World Diamond Congress : financement, transparence et développement durable à l’ordre du jour

Aruna Gaitonde

Le sujet du financement, essentiel pour les fabricants et négociants de diamants, a fait l’objet de discussions approfondies lors de la deuxième journée du 37ème Congrès diamantaire mondial à Dubaï, qui s’est tenue le 18 mai 2016[:], d’après un communiqué de presse de la World Federation of Diamond Bourses (WFDB).

La session de la matinée a démarré par un exposé de Geert van Reisen d’ABN Amro Bank, le plus gros organisme de financement au monde pour l’industrie diamantaire. Geert van Reisen a souligné la nécessité pour l’activité diamantaire d’améliorer son fonds de roulement et de réduire les cycles de fabrication, tout en concentrant ses efforts sur le recouvrement des créances, la gestion des stocks et les conditions de paiement. Il a ajouté que l’industrie à Anvers et en Inde tirerait avantage à impliquer davantage de banques dans le financement des diamants. Il a également suggéré d’engager des institutions de financement alternatives comme des fonds de pension, des compagnies d’assurances et d’autres banques internationales. De même, il a affirmé que l’industrie devait changer de mode de fonctionnement, raccourcir les délais de paiement du brut, améliorer les conditions de crédit du taillé et réduire les stocks.

37thWDC

Howard Davies, le responsable du développement commercial à la De Beers, a évoqué le caractère mobile des diamants, les transactions transfrontalières rapides, les nombreuses entreprises familiales impliquées, le nombre de faillites dues à des mauvaises créances, etc., des sujets importants depuis quelques années. « Les banques veulent financer des actifs de qualité. Les transactions doivent être réelles et concerner de vrais clients et de vraies factures. Développement durable multiplié par transparence égale confiance des banques », a-t-il ajouté.

Mahesh Khemlani, le président de la Panama Diamond Exchange, a évoqué en détail les efforts de son pays pour parvenir à la transparence en adoptant des lois sur la lutte contre le blanchiment d’argent. Indiquant que la plupart des organismes et des personnes impliquées dans les Panama Papers n’étaient pas panaméens, il a ajouté : « L’évasion fiscale est un problème mondial, pas seulement celui du Panama. Le Panama veut participer à la résolution du problème de l’évasion fiscale mondiale. Nous travaillons avec l’OCDE pour lutter contre ce problème. Nous ne sommes pas un lieu pour stocker des liquidités et se soustraire à l’impôt. »

David Bouffard, le vice-président des affaires d’entreprise de Signet Jewelers, s’est également exprimé : « Nous voulons savoir d’où viennent les diamants et qui les manipule pendant le transit. » Il a ajouté que la société s’est engagée dans une politique d’approvisionnement responsable avec ses fournisseurs, expliquant que Signet avait réussi à cartographier 99 % de son approvisionnement d’or. Il considère qu’il est aussi possible de connaître l’origine des diamants.

Un atelier a ensuite été organisé avec David Bouffard, Howard Davies, Mahesh Khemlani, Geert van Reisen et Feriel Zerouki, le responsable des relations avec le gouvernement et l’industrie à la De Beers, qui a évoqué la transparence dans toutes les opérations commandées par le minier depuis 10 ans, ainsi que les principes de bonnes pratiques mis en place, avec pour objectif ultime d’améliorer la confiance des consommateurs. David Bouffard a ajouté que l’approvisionnement responsable est une « question essentielle, et non une option cosmétique ».

Source Rough & Polished