Tout ce qui brille n’est pas naturel

Mathew Nyaungwa

L’image de l’industrie a été quelque peu ternie l’année dernière, suite à la découverte de plusieurs pierres synthétiques commercialisées en guise de pierres naturelles.[:]

L’incident, qui en a fait jaser plus d’un, a eu lieu en mai 2012. L’International Gemological Institute (IGI) avait reçu, dans ses laboratoires d’Anvers et de Mumbai, 1 000 pierres à certifier comme diamants naturels.

Parmi elles, seules 400 étaient naturelles. Le reste était constitué de diamants synthétiques.

Une source du secteur, citée dans le troisième rapport annuel du AWDC et de Bain & Company sur l’industrie mondiale du diamant, a affirmé que des impuretés avaient été incluses dans certains diamants synthétiques pour les faire paraître naturels à la première inspection.

Le co-PDG de l’IGI, Roland Lorié, cité par Rapaport News, n’aurait relevé aucun cas semblable depuis mai, avec autant de marchandises découvertes dans ses laboratoires en une seule fois. Il a pourtant déclaré que le volume de pierres individuelles ou de bijoux détectés avait augmenté.

« Chaque semaine, nous découvrons quelques pierres ou des bagues, dont les diamants sont présentés comme naturels, alors qu’ils sont synthétiques, a-t-il dit. Nous n’avons donc pas affaire à de grosses quantités, mais les cas augmentent. »

L’IGI a déclaré avoir reçu 4 pierres synthétiques sur les 19 présentées par une grande chaîne de distribution, dont le nom n’a pas été cité, au cours de la dernière semaine d’octobre.

Selon Roland Lorié, le plus grand défi demeure la détection des très petites mêlées, vendues dans des plis constitués de milliers de diamants.

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La persistance de ces activités frauduleuses a amené Rapaport Group à diffuser une alerte commerciale le mois dernier. Elle mettait en garde les acheteurs contre les diamants de laboratoire, mélangés aux pierres naturelles dans des plis de mêlées et de pointers.

Le Diamond Trading Company Research Center de la De Beers a également rapporté plusieurs cas de diamants synthétiques non déclarés, adressés à des laboratoires de certification en Chine et en Inde.

D’après l’organisme, ces plis mélangés étaient principalement répandus en Asie.

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« Ces plis mélangés étaient principalement répandus en Asie. »

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« Nous disposons de bureaux en Inde et de personnel sur le terrain en Chine. Nous savons que des plis mélangés circulent, ce n’est pas une invention. Les gens ne doivent pas s’imaginer que tout va bien. Nous avons un vrai problème là-bas », a déclaré Martin Rapaport, le président de Rapaport.

« Il s’ensuit une situation très dangereuse pour la structure de l’industrie, notamment pour les petits et moyens négociants. »

Selon Martin Rapaport, les professionnels de l’industrie doivent mieux contrôler leurs chaînes d’approvisionnement.

Et d’ajouter : « J’espère que nous trouverons la solution en portant davantage d’attention à nos fournisseurs. Vous devez apprendre à les connaître. Dans quelle mesure faites-vous confiance à votre personnel ? »

Des laboratoires tels que AG&J, HRD et IGI développeraient et commercialiseraient activement de nouveaux équipements de test. Leur but est de contrer les tentatives faites pour polluer les stocks de diamants naturels.

La De Beers a récemment annoncé avoir mis au point un détecteur de mêlées synthétiques. L’appareil permet de vérifier automatiquement l’authenticité de gros volumes de petits diamants.

Le géant du diamant est convaincu que cet équipement détectera les petites pierres synthétiques dissimulées dans des plis.

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La De Beers espère également que son déploiement permettra à l’industrie de mieux détecter les diamants synthétiques partout dans la filière.

Pourtant, Rapaport News a fait remarquer qu’en l’état, il n’existe aucun moyen infaillible de tester les plis. La technologie actuelle nécessite en effet de procéder à des tests sur des échantillons.

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« Il n’existe aucun moyen infaillible de tester les plis. »

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D’après ses déclarations, les essais actuels, « fastidieux et coûteux, ont été effectués pierre par pierre, à l’aide des machines DiamondView, DiamondSure ou DiamondPlus, développées par la De Beers. »

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Rapaport Group a rappelé que l’industrie doit insister sur une déclaration totale des diamants synthétiques, basée sur les trois D.

Il s’agit d’assurer une détection, une divulgation et une documentation suffisantes sur les diamants synthétiques.

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« Les trois D : Détection, Divulgation et Documentation. »

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Malgré le côté alarmant de ses affirmations, Roland Lorié craint que ce problème de fraude n’atteigne des niveaux inquiétants dans les deux à trois ans, s’il n’est pas géré correctement dès aujourd’hui.

Source Rough&Polished