Approche d’une nouvelle étape importante pour l’industrie diamantaire au Botswana

Mathew Nyaungwa

Okavango Diamond Company devrait organiser sa vente pilote de brut au Botswana le mois prochain.[:]

Rapaport a récemment cité le président d’Okavango, Jacob Thamage. Celui-ci aurait déclaré que 50 entreprises seront invitées à venir voir les marchandises à Gaborone, avant de prendre part aux enchères en situation réelle.

La vente, qui serait organisée le 26 juin, aurait pour but de tester les systèmes de la société avant le lancement de vraies enchères régulières et complètes en septembre.

Toby Frears, le directeur général de la société publique de négoce de diamants, a déclaré que la vente constituait un dernier pas avant une nouvelle étape majeure pour l’industrie diamantaire du pays.

« Nous vérifierons ainsi que nos systèmes sont efficaces et fiables avant le lancement commercial. Nous remplissons aussi notre promesse : proposer un modèle commercial axé sur le client », a-t-il affirmé. ‎

Le Botswana et la De Beers ont conclu un nouvel accord commercial de 10 ans en septembre 2011.

L’accord, rétroactif au 1er janvier 2011, permet désormais au géant du diamant de transférer ses ventes de brut à Gaborone. Il met ainsi un terme à 100 ans de tradition, pendant lesquels les pierres africaines étaient envoyées à Londres.

Le déménagement des sights et des opérations de vente de la Diamond Trading Company (DTC) (y compris les professionnels, les compétences, l’équipement et la technologie) de Londres à Gaborone était attendue d’ici fin 2013.

Cependant, la société a déjà commencé à assembler à Gaborone la production des mines de la De Beers, notamment d’Afrique du Sud, de Namibie et du Canada.

Les opérations ont démarré en août dernier, deux mois avant la date prévue. Toute une époque vient de prendre fin, après 80 ans d’assemblage réalisé à Londres.

L’accord prévoyait également la mise en place d’un point de vente indépendant pour le gouvernement du Botswana. La structure devait ouvrir en 2011 et traiter 10 % de la production minière de Debswana, puis atteindre 15 % à l’issue d’une période de cinq ans.

« Les transformations entraînées par cet accord prouvent notre confiance dans l’avenir du Botswana. Nous montrons ainsi clairement que le succès de la De Beers n’est possible qu’en comprenant parfaitement une chose : les aspirations de nos partenaires doivent être au cœur de notre métier », a déclaré le président de la De Beers de l’époque, Nicky Oppenheimer.

« Le Botswana a su préserver et améliorer une voie fiable pour la mise sur le marché. Son objectif est d’optimiser la valeur de sa ressource naturelle. La De Beers s’est, quant à elle, assuré un accès constant, à long terme, à la plus grande offre de diamants au monde. »

Le Botswana a, dès mars 2012, créé Okavango Diamond Company.

Bien que le gouvernement ait confirmé à Rough&Polished en juin dernier ne pas avoir encore acquis sa part de Debswana, il ne fait aucun doute qu’il a commencé à exercer ce droit cette année, d’où la vente pilote organisée le mois prochain.

Okavango avait droit cette année à 12 % de la production annuelle de Debswana.

Debswana a produit 20,2 millions de carats en 2012, en baisse de 2,7 millions de carats par rapport à l’année précédente.

Cette évolution aurait également dû consolider l’économie du pays. Elle a pourtant fait l’objet de vives critiques liées à sa dépendance excessive sur les diamants.

Les chiffres récemment publiés par Statistics Botswana ont montré une croissance de l’économie limitée à 3,7 % l’an dernier.

La baisse du rythme de croissance du PIB réel est due au secteur minier, qui a enregistré un recul de sa valeur ajoutée de 8,1 % dans l’année.

Ce sont les diamants qui dominent les recettes minières du pays.

Cependant, le FMI a récemment déclaré que la croissance économique du Botswana devait atteindre 5,5 % en 2013.

Les performances, généralement satisfaisantes, s’appuieraient sur la persistance des investissements dans les infrastructures et la capacité de production, une consommation solide et continue et la mise en route de nouvelles capacités dans les secteurs de l’extraction.

Quelles que soient les projections économiques qui ont pu être proposées, le Botswana compte sur les ventes de diamants locales pour favoriser l’économie et contribuer à optimiser les avantages des minéraux produits localement.

Pour le pays, ces ventes locales ont constitué une percée majeure. Il va donc falloir obtenir des gains importants pour éviter toute désillusion. Les attentes sont en effet allées crescendo.

Source Rough&Polished