L’humeur des négociants s’améliore lors du sight de 480 millions de dollars de la De Beers

Avi Krawitz

La société salue la transition en douceur entre Londres et Gaborone.
Le sight de novembre de la De Beers a clôturé sur une valeur estimée à 480 millions de dollars, en légère hausse par rapport aux estimations.[:] Les sightholders ont constaté un léger mieux dans la rentabilité des marchandises proposées. Ce sight a été le premier à avoir été organisé au Botswana après le déménagement des ventes aux sightholders de la De Beers, auparavant organisées à Londres.

La De Beers a baissé ses prix d’environ 3 % à 5 %, principalement sur les boîtes de moindres grosseurs et de qualités commerciales. La décision a contribué à stimuler la demande de marchandises hors programme pendant la semaine du sight. Les assortiments ont également évolué, entraînant une hausse des valeurs sur certaines boîtes. Certains sightholders ont choisi de reporter leurs attributions à décembre. Puis, constatant les ajustements de prix, ils ont demandé des marchandises supplémentaires, qui ne figuraient pas dans leurs demandes initiales (hors programme).

« Le sight s’est déroulé dans un état d’esprit positif, ce qui constitue un heureux changement par rapport à ces derniers mois, a déclaré un sightholder basé en Israël. Il a pourtant été réduit, car de nombreuses sociétés ont reporté leurs attributions à décembre. Nous sommes un peu inquiets pour le mois prochain. »

Un sightholder basé à Anvers a estimé que l’humeur avait été légèrement surjouée, les ajustements ayant été relativement faibles. Selon lui, même si les baisses de prix ont quelque peu soulagé les fabricants, elles étaient loin d’être suffisantes pour générer de la rentabilité sur ce secteur.

Les sightholders ont également rappelé que le brut d’ALROSA reste plus rentable. En outre, l’Okavango Diamond Company, la société nationale du Botswana, qui vend actuellement 12 % de la production de la De Beers Botswana, a constaté une légère hausse des prix lors de ses enchères la semaine dernière, par rapport au mois précédent.

Pourtant, l’humeur globale des sightholders s’est améliorée ce mois-ci. L’un d’eux, qui traite principalement de petites marchandises, estime que la demande a augmenté grâce aux ajustements de prix et aux pénuries de brut pour les négociants ces dernières semaines. Les sightholders ont refusé de nombreuses marchandises lors des deux derniers sights de la De Beers, sur fond de grogne face aux faibles rentabilités de leur approvisionnement en brut.

Compte tenu de la relative rareté, un sightholder en Inde a fait état d’une amélioration des échanges sur le marché secondaire ces dernières semaines. Les prix obtenus par les négociants auraient légèrement augmenté pendant Diwali. Selon lui, les usines indiennes redémarrent après ces festivités, parallèlement à une offre réduite ces derniers mois. « Du brut circule bien dans la filière et je pense que les compagnies minières ont un peu de stock, mais le marché connaît une pénurie, a-t-il expliqué. Pas au point que des usines ferment, mais il n’y a pas d’excédents. »

La plupart des grandes sociétés d’extraction ont récemment rapporté une augmentation de la production, au cours des neuf premiers mois de l’année. Anglo American, qui détient 85 % de la De Beers, a signalé une hausse de la production de la De Beers de 11 % en glissement annuel, à 22,026 millions de carats au cours de la période, tandis que la production d’ALROSA a progressé de 6 %, à 27,052 millions de carats. La production de Rio Tinto a montré une hausse de 17 %, à 11,529 millions de carats.

David Johnson, responsable de la communication intermédiaire pour la De Beers, a affirmé que l’entreprise maintenait ses prévisions de production, conformément à celles de l’année précédente. D’après ses déclarations, la société ne garde pas de marchandises en réserve. David Johnson a ajouté que la demande s’est améliorée, les fabricants ayant épuisé leurs stocks après Diwali. Parallèlement, la demande de détail a connu un léger mieux avant le début des achats de Noël.

La plupart des sightholders qui se sont entretenus avec Rapaport News prévoient un adoucissement des conditions de marché pour le reste de l’année, puisqu’ils travaillent actuellement pour satisfaire les commandes de la saison. Pour eux, le sight de décembre devrait être plus ample, étant donné la faible disponibilité actuelle du brut et les nombreux reports des sights récents.

« Je prévois quelques très bonnes semaines. Les centres de négoce disposent d’un peu de taillé, mais pas de brut en excès. Selon moi, une dynamique propre devrait se créer, a déclaré un sightholder. Et nous sommes tous dans l’expectative de ce que feront les États-Unis dans les prochaines semaines. Espérons que ce soit positif. »

Le transfert à Gaborone

Les sightholders ont insisté sur la facilité avec laquelle la transition s’était faite avec le Botswana, là où ils sont allés récupérer leurs marchandises de la De Beers. Cela a balayé leurs craintes préalables. Ils ont confirmé le bon déroulement de tous les procédés techniques, le bâtiment était prêt et la majeure partie du personnel de vente de Londres était présent pour rendre la transition homogène.

Les sightholders qui se sont entretenus avec Rapaport News ont évoqué le temps de trajet pour se rendre à Gaborone, qui s’ajoute au réacheminement des marchandises vers leurs centres respectifs. Ce sont les seuls inconvénients liés au déménagement, puisque la plupart d’entre eux ont dû transiter par Johannesburg pour se rendre à Gaborone.

La De Beers a affirmé que sa nouvelle installation de 35 millions de dollars a été achevée plus tôt que prévu, en deçà du budget. Le projet, situé à l’aéroport de Gaborone, a été soutenu par un investissement du gouvernement botswanais ; il est destiné à améliorer l’arrivée des sightholders.

« Nous avons travaillé très dur avec nos partenaires du gouvernement pour réussir ; je suis très fier de ce que nous avons accompli, a déclaré Nigel Simson, vice-président senior des services aux sightholders à la De Beers. Mais nous allons continuer à rechercher des améliorations. Nous voulons faire du Botswana, et de l’Afrique australe au sens large, l’un des principaux centres diamantaires au monde. »

Source Rapaport