À la rencontre des Young Diamantaires et de leur projet de soutien à la « Renaissance School » à Massina

Marianne Riou

Lancé en 2016 lors du 37ème congrès mondial de l’industrie du diamant à Dubaï (37th World Diamond Congress in Dubaï, organisé par la WFDB et l’IDMA), le groupe des « Young Diamantaires » compte aujourd’hui près de 500 membres, issus de la « jeune garde » de l’industrie, tous segments du marché confondus. Pour mieux comprendre ce groupe et sa vocation, et pour vous présenter leur projet de soutien à la « Renaissance School » de Massina, Rubel & Ménasché a interviewé Davis Trootstwyk*, directeur de l’entreprise diamantaire Salotro, membre du comité de gestion des Young diamantaires et vice-président de la bourse du diamant de Londres.

C’est à Rami Baron, membre du bureau exécutif de la WFDB et président du « Diamond Dealers Club » d’Australie, que l’on doit le lancement des Young Diamantaires, nous explique David Troostwyk. Son projet : créer un espace pour les jeunes diamantaires où réseauter, se rencontrer différemment, échanger librement leurs savoirs, bonnes pratiques et connaissances, faire du business en se servant des outils prisés par les jeunes générations… Sous son impulsion, le groupe des Young Diamantaires nait officiellement à Dubaï en 2016, à l’occasion du 37ème congrès mondial de l’industrie du diamant, sous la forme d’un groupe de discussion sur WhatsApp.

«  Notre industrie est par nature dirigée par des personnes qui ont connu une époque où les règles répondent à des critères et traditions anciennes. Elle manquait de spontanéité, d’espace place pour impulser de nouvelles idées ou de nouvelles technologies ; il lui était difficile de s’adapter à notre époque, » poursuit David Troostwyk.

Le groupe WhatsApp, dynamique, ouvre ainsi des portes à la jeune génération, tous les sujets propres aux diamants et à la joaillerie y ont leur place, les échanges sont quotidiens, la coopération est le mot d’ordre. Sa vocation officielle est d’en faire un laboratoire d’idées pour développer des initiatives variées, promouvoir des sujets socio-économiques et soutenir la croissance de l’industrie des diamants naturels selon des critères étiques et équitables. Petit à petit, le groupe prend de l’ampleur et quitte WhastApp pour Facebook.

Les Young Diamantaires comptent aujourd’hui près de 500 membres ! S’ils essaient de se réunir régulièrement « physiquement », ils auront mis à profit les confinements successifs dus à la crise sanitaire pour densifier les échanges sur les réseaux ou sur Zoom. Leurs projets et discussions auront ainsi pris de l’ampleur et leur auront permis de toucher les grands noms de l’industrie. Et ils comptent bien continuer sur cette voie !

Parmi les grands projets du groupe, la collecte de fonds pour soutenir et agrandir l’école The Renaissance School à Massina.

Ce projet finance l’agrandissement d’une école dans la ville de Massina en Afrique du Sud, aux abords de la mine Venetia de De Beers.

Tout est parti d’un voyage, organisé par De Beers en Afrique du Sud, pour, entre autres, faire découvrir sa mine de Venetia dans la province de Limpopo, à deux pas des frontières du Botswana et du Zimbabwe. 25 jeunes « diamantaires », venus de neuf pays différents, sont du voyage. Ils se familiarisent alors avec l’engagement social et environnemental de De Beers et les moyens mis en œuvre pour soutenir les populations locales : construction d’écoles ou emploi des femmes à des postes traditionnellement dévolus aux hommes.

C’est à cette occasion que le groupe des Young Diamantaires visite la Renaissance School, construite par De Beers en partenariat avec le gouvernement du Limpopo. Les Young Diamantaires sont immédiatement séduits : l’école accomplit des miracles ! Mais elle accueille aussi des enfants qui peuvent marcher des heures pour s’y rendre chaque jour, n’ont pas accès à l’eau potable et ne peuvent se permettre qu’un repas quotidien. De nombreux villageois et parents des élèves sont d’ailleurs employés dans la mine Venetia.

Le directeur fait ce constat que son école doit « nourrir » les enfants au sens propre comme au figuré : elle a besoin de fonds pour construire deux nouveaux bâtiments, une cuisine et une bibliothèque, qui permettront de répondre aux besoins essentiels des 1 200 élèves. Le groupe des jeunes diamantaires décide de « réaliser le rêve » du directeur et lance une collecte de fonds qu’il baptise donc « The Renaissance School Project ». Pour s’assurer de la parfaite gestion de ce projet et, notamment, que les ressources nécessaires à la construction des bâtiments soient locales, le groupe s’est associé à la De Beers Foundation.

