Rapport IDEX Online sur le marché du brut : les prix doivent à nouveau être corrigés

Edahn Golan

Si on leur laisse le choix, les miniers ne baisseront pas leurs prix. Et la décision n’est pas aussi évidente qu’il y paraît ; nombreux sont ceux qui préféreront garder leurs marchandises plutôt que de baisser leurs prix… C’est l’avantage de ce qu’on appelle, sur le marché, « avoir la main ».[:]

C’est ainsi qu’après avoir proposé de reporter jusqu’à 50 % des attributions des sightholders pour juillet, et suite aux refus et aux rachats, la DTC a réduit le sight de juillet. Son montant est estimé inférieur à 400 millions de dollars.

À cette occasion, ce sont des catégories complètes de marchandises qui n’ont pas été vendues : les boîtes de Small Fancies, Clivage Cold & Brown et Fancy. En outre, plusieurs des boîtes de Fines, telles que les marchandises Collection et plusieurs boîtes de Colored sont restées sur la table.

Les prix de la DTC n’ont pas évolué de façon significative. Certaines boîtes sont en hausse, d’autres en baisse mais la politique générale « d’ajustement des prix » ne varie pas. Du point de vue de la DTC, il semble préférable de diminuer l’offre plutôt que de baisser les prix. La boîte de Colored Z 4-8 gr, par exemple, se vendait 672,83 dollars/ct, soit une baisse de 3,6 % néanmoins principalement due à une réduction du contenu de la boîte.

Même si les prix sont restés plutôt stables à la De Beers, les acheteurs obtiennent une remise sur les marchandises. Cela concerne notamment les Chips 4-8 gr, que la DTC a cotés à 871,52 dollars/ct (en hausse de 2,3 % par rapport au sight précédent), les Makeables High 3 gr +7 (à la DTC : 180,16 dollars/ct, en baisse de 8,4 %) et la boîte de Commercial 2,5-4 ct (à la DTC : 2 149,85 dollars/ct, en baisse de 2,1 %), tous s’échangeant en deçà du prix payé par les sightholders.

Autre preuve que la DTC est chère ces jours-ci, les prix sont en baisse sur presque toute la gamme lors des tenders de BHP Billiton.

Les 4-8 grains ont perdu entre 1,2 % (MB Fancy 4-8 gr, à 505,08 dollars/ct) et 8 % (Z White 4-8 gr à 1 111,00 dollars/ct), bien que les CL/Lo White 4-8 gr ont augmenté de 0,7 % à 204,81 dollars/ct.

Les baisses chez BHP reflètent mieux la demande sur le marché. Le contexte est simple : dans le sillage d’une flambée des prix du taillé au deuxième trimestre 2011, les cours du brut ont également progressé. Et lorsque la bulle des prix du taillé a éclaté en juillet 2011, ceux du brut n’ont pas baissé à la DTC et à Alrosa.

La pression pour faire baisser les prix du taillé s’est maintenue jusqu’à tout récemment, lorsque les fabricants ont réalisé que la seule façon de générer du chiffre d’affaires était de lâcher du lest et de faire baisser les prix, une décision légitimée par quelques grands fabricants indiens, à la situation stable. Le reste du marché indien a suivi.

La compression des marges qui en est résultée a entraîné une réduction des dépenses, principalement pour le brut. Résultat, une baisse des achats à la DTC et Alrosa et un recul des prix chez BHP et beaucoup de fournisseurs de taille moyenne.

La baisse de l’offre sur le marché a été saluée par beaucoup, et notamment par les sightholders de la Diamond Trading Company (DTC). Ils n’ont pas apprécié de perdre 5 à 15 % sur certaines marchandises.

Et, surtout, le marché est peu demandeur de brut ces jours-ci : la demande de taillé est limitée et les stocks sont volumineux.

Perspectives

La baisse des prix du taillé nécessite que les prix du brut s’adaptent aux réalités du marché. Nous l’indiquions dans une autre chronique (Comment briser le plancher bétonné des prix ?), ils ont dépassé ceux du taillé et une correction est nécessaire.

Comme le montrent les chiffres du Kimberley Process récemment publiés, la production a diminué de 3,4 % en 2011, mais les prix ont bondi de 26,5 %. Cette hausse vertigineuse ne s’est pas traduite par une augmentation similaire des prix du taillé, qui ont progressé de 17 % en 2011. Il est dès lors évident que les prix du brut doivent baisser.

Nous prévoyons par conséquent de nouveaux ajustements des prix du brut, jusqu’à ce qu’un nouvel équilibre soit atteint.

Source Idexonline