Zoom, Zoom: Les bijoutiers de bridal passent au virtuel

Brittany Siminitz

La pandémie a provoqué l’annulation de grands événements et les mariages ont aussi été concernés. Mais la situation n’est pas aussi grave qu’il y paraît. On continue à organiser des mariages, mais aussi des fiançailles, qui ne transigent pas sur la qualité.

Les futurs mariés trouvent d’autres façons de célébrer leurs noces, en s’affranchissant des événements traditionnels. Ce que l’on appelle désormais les mini-mariages, qui ne réunissent que quelques membres de la famille ou amis, figurent peut-être parmi l’une des tendances les plus importantes et les plus mémorables issues de la pandémie. D’autres optent pour l’évitement : ils se disent oui à la date prévue, mais reportent les agapes à plus tard.

D’après une étude menée par The Knot, seuls 7 % des couples ont choisi d’annuler totalement leur mariage. La majeure partie des personnes interrogées ont soit reporté, soit maintenu leurs plans. Parmi ceux qui n’annulent pas leur mariage, 52 % ont déclaré qu’ils prévoyaient de reprogrammer la date plus tard dans l’année, tandis que 33 % prévoient de le faire en 2021.

Quoi qu’il arrive, des mariages sont célébrés. On n’arrête pas l’amour. Mais qu’en est-il des fiançailles ? On est en droit de supposer que si un couple parvient à se sortir d’une quarantaine ensemble, il peut tout traverser, n’est-ce pas ?

De nombreux bijoutiers interrogés par le JCK ont annoncé que leur activité de bridal était florissante, ce qui est une excellente nouvelle. Mais cette notion a changé car les détaillants et les designers ont dû s’adapter à la distanciation sociale et à l’inconfort des acheteurs obligés de rencontrer d’autres personnes dans un lieu fermé.

Ci-après, quelques bijoutiers du secteur du bridal décrivent comment leur fonctionnement a changé pour s’adapter à la situation et comment les clients achètent actuellement leurs bagues de fiançailles et leurs alliances.

« Pour l’instant, nous travaillons pour exploiter les outils numériques et venir renforcer les phases de découverte et d’information, explique Paul Tacorian, PDG de Tacori. En mai, nous avons lancé Tacori Connect pour soutenir les efforts commerciaux de notre réseau de partenaires de retail autorisés en proposant une expérience virtuelle personnalisée aux consommateurs qui sont dans l’incapacité de se rendre dans une boutique traditionnelle. En termes de ventes, nous constatons une forte hausse de la demande des articles Tacori depuis la réouverture en mai. »

« Rien que la semaine dernière, j’ai rencontré virtuellement plusieurs couples qui sont résolus à mener à bien leurs fiançailles et deux autres qui ont choisi de se marier à la mairie et d’obtenir leurs alliances, explique Lauren Curtin des bijoux Lauren Addison. Ce qui est évident, c’est que la Covid-19 a remis les choses en perspective. Pour beaucoup, cela signifie qu’il ne faut pas faire attendre l’amour. La pandémie a simplement exigé de nous que nous soyons un peu plus créatifs dans la façon de soutenir et de servir notre clientèle. Les rendez-vous virtuels et les plates-formes de commerce électronique sont devenus essentiels à présent.»

« Je dirais que davantage de personnes se fiancent et que ces couples se montrent imaginatifs face à la signification d’un mariage, explique Jenny Crane McHugh, designer et fondatrice de Campbell + Charlotte. Pour de nombreux couples, il s’agit de réduire la taille du mariage et d’en programmer un peut-être plus grand par la suite. Pour mon entreprise, ce scénario est positif car les couples ont plus de budget pour la bague ! »

« Nous continuons à travailler avec des clients sur leurs alliances mais nous avons également reçu deux couples qui souhaitaient chacun un jeu d’alliances, explique Mollie Good de Walters Faith. Les deux avaient dû reporter leur mariage ; les cérémonies devaient être organisées cet été. Alors, au lieu de créer une alliance, ils nous ont chacun demandé deux jolies bagues en diamants pour venir accompagner les bagues de fiançailles de leur promise. Chacun a offert une bague à la date à laquelle ils étaient censés se marier. La seconde est réservée pour le futur mariage. »

« Nous continuons à recevoir des demandes pour des bagues de fiançailles et des alliances personnalisées. On dirait donc que les gens continuent de se fiancer, affirme Michelle Oh, propriétaire de la marque du même nom. Les principales différences sont la façon dont les gens achètent et celle dont nous menons nos opérations en face à face. Heureusement pour nous, nous avons toujours eu une forte présence en ligne, cela ne nous a pas trop affectés. Les gens continuent de commander leurs bagues de mariage comme à l’habitude. Les incertitudes quant à la future date de cérémonie semblent inciter les gens à vouloir faire fabriquer la bague, car ils ont ainsi quelque chose qu’ils sont impatients de porter. »

« Il est surprenant que le bridal se porte si bien alors que les mariages sont reportés ou revus à la baisse, s’étonne la designer Shahla Karimi. Les achats personnels, les remises de diplômes, les « push presents », ces cadeaux offerts par les jeunes papas à leur compagne, etc. tous sont en recul d’une année sur l’autre car les gens semblent avoir moins de revenus disponibles ou craignent ce que l’avenir peut réserver. En octobre, nous sortirons notre seconde capsule de fiançailles pour répondre à la demande de bridal. Nous ne présenterons pas de nouveaux articles de mode. Par ailleurs, l’or est en progression de 37 % depuis le début de l’année. Nous avons pour l’instant maintenu nos prix mais comme nous sommes une petite entreprise qui essaye de garder la tête hors de l’eau, nous allons devoir temporairement les augmenter sur certains de nos articles à forte teneur en or. »

Source JCK Online


Photo © Tacori.