« Ce que nous souhaitions faire avec ce projet, conclut David Troostwyk, c’est donner en retour à la chaîne de valeur de l’industrie du diamant qui nous a donné à nous, jeunes diamantaires, tant d’opportunités. Nous voulions un projet qui soit au plus près des besoins du pipeline et vienne directement des parties prenantes de notre industrie. C’est une région très pauvre, nous espérons qu’ainsi d’autres jeunes seront encouragés à rejoindre l’école et auront foi en un futur plus radieux. »

Et pour l’avenir ?

Le groupe espère continuer à mobiliser autour de son projet, en développer de nouveaux pour « faire le bien », réfléchir et proposer de nouvelles solutions aux grands enjeux de l’industrie, en collaboration avec des organisations partageant leurs valeurs et leur vision des choses.

À l’heure où nous écrivons :
69 694,50€ (75 000$) environ ont été levés par le groupe Young Diamantaires pour son projet The Renaissance School.
Plus de 480 000€ (500 000$) au total sont nécessaires pour financer la construction des deux bâtiments. L’objectif est que la cuisine et la bibliothèque soient opérationnelles d’ici 1 an.

« Soutenir l’école The Renaissance School à Massina, un projet qui nous tient à cœur chez Rubel & Ménasché ! » – interview de Morgane Winterholer, directrice du Business Development 

En 2021, Rubel & Ménasché, convaincu de la nécessité d’apporter un soutien concret aux communautés locales, en droite ligne avec ses engagement RSE et son pilier 1 sur l’approvisionnement responsable, a également contribué au projet « The Renaissance School » du groupe Young Diamantaires. Une initiative qui sera reconduite en 2022.

Morgane Winterholer, directrice du Business Development chez Rubel & Ménasché et membre des Young Diamantaires, répond à nos questions.

Morgane, pourquoi s’investir et participer au groupe Young Diamantaires ? Qu’est-ce que ça apporte à Rubel & Ménasché ?

Je suis membre des Young Diamantaires depuis 2019, soit deux ans après être arrivée chez Rubel & Ménasché. Je pense qu’il y a « une place à prendre » pour des générations plus jeunes que celles qui dirigent notre industrie. Que ces jeunes générations peuvent apporter de nouvelles problématiques, un regard neuf. Les envies et l’expertise de jeunes diamantaires peuvent être bénéfiques à tous les niveaux de l’industrie : il me semble important de leur donner une plus grande présence et plus de poids dans les instances dirigeantes.

Ce que j’aime également dans ce groupe, c’est que son fonctionnement est en adéquation avec celui de Rubel & Ménasché : il s’agit d’échanger et de faire sens en travaillant de concert. Rubel & Ménasché couvre une niche du secteur diamantaire, mais il nous importe de bien comprendre l’industrie dans son ensemble, d’avoir une vision plus large du marché. Aux Young Diamantaires, j’échange avec des gens qui viennent d’Inde, d’Australie, etc.

Pourquoi faire un don et soutenir le projet « The Renaissance School » ?

Rubel & Ménasché a toujours fait des dons à des associations et essayé, très humblement, de soutenir les parties prenantes de l’industrie. C’est quelque chose dont nous parlons rarement.

Mais ce projet d’école à Massina nous plait beaucoup et nous tient particulièrement à cœur. Voilà aussi pourquoi nous voulions le mettre sous le « feu des projecteurs ». Nous voulions agir pour les gens qui travaillent dans et vivent près des mines de diamant. Nous voulions soutenir très concrètement une communauté locale de l’industrie du diamant. Contribuer au projet The Renaissance School des Young Diamantaires, soutenu par la De Beers Foundation, nous a donc semblé évident !

Pour rentrer plus dans le détail, ce projet correspond à nos valeurs, notre éthique et nos engagements RSE.

Il rejoint ainsi les valeurs d’éducation et de formation qui sont dans l’ADN de Rubel & Ménasché. Il rejoint également nos piliers RSE, qui nous engagent à promouvoir les savoir-faire, investir pour les communautés locales et participer au rayonnement et à l’amélioration continue et durable de notre industrie.

Pour Rubel & Ménasché, il est important de le rappeler, s’engager ne doit pas être juste un mot…

  Source Rubel & Ménasché

* David Trootstwyk, anciennement membre du conseil de gestion de la Bourse diamantaire de Londres a été élu vice-président le 12 mai 2022.