Rapport sur le marché du brut : à nouveau du sensationnel

Edahn Golan

L’une des questions les plus posées ces derniers temps, à laquelle d’ailleurs beaucoup n’ont pas de réponse, porte sur la bonne activité du marché des diamants ces jours-ci. [:]Contrairement à l’humeur du second semestre 2013, les deux premiers mois de 2014 ont connu une forte demande de diamants bruts, laissant de nombreux négociants un peu perplexes.

Une meilleure explication serait celle des tendances cycliques du secteur du brut. Ainsi, l’année dernière, lors du premier sight de la De Beers, nous indiquions : « La demande de diamants bruts augmente (…) et les acheteurs rapportent des premiums de 5 % environ. Certaines boîtes de la DTC se vendent sur le marché secondaire avec un premium de 5 % à 6 %. »

La hausse des prix, au début de l’année, est liée à plusieurs raisons. La demande est soutenue après les résultats de la saison des fêtes, en novembre-décembre. Les négociants ont ainsi démarré l’année avec enthousiasme et des espoirs renouvelés. Les stocks doivent être reconstitués, tandis que d’autres soulignent la nécessité de correctement les équilibrer.

Généralement, l’année débute par une hausse de la demande, suivie par une augmentation des prix à l’approche des mois d’été. La reprise se fait hésitante après les vacances d’août et les prix reculent en fin d’année. Tel est le modèle ordinaire. Toutefois, ce cycle n’est pas à l’abri des divers facteurs économiques et de l’évolution des exigences dans les secteurs du taillé et du commerce de détail.

Pendant et après le premier sight de la De Beers en janvier, les premiums ont augmenté pour de nombreuses marchandises. Un négociant de diamants bruts a déclaré : « Les prix sont complètement fous. » Exerçant côté vente, il ne se plaignait pas vraiment. Il était plutôt agréablement surpris par l’intensité de la demande.

Après le second sight, les premiums progressent de 1 % à 2 %, avec une moyenne de 5 % à 6 %. Les Select Makeables de 5 à 15 carats, par exemple, sont assortis d’un premium de 6 %, avec un crédit à 60 jours, et les Fines de 5 à 15 carats s’échangent avec un premium de 5 % à 60 jours. Parmi les marchandises « occidentales », les Commercial de 5 à 15 carats se portent très bien et la demande a fait grimper les premiums à 7 % pour un paiement en numéraire.

À l’extrémité supérieure de l’échelle, se trouvent les « marchandises indiennes », pour lesquelles les négociants paient un supplément de 7 % à 8 % au-dessus du tarif de la De Beers, avec règlement à 60 jours. Parmi les articles les plus vendus, figurent les Rejection (8 % à 9 % à 60 jours) et les Makeable Low, qui donnent plus de 10 % à 60 jours. La forte demande pour ces marchandises fait probablement partie du rituel annuel, appelé « équilibrage des carats », qui vise à ajuster les stocks aux livres de comptes avant la fin de l’année économique de l’Inde, le 31 mars.

Les conditions de crédit à 60 jours, désormais proches de la norme dans un secteur qui travaillait autrefois uniquement avec de la trésorerie, prouve la domination des acheteurs indiens sur le marché secondaire – et leur capacité à étirer leur puissance financière au maximum.

Des premiums relativement stables indiquent plusieurs choses. Tout d’abord, que les achats spéculatifs sont limités, mais aussi que l’argent est peu disponible. Selon un courtier, ils sont aussi le signe que le marché est sain.

Ce dernier point mérite quelques explications. De nombreux sightholders pensaient que la De Beers allait augmenter ses prix avant le deuxième sight, ce qu’elle n’a pas fait. Dans cette situation, les professionnels se préparent mentalement, ils sont presque désireux de payer plus. Si la De Beers ne relève pas ses prix, certains présument que cette volonté de payer plus se retrouvera dans les premiums. Or, cette fois-ci, les négociants ont agi avec retenue.

Malheureusement, des premiums élevés incitent généralement la De Beers à augmenter ses prix. Cela peut se produire lors du troisième ou quatrième sight. La hausse pourrait donc intervenir, au plus tard, avant le salon du JCK de Las Vegas.

Après de graves difficultés financières ces derniers temps, le marché imagine que la De Beers n’a pas augmenté ses prix, lors du sight de février, pour permettre aux sightholders de retrouver leur équilibre.

Le sight, le premier depuis le départ de Varda Shine, est estimé à 650 millions de dollars.

Demande pour les principales boîtes de la DTC après le sight de février

Article Demande Remarques sur la demande
Fine 2.5-4 cts & Fine 5-14.8 cts Demande satisfaisante Demande identique à celle du sight précédent pour les 2,5 à 4 ct, amélioration de la demande pour les 5 à 14,8 ct.
Crystals 2.5-4 cts & Crystals 5-14.8 cts Demande moyenne Demande identique à celle du sight précédent.
Commercial 2.5-4 cts and 5-14.8 cts Demande satisfaisante Demande identique à celle du sight précédent pour les 2,5 à 4 ct, amélioration de la demande pour les 5 à 14,8 ct.
Spotted Sawables 4-8 gr Demande moyenne Demande identique à celle du sight précédent.
Chips 4-8 gr Demande satisfaisante Demande identique à celle du sight précédent.
Colored Sawables 4-8 gr & Colored 2.5-14.8 cts Demande satisfaisante Demande identique à celle du sight précédent.
Makeables High 3 gr +7 Demande forte Demande identique à celle du sight précédent.
Preparers Low 3-6 gr Demande satisfaisante Demande identique à celle du sight précédent.
1st Color Rejections (H-L) +11/+7 Demande satisfaisante Demande identique à celle du sight précédent.
1st Color Rejections (H-L) -7+3 Demande satisfaisante Demande identique à celle du sight précédent.

Source Idexonline