Les perspectives pour l’industrie indiquent que les bases du marché devraient devenir de plus en plus attrayantes. Harry Winston Diamond (au TSX : HW, au NYSE : DRC) a publié sa fiche d’information pour le troisième trimestre de l’exercice 2013. [:]Il y est indiqué que la demande de brut dépassera l’offre, laquelle restera limitée pendant les sept à dix prochaines années.
Ces facteurs pourraient conforter les sociétés qui souhaitent découvrir les atouts économiques du secteur et proposer de nouvelles sources d’approvisionnement en ligne. À leur tour, les investisseurs pourraient s’intéresser plus sérieusement aux miniers juniors. Il convient donc de bien connaître ces sociétés.
Les miniers juniors se distinguent entre eux notamment par leur stratégie. L’une des premières choses à comprendre, avant d’investir dans une junior, concerne ses projets et la façon dont elle entend les mettre en place.
Ainsi, considérons Botswana Diamonds (au LSE : DBO), une société d’exploration axée sur les projets à fort potentiel en Afrique. La société met fortement l’accent sur le Botswana. Elle y a découvert la filière AK6, désormais baptisée mine Karowe. La société est unique : elle considère les perspectives des gisements paléoplacériens, alors que la plupart de ses homologues se concentrent sur les sources de kimberlite et de diamants alluviaux.
La stratégie de Diamcor Mining (au TSXV : DMI, à l’OTCQX : DMIFF) consiste à acquérir des projets à fort potentiel, dont les possibilités de production et les revenus à court terme assurent une longue durée de vie à la mine. Contrairement à la grande majorité des juniors, qui appliquent des stratégies d’exploration à haut risque, Diamcor se concentre sur l’identification, l’acquisition et l’exploitation de projets au-dessus du sol ou près de la surface. Il s’agit généralement des actifs non stratégiques des grands miniers. Dans ce contexte, la société développe actuellement Krone-Endora à Venetia, un actif racheté à la De Beers.
Vient ensuite Lucara Diamond (au TSX : LUC), un nouveau producteur. Il faut savoir que de nombreuses juniors dans ce domaine recherchent des ressources potentiellement économiques. Elles vendent ensuite les actifs ou trouvent des partenaires de développement. Lucara se concentre plutôt sur le développement et la production. La société a mis en service la mine Karowe l’année dernière. Elle étudie actuellement les possibilités de développement du projet de la mine de Mothae au Lesotho.
Ces sociétés appliquent clairement des approches différentes malgré le fait qu’elles évoluent dans le même secteur d’activité. Lorsqu’une société est en mesure de définir sa stratégie, elle garantit que les investisseurs pourront évaluer ses décisions et ses performances. Ils pourront également exploiter ces informations pour jauger la gestion de l’entreprise.
Risques et coûts
L’investissement dans les juniors est jugé très risqué. Fundamental Research, par exemple, a émis une recommandation d’achat sur Diamcor. Pourtant, le cabinet lui a attribué la note de 5, la cote de risque la plus élevée de son échelle. L’investissement est donc jugé « hautement spéculatif ». L’un des principaux dangers est que la structure chargée de l’exploration supporte tous les risques. Les découvertes de nouvelles mines sont rares car les gisements de diamants rentables sont extrêmement difficiles à trouver. Quant aux recherches, elles exigent beaucoup de capitaux.
Une société dépense un quart de million de dollars à chaque fois qu’elle fore dans le Nord canadien, a expliqué William Lamb, PDG et président de Lucara, à Diamond Investing News.
Ces coûts varient selon les pays. Cependant, William Lamb a fait remarquer que le taux de découverte d’une kimberlite rentable est très faible. Les sociétés d’exploration doivent donc dépenser d’énormes sommes d’argent, sans aucune garantie de trouver des mines potentielles.
Environ 6 500 kimberlites ont été découvertes depuis les années 1800. Or, selon une statistique, moins de 50, soit moins de 1 % du total, ont été converties en mines rentables. Des Kilalea, analyste à la Royal Bank of Canada, considère que l’exploration systématique ne devrait pas revenir aux petites sociétés. Cette activité est plutôt devenue le rôle des grands miniers, au portefeuille bien garni, a-t-il expliqué à l’Antwerp Facets.
Transformer une exploration en une mine de diamants demande évidemment beaucoup de capitaux. Ces opérations ne sont généralement envisagées que par les grandes sociétés diamantaires, qui possèdent d’importantes réserves de trésorerie.
Des annonces positives, notamment la découverte d’une kimberlite, donnent un coup de pouce au cours de l’action d’une junior. Pourtant, les marchés boursiers ne constituent généralement pas des sources suffisantes et fiables de capitaux nécessaires à l’élaboration d’un projet. La chose est de plus en plus vraie, compte tenu des conditions de marché récentes. De fait, les investisseurs se désintéressent graduellement du secteur.
En conséquence, pour développer un projet, la plupart des juniors ont généralement dû vendre leurs actifs ou s’associer à des partenaires plus riches. Et même lorsque le financement est assuré, les investisseurs doivent se rendre compte que la construction d’une mine demande souvent des années.
Il n’existe pas non plus de garantie qu’une opération à l’échelle commerciale soit rentable lorsqu’elle sera mise en service. Et même si elle l’était, il faut se souvenir que ce marché est cyclique.
Les rétributions liées à la réussite d’une junior peuvent être considérables et les investisseurs peuvent en profiter. Ils ne doivent toutefois pas se tromper sur les statistiques, les risques et les calendriers associés aux activités d’exploration diamantifère.