Le producteur de diamants de laboratoire soutenu par Leonardo DiCaprio

Rob Bates

Le matin du 11 novembre a vu la création de Diamond Foundry, un nouveau producteur de diamants de laboratoire basé en Californie et soutenu par Leonardo DiCaprio ainsi que par « 10 milliardaires », dont le fondateur de Twitter. Leonardo DiCaprio, rôle principal du film Blood Diamond, a tweeté à propos de la société ce jour-là.[:]

À la différence d’autres fabricants de laboratoire, la société vend ses pierres montées sur des bijoux – et des bijoux de créateurs, qui plus est. Alon Ben-Shoshan, le responsable des relations commerciales, s’est entretenu avec le JCK par e-mail à propos de cette mystérieuse nouvelle société.

JCK : Comment produisez-vous vos diamants ? Est-ce une variante du HPHT, du CVD ou des micro-ondes ?

Alon Ben-Shoshan : Notre processus s’appuie sur la technologie CVD, mais à un niveau plus poussé. Nous employons une technologie de réactif très différente, basée sur un plasma dix fois plus intense et sur un rendement énergétique dix fois supérieur.

Nous avons conçu notre technologie en partant de zéro. Nous voulions nous conformer aux normes de production des semi-conducteurs.

Nous garantissons l’intégralité de nos diamants. Nous indiquons fièrement leur origine. Nous soutenons les efforts de l’association d’extraction minière allant dans le sens d’un étiquetage clair.

JCK : Allez-vous vendre ces diamants sur des bijoux ?

Alon Ben-Shoshan : Oui, nous lançons aussi un site marchand organisé autour de créateurs en ligne. Nous commençons avec une bonne vingtaine de créateurs de renom, dont les gagnants du prix Best Ring du JCK [Jewelers’ Choice].

JCK : Seront-ils vendus en gros ?

Alon Ben-Shoshan : Je crois fermement dans le fait d’intégrer l’industrie actuelle et cela implique de travailler aussi avec les canaux de vente traditionnels.

JCK : Allez-vous proposer un marquage quelconque qui indique l’origine de vos pierres ?

Alon Ben-Shoshan : Nous nous sommes engagés à informer les consommateurs de cette nouvelle possibilité qui se présente à eux lorsqu’ils achètent un diamant. L’un de nos principes essentiels est la transparence et nous sommes très fiers de l’origine de nos diamants.

JCK : Quelles sont les qualités et les grosseurs que vous proposez ? Quelle est votre production mensuelle ?

Alon Ben-Shoshan : Notre technologie nous permet de cultiver des cristaux bruts plus parfaits que jamais. Nous sommes en mesure de contrôler la qualité et la production de manière extrêmement précise.

Nous ciblons des qualités et des grosseurs destinées au marché de masse. À l’heure actuelle, notre production de base concerne du taillé GHI, VS de 1 à 2 carats.

JCK : Quel écart de prix y a-t-il entre votre produit et des diamants naturels ?

Alon Ben-Shoshan : Je suis généralement en accord avec à peu près tout ce que vous écrivez sur ce sujet. Nous voulons augmenter la taille globale du marché diamantaire et ramener auprès de nous des personnes qui, autrement, n’achèteraient pas ce produit. Nos diamants ramènent les consommateurs vers l’industrie des bijoux en diamants. Nous constatons cette tendance tous les jours en Californie.

Nous positionnons nos diamants comme un produit de première qualité. Nous ne suivons pas la voie tracée par d’autres qui se distinguent principalement par les prix.

Vous le verrez sur notre site, nos tarifs sont plus élevés que ceux des diamants extraits de manière industrielle pour les petites grosseurs et un peu plus bas pour les grosseurs supérieures. Ce qui compte, c’est que nous suivions les conseils des leaders d’opinion de l’industrie, qui comprennent que nous devons tous travailler ensemble pour aider le public à retomber amoureux des diamants.

JCK : Leonardo DiCaprio va-t-il devenir votre porte-parole ? Va-t-il faire référence au film Blood Diamond ?

Alon Ben-Shoshan : Leonardo DiCaprio est un propriétaire associé et il s’engagera sur les réseaux sociaux à différentes occasions. C’est aussi un homme très occupé et il n’est pas prêt à devenir notre porte-parole à temps plein.  

JCK : Comment assurerez-vous la publicité ou la promotion de vos produits ? Quel est votre budget marketing ?

Alon Ben-Shoshan : Comme n’importe quelle autre start-up moderne de la Silicon Valley, qui a fait la promotion de ses produits ces dernières années.

Bien que je collabore étroitement avec les acteurs traditionnels, je n’ai aucun intérêt à utiliser le modèle marketing qu’emploie l’industrie. Nous allons tirer parti de nos racines technologiques.

JCK : Quel rôle jouent les investisseurs de la Silicon Valley ? Quel financement avez-vous reçu ?

Alon Ben-Shoshan : Ils se sont tous impliqués activement. Sachez que nous ne publions pas leurs noms sur notre site Internet car ils investissent à titre privé.

Et même si nous avons reçu moins de 100 millions de dollars de financement jusqu’à présent, l’intérêt exprimé par les investisseurs est supérieur à la somme de capital que nous acceptons.

JCK : En quoi vos liens avec la Silicon Valley ont-ils influencé votre approche de la situation ?

Alon Ben-Shoshan : Nous sommes très ouverts et transparents, aucun d’entre nous ne vient du monde traditionnel des diamants. Nous savons parfaitement comment bâtir et développer les nouvelles technologies, en particulier les technologies des semi-conducteurs.

JCK : Avez-vous des infos à nous donner sur votre parcours, le vôtre et celui de vos directeurs, et sur la façon dont vous êtes entrés sur le marché ?

Alon Ben-Shoshan : Martin Roscheisen, le PDG, et Jeremy Scholz, le directeur technologique, ont créé la société en 2012. Avant cela, ils avaient travaillé ensemble pendant 10 ans à Nanosolar. Jeremy Scholz est un ingénieur du MIT qui a dirigé l’activité d’ingénierie d’un outillage pour semi-conducteurs de l’ordre de 100 millions de dollars. Lorsqu’il était à Stanford, Martin Roscheisen a créé la première société de messagerie de groupe à connaître un véritable succès (co-fondée avec le frère de Larry Page [PDG de la société-mère Google]) à la fin des années 90, puis il a créé la première société de technologie solaire dans la Silicon Valley, avec un financement de 640 millions de dollars.

J’ai travaillé dans quelques start-ups (que je ne citerai pas) dans le secteur de la culture des diamants et j’ai été présenté à l’équipe par une connaissance mutuelle de l’industrie. J’ai personnellement rejoint l’équipe dans la Silicon Valley en raison de leurs relations et de leur expérience dans le monde technologique. Nous allons concrétiser des projets là où d’autres ont échoué.

Source JCK Online