Les mots commerciaux de l’année, 2ème partie

Michelle Graff

Je dois admettre que je suis un peu en retard avec mon deuxième mot de l’année 2014, car il a déjà été choisi.[:]

Les dictionnaires Oxford ont couronné « locavore » mot de l’année 2007 (n., se dit d’une personne dont l’alimentation comprend un maximum d’aliments produits ou cultivés localement).

Pourtant, je ne pense pas que l’obsession que nous avons dans notre pays pour acheter, consommer ou s’approvisionner local se soit amenuisée depuis sept ans, lorsque « locavore » a été élu. Je crois même qu’il a gagné en importance. Mon deuxième choix de mot ayant compté pour la vente de détail en 2014 est donc « local ». Au cas où vous l’auriez raté, le premier était « omnicanal ».

Il y a quelque temps, j’écrivais ici à propos des problèmes des détaillants sur Internet Blue Nile et Amazon. Dans l’article, j’évoquais la bataille qui faisait alors rage (mais qui est désormais résolue) entre Amazon et l’éditeur Hachette, une situation qui prenait en étau des centaines d’écrivains prolifiques.

Franchement, avant cela, peu m’importait la façon dont Amazon traitait les auteurs. J’avais l’habitude de commander des livres sur le site pour mon club de lecture parce que c’était pratique et légèrement moins cher. Désormais, je n’achète plus rien chez Amazon.

Je préfère emprunter à la bibliothèque ou acheter dans ma librairie locale, Greenlight. C’est un endroit agréable pour découvrir les dernières parutions, connaître les auteurs qui viendront s’exprimer dans la boutique et m’obliger à quitter mon ordinateur pour avoir des contacts avec d’autres êtres humains vivants, une idée novatrice de nos jours, je sais bien.

Mon attrait personnel pour les petites entreprises est en fait l’une des choses que je préfère dans mon travail et probablement la raison pour laquelle j’y suis restée si longtemps. Les joailliers sont des gens formidables et j’ai beaucoup appris sur les petits patrons d’aujourd’hui en parlant avec eux.

Je ne dois pas être la seule à ressentir cela et c’est pourquoi, si je possédais une joaillerie, je ne manquerais jamais d’insister sur l’avantage du local : nous sommes une boutique locale qui soutient votre communauté, qui appartient à des personnes qui habitent ici et dont le personnel habite ici.

N’oubliez pas qu’il y en a de moins en moins chaque jour. Des statistiques récentes du Jewelers Board of Trade montrent que le nombre de joailliers de détail aux États-Unis et au Canada a baissé de 11 % ces 10 dernières années.

Bien sûr, les regroupements ont joué un rôle, mais n’oubliez pas que chaque joaillier compte pour une unité, quel que soit le nombre de boutiques dont il dispose. Le recul n’est pas simplement dû à d’importantes transactions dans l’industrie, comme la fusion Signet-Zale, mais aussi au nombre de boutiques familiales qui ont fermé leurs portes ces 10 dernières années.

À l’évidence, ceux qui restent font du bon travail et ils doivent le faire savoir à leurs clients.

Tôt dans la journée du lundi 1er décembre, mon associé Brecken, rédacteur-en-chef, et moi-même avons contacté des joailliers aux États-Unis pour les interroger sur leurs ventes pendant les fêtes.

J’ai discuté avec quelques détaillants à propos du « Small Business Saturday » (samedi dans les petites entreprises), la journée créée par American Express pour encourager les consommateurs à « acheter petit », c’est-à-dire soutenir les commerçants locaux. (Les détaillants peuvent télécharger gratuitement les supports marketing Shop Small sur le site Web d’American Express. Bien entendu, les entreprises qui utilisent American Express obtiennent d’autres avantages.)

Aucun des détaillants avec qui je me suis entretenue n’avait préparé quelque chose de spécial pour le Small Business Saturday, mais certains ont affirmé qu’ils mettent un point d’honneur à mettre en avant leur avantage local.

Susan Eisen, qui détient Susan Eisen Fine Jewelry & Watches à El Paso, au Texas, a expliqué qu’elle ne pratiquait pas de remises pour attirer les clients mais elle aime rappeler qu’elle est native d’El Paso et que son stock est principalement fabriqué en Amérique. « Les gens aiment entendre ça, affirme-t-elle. Cela ne fera pas forcément la différence (au moment de la vente) mais je ne suis pas là pour ceux qui cherchent des articles bradés. Ce n’est pas ici que vous trouverez des promotions. »

Parmi les choses à faire en 2015, Susan Eisen table sur les points suivants : en plus d’insister sur sa localité, elle veut trouver une meilleure façon de montrer au public l’importance d’acheter chez un joaillier réputé.

Et Kelly Newton, de Newton’s Jewelers à Fort Smith, en Arkansas, m’a dit lundi que, pour son marketing, il insiste sur la longévité du magasin ; et pourquoi pas ? Newton’s a 100 ans cette année et c’est la seule joaillerie de la région qui peut s’en targuer.

« Je préfère acheter chez quelqu’un qui possède une vieille entreprise familiale, explique Kelly Newton. C’est l’un des aspects qui vous distinguent. »

Ces deux joailliers locaux, au cas où vous vous le demanderiez, ont connu des ventes simplement satisfaisantes lors du Black Friday. Alors, n’oubliez pas : aujourd’hui, les gens veulent du local. Je vous promets que je ne suis pas la seule.

Source National Jeweler