétendent que notre activité est sale et contraire à l’éthique.

Cela m’a alors amené à me demander si ces personnes prennent le temps et la peine d’organiser de telles conférences internationales, ouvertes aux médias pour la plupart, de montrer tout l’intérêt qu’elles portent à l’industrie et de s’assurer que le consommateur final le sache.

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Il en va en fait tout autrement, bien sûr. Que savons-nous vraiment de leurs opérations ? Ce n’est que lorsque certains journalistes de l’industrie enquêtent que nous découvrons les tenants et les aboutissants de l’industrie des synthétiques. L’industrie des diamants naturels s’est rassemblée de façon exceptionnelle depuis environ dix ans pour mettre ses opérations en lumière. Combien devrons-nous encore attendre avant que les fabricants de synthétiques ne communiquent sur leurs actions et ceux qui font commerce de leur produit de façon non éthique pour les arrêter ?

Source Idexonline