Appel à la transparence sur les diamants synthétiques

Avi Krawitz

Parmi les difficultés associées à l’évaluation du marché des diamants synthétiques, on compte le manque de données publiées sur le secteur. Ceci est largement dû au fait qu’aucune des sociétés évoluant dans cette sphère n’est cotée en bourse, une situation qui les obligerait à publier des indicateurs tels que leurs ventes, leurs bénéfices et leur production.

Ce sont majoritairement les rapports publics des miniers comme ALROSA, De Beers (via Anglo American), Petra Diamonds et d’autres qui permettent d’évaluer la taille du marché des diamants naturels. Leurs rapports contiennent également des informations empiriques importantes sur les tendances et l’état du marché. Il en va de même dans le secteur du retail. Signet Jewelers sert de repère pour les ventes de bijoux aux États-Unis, Chow Tai Fook fait de même à Hong Kong et en Chine et Richemont et LVMH se font les reflets de l’état du marché de la joaillerie.

Par ailleurs, les données régulières des gouvernements sur les importations et les exportations dans les grands centres diamantaires comme la Belgique, l’Inde et les États-Unis offrent des perspectives sur le marché mondial.

Cela est très rare sur le marché des diamants synthétiques. Seule l’Inde dispose de codes séparés dans le système harmonisé – autrement dit, les identifiants qu’utilisent les autorités pour les marchandises importées et exportées – pour les diamants synthétiques et les diamants naturels. Elle peut ainsi faire la distinction entre les deux dans ses données commerciales. Les États-Unis et d’autres pays agrègent actuellement les deux produits dans une même catégorie.

Les chiffres indiens montrent une forte hausse des exportations de diamants synthétiques cette année mais il est difficile de tirer des conclusions à partir d’une seule mesure.

Le marché des diamants synthétiques manque aussi clairement de structure. Malgré certaines initiatives destinées à créer des organisations pour représenter le secteur, établir une politique et faire pression en son nom, celles-ci n’ont eu que peu de succès. Une telle organisation pourrait également créer un annuaire des sociétés qui exercent sur le marché. Certains fabricants comme WD Lab Grown Diamonds et Diamond Foundry se démarquent comme des figures majeures, fixant les règles sur certaines questions. Pourtant, à l’heure actuelle, personne ne sait vraiment qui sont les principaux fournisseurs, fabricants et vendeurs de diamants synthétiques et comment fonctionne la chaîne d’approvisionnement.

De tels efforts seraient utiles pour assurer une transparence plus que nécessaire sur le marché des diamants synthétiques et pourraient également réchauffer les relations avec les acteurs du monde des diamants naturels.

Source Rapaport 


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