Être pointé du doigt, et si ça ne faisait pas peur ?

Michelle Graff

Des voix s’élèvent dans l’industrie pour confronter le problème des diamants de laboratoire mélangés à des diamants naturels, en désignant nommément les sociétés coupables d’avoir sciemment tenté de faire passer des diamants synthétiques comme naturels et en appelant la disgrâce publique sur elles.[:]

L’idée a été soulevée par plusieurs organisations de l’industrie dans le monde et a été remise à l’ordre du jour la semaine dernière, lors d’une réunion à New York.

Ainsi, si les noms des sociétés coupables sont diffusés (et s’il existe une preuve, ce qui est un problème en soi), elles seront mises à l’écart du marché. Certaines sociétés ne voudront plus traiter avec elles, ce qui nuira à leur activité.

La mesure se veut à la fois punitive et préventive : voir une entreprise mise au ban du secteur en amènera d’autres, en théorie, à y réfléchir à deux fois avant d’essayer de faire passer des diamants de laboratoire comme naturels.

Mais que dire des sociétés qui n’éprouvent pas de honte, qui ne se soucient guère de savoir si leurs noms seront divulgués ?

Elles poursuivront probablement leurs activités habituelles – mélanger des diamants de laboratoire à des diamants naturels sans les déclarer ou essayer de faire passer certaines pierres de laboratoire comme des diamants naturels –, le but étant de gagner un peu plus d’argent.

Certes, certaines sociétés se détourneront de celles qui ont été publiquement « mises au ban », mais le problème ne sera pas insurmontable. Les entreprises mises en cause trouveront simplement un nouveau partenaire d’affaires, affichant aussi peu de vergogne.

Citer des noms et pointer du doigt, ce n’est pas une mauvaise idée, mais cela ne fonctionne que si la société dont il est question est vraiment honteuse de ce qu’elle a fait.

Source National Jeweler