Trois avis sur le marché diamantaire – écart entre offre et demande

Rob Bates

Pourquoi les miniers prévoient toujours un écart entre offre et demande.[:]

En juin, plusieurs rapports importants ont été publiés sur l’industrie diamantaire. En voici les grandes lignes :

Le déséquilibre entre l’offre et la demande : le rêve ne s’arrête jamais.

La présentation d’ALROSA du mois de juin est la plus optimiste de toutes. Le producteur russe estime que la demande augmentera de 2 % à 4 % ces prochaines années. Selon ses prévisions, les États-Unis qui sont le plus gros marché, afficheront une croissance modérée de 3 % à 4 %.

Toutefois, la production de diamants est relativement stable depuis 2009, indique-t-il. Selon le rapport, la production ne devrait augmenter que de 2 % à taux de croissance composé annuel (CAGR) jusqu’en 2025.

Cela signifie que nous pourrions assister au fameux déséquilibre entre offre et demande en 2019, une source d’inlassables discussions et reports.

– Dominion constate une croissance des marchandises bas-de-gamme.

La présentation de Dominion Diamond et sa conférence téléphonique de la semaine du 4 juillet mettent également en avant la différence entre offre et demande. Le minier prévoit une croissance de la demande de bijoux en diamants de 3,4 % à taux de croissance composé annuel. Mais après avoir fait ses calculs d’après les chiffres de Rapaport, il affirme qu’une grande part de cette augmentation concernera des marchandises de basse qualité.

« La démocratisation des bijoux en diamants et la solidité du marché de masse des bijoux ont favorisé la hausse des prix du taillé de qualité inférieure, explique-t-il. Le taillé dans les couleurs inférieures (par exemple K-M) a dépassé les couleurs supérieures (par exemple D-F). Les prix des puretés supérieures (IF-VVS) ont été moins performants que ceux des puretés inférieures. »

– ABN AMRO joue les trouble-fêtes. (Il y en a un dans chaque groupe.)

Les perspectives du marché diamantaire établies par ABN AMRO prévoient qu’effectivement, la demande devrait s’améliorer, en particulier aux États-Unis, où les revenus des ménages augmentent et le taux des mariages se stabilise.

Pourtant, apparaissant davantage comme un observateur extérieur, ABN AMRO n’est pas aussi enthousiaste que les deux miniers. Même si la demande pourrait quelque peu s’améliorer, peut-on lire, la banque considère que la hausse à court terme des prix du brut n’est pas durable et que ces prix finiront par baisser.

« L’amélioration de la demande des consommateurs reste fragile et ne justifie pas une hausse des prix du brut et du taillé, explique ABN AMRO. De plus, l’histoire et la dynamique du marché ont montré qu’il faut d’abord remettre à zéro les niveaux et positions des stocks pour que les prix puissent repartir à la hausse. Nous pensons que nous n’en sommes pas encore là. »

Source JCK Online