Rapport sur le brut : des marchandises ne trouvent pas preneur lors des sights d’ALROSA et de la DTC

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Le sight d’ALROSA a marqué le début de la nouvelle période contractuelle, avec l’arrivée de plusieurs nouveaux sightholders. [:]Les boîtes étaient réparties en plis plus petits que d’habitude. Ainsi, un pli qui aurait contenu 1 600 carats lors du sight précédent était séparé en deux plis de 800 carats. Les marchandises de moins de 3 gr étaient proposées en proportions différentes à chaque sightholder, ce qui ne permet pas de comparer facilement les tarifs des boîtes. Cette fois-ci, les boîtes du sight d’ALROSA étaient scellées par du plastique, comme celles de la DTC.

Selon certains négociants, les assortiments d’ALROSA étaient légèrement meilleurs, malgré certains plis plus chers, en particulier pour les marchandises de qualité. La situation sur le marché était pourtant telle que certains acheteurs ont choisi de refuser des marchandises. Près de 30 % d’entre elles n’ont pas trouvé preneur. Difficile de croire que de nouveaux sightholders boudent des marchandises !

Lors du sight de la DTC au Botswana, et malgré la baisse de prix de nombreux types de marchandises, plusieurs acheteurs ont prétendu que les catégories étaient en baisse dans bon nombre de plis et que le prix du brut reste trop onéreux si on le compare au taillé qu’il donnera. De nombreux fabricants continuent de subir de grosses pertes face à la baisse constante des tarifs du taillé, et ce depuis plusieurs mois.

Selon le marché, près de 20 % des marchandises n’ont pas trouvé d’acheteurs.

Les échanges sont restés rares sur le marché secondaire. De nombreuses marchandises ne permettaient pas aux vendeurs de dégager une marge bénéficiaire, et elles étaient proposées avec des conditions de crédit très tentantes, au moins pour les acheteurs.

Avec la brusque chute des prix du taillé et des prix toujours élevés pour le brut, les échanges ont été quasi nuls pour les marchandises les plus chères.

Selon les sightholders, les marchandises restent trop chères. Une nouvelle correction des prix est nécessaire pour que les tarifs du brut et du taillé soient davantage en phase avec le marché « extérieur ». Les prix ont plongé de plus de 10 % depuis décembre. Cela traduit le véritable niveau du marché puisqu’il n’existe aucun mécanisme de régulation. Il évolue librement.

Pourquoi les prix du taillé ont-ils baissé ?

Les facteurs sont les suivants :

restrictions sur les paiements par Visa en Chine, lutte contre la corruption associée aux produits de luxe (ce qui restreint les cadeaux, autrefois vecteurs de pots-de-vin), limitation des paiements en espèces et contrôles resserrés sur l’argent utilisé par de nombreux clients afin de réduire voire stopper l’achat de marchandises de luxe, y compris les bijoux et les diamants.

restrictions sur les paiements en espèces dans le reste du monde.

baisse du crédit bancaire, ce qui limite l’argent disponible pour les fabricants et les contraint à vendre pour répondre à leurs obligations d’achat de brut.

recul des prix du pétrole, ce qui freine de nombreux clients dans leurs achats de diamants, qui sont des articles de luxe.

dépréciation du rouble, qui rend plus onéreux l’achat de taillé en dollars pour les clients russes.

ralentissement du marché indien, avec une roupie très basse face au dollar.

préférences des consommateurs, qui favorisent les gadgets plutôt que les diamants.

En plus des baisses des prix du taillé, l’industrie est confrontée à d’autres problèmes :

le début du mois de janvier a été l’occasion de changements dans les normes internationales d’information financière (IFRS). La nouvelle mouture exige encore plus de transparence. Cela pourrait gêner de nombreuses sociétés qui tentent de s’y conformer.

en outre, si les sources de brut baissent officiellement leurs prix, il y aura un effet d’entraînement, celui d’un recul des tarifs du taillé qui en est issu. Et ils ont, dans tous les cas, déjà reculé.

– Aujourd’hui, étant donné le grand nombre de laboratoires qui certifient les diamants, il n’existe pas de norme unifiée pour évaluer les marchandises. Les clients qui s’adressent au GIA découvrent souvent qu’ils ont payé leurs marchandises trop cher, ce qui les amène à douter de la validité des enquêtes sur les diamants. Actuellement, même avec les avancées d’Internet, vous devez être le moins cher pour pouvoir vendre.

– Et même si les taux d’intérêt sont actuellement à zéro en général, les diamantaires ont du mal à se faire financer. Le taux entre marchés est de 1,5 % par mois (18 % par an). On ne peut qu’être effrayé en pensant à ce qui se passera lorsque les taux d’intérêt commenceront à augmenter.

Pour résumer :

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Les fournisseurs de brut doivent accorder une meilleure immunité à leurs sightholders pour leur permettre de surmonter ces problèmes. Il faut des marges plus importantes, qui vont renforcer l’industrie, attirer de l’investissement et réduire les niveaux de fraude.

Les fournisseurs ne peuvent pas comparer tous leurs clients aux méga-joailliers et s’attendre à ce que les fabricants ordinaires paient le même prix pour le brut. Après tout, ils ne s’attendent pas à ce que les joailliers taillent et gèrent la production minière, puis qu’ils stockent le taillé dont ils ne veulent pas ou qu’ils ne peuvent pas vendre dans leurs boutiques.

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« Les fournisseurs de brut doivent accorder une meilleure immunité à leurs sightholders pour leur permettre de surmonter ces problèmes. »

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À noter :

Les sociétés minières ont développé des modalités de vente très sophistiquées, tandis que leurs clients restent désavantagés. Il n’existe pas de véritable négociation, même en temps de crise, lorsque les négociants n’ont pas besoin d’acheter ou refusent de le faire. La situation est telle que, parfois, les diamantaires doivent acheter à perte, tout simplement pour rester dans la course.

Il est évident que la situation doit changer.

Par Bluedax

Source Idexonline