Le Natural Diamond Council veut mettre fin aux idées reçues sur le diamant

Isabelle Hossenlopp

Ces dernières années ont marqué l’avènement des diamants de synthèse, auparavant cantonnés à un usage industriel, sur le marché de la joaillerie. L’arrivée de cette nouvelle catégorie de produits, assimilée à tort au diamant naturel, a apporté son lot d’idées reçues, de mythes et d’allégations infondées.

Le NDC (Natural Diamond Council) a décidé de faire toute la transparence sur ces idées reçues avec la publication d’un rapport chiffré et très étayé. Mettant fin aux fausses informations qui circulent sur le diamant naturel et le diamant de synthèse, il s’appuie sur des rapports d’experts tels que Paul Zimnisky, sur des articles indépendants et des études qui font autorité (GIA, Bain & Company, la NASA etc).

Selon David Kellie, PDG du NDC « À une époque où les consommateurs sont plus curieux et avisés que jamais, ils souhaitent connaître les valeurs et les pratiques éco-responsables des entreprises, voire de l’industrie dans son ensemble, auprès desquelles ils font leurs achats« .

L’objectif du NDC n’est pas d’alimenter une polémique entre le diamant naturel et le diamant de synthèse mais de rétablir la transparence sur les faits et de cesser les amalgames.

Voici quelques-unes des vérités à rétablir.

Les diamants synthétiques sont reconnaissables par rapport aux diamants naturels

Si les deux types de diamants se confondent effectivement à l’œil nu, l’analyse en laboratoire ou à l’aide d’instruments de vérification professionnels permet d’identifier les diamants de synthèse qui présentent des caractéristiques spécifiques liées à une croissance rapide dans un environnement artificiel.

Les diamants synthétiques ne sont pas tous durables

Parce qu’ils reproduisent le processus de formation des diamants naturels en quelques semaines, les diamants de synthèse sont énergivores. Au cours de ce processus, une quantité importante d’énergie est requise pour atteindre des pressions et températures extrêmes : aux alentours de 1 500 degrés pour la méthode HPHT. Il existe deux méthodes de production des diamants synthétiques : HPHT et CVD, la seconde étant bien plus énergivore que la première, sans compter les quantités d’eau nécessaires pour refroidir les réacteurs. Toutefois, il est difficile d’établir des généralités, les données disponibles sur les émissions carbone de ces industries manquant de transparence. Tout dépend du pays dont viennent les diamants de synthèse, de la méthode utilisée, de la façon de traiter les rejets mais il faut savoir que plus de 60 % de ces pierres sont produites en Chine et en Inde, où respectivement 63% et 74 % de l’électricité du réseau provient du charbon.

Les diamants synthétiques n’ont pas la même valeur que les diamants naturels

Entre 2016 et 2023, le prix moyen d’un diamant de synthèse de 1,5 carat a diminué de plus de 74% selon l’expert Paul Zimnisky alors que le diamant naturel a vu son prix augmenter en moyenne de 3% par an sur les 35 dernières années. La raréfaction attendue du diamant naturel d’un côté et la production en croissance du diamant synthétique de l’autre ne feront qu’accentuer cet écart de valeur.

L’approvisionnement éthique est une priorité pour l’industrie du diamant naturel

Dans le cadre du processus de Kimberley, mandaté par l’Organisation des Nations Unies (ONU) et l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), le commerce des diamants bruts est strictement réglementé afin de garantir l’absence de conflit. D’autres initiatives, telles que celles menées par le Responsible Jewellery Council (RJC), l’OCDE, les groupes de luxe, les Maisons et tous les acteurs intermédiaires viennent renforcer le contrôle sur les bonnes pratiques tout au long de la chaîne de valeur, de l’extraction jusqu’au client final. L’utilisation de technologies pointues en matière de traçabilité ainsi que la mise en place de blockchains apportent une transparence accrue. Ethique, responsabilité, transparence et bonnes pratiques sont des préoccupations fondamentales et constantes dans la profession, devançant les requêtes des clients. 

L’industrie du diamant naturel protège la biodiversité

L’industrie des diamants naturels est attentive à protéger la biodiversité des zones où elle est présente. Au total, cela représente l’équivalent de la taille des villes de New York, Chicago, Washington et Las Vegas réunies, soit un territoire presque quatre fois plus étendu que celui qu’elle utilise. Par ailleurs, elle s’engage à remettre en état le territoire sur lequel elle est implantée lorsque les mines ferment définitivement. 99 % des déchets issus de la récupération des diamants sont des roches et
84 % de l’eau utilisée pour la récupération des diamants est recyclée.

Une initiative intéressante de la De Beers, la « Route du diamant » a été mise en place pour protéger les habitats essentiels de la faune et de la flore en Afrique du Sud et au Botswana.

L’industrie du diamant naturel est en marche pour réduire son empreinte carbone

L’industrie du diamant naturel s’est engagée sur la voie de la décarbonation, conformément aux objectifs climatiques mondiaux. Dans le cadre de leurs stratégies de réduction des émissions de carbone, les membres du Natural Diamond Council développent des projets d’énergie renouvelable, souvent dans les pays en développement où il est plus difficile de trouver ce type d’énergie, ainsi que des projets de compensation des émissions de carbone et des investissements dans des programmes de séquestration du carbone. Par exemple, le groupe De Beers s’est engagé à devenir neutre en carbone d’ici 2030 et Rio Tinto à atteindre des émissions nettes nulles d’ici 2050. Les membres du NDC participent également à des programmes tout à fait innovants de séquestration du carbone à partir de la kimberlite.

Les diamants naturels profitent aux pays dont ils proviennent

L’industrie du diamant naturel fait vivre 10 millions de personnes dans le monde. Jusqu’à 80 % de la valeur des diamants bruts peuvent rester dans les communautés locales sous la forme d’achats locaux, d’emplois, de programmes sociaux, d’investissements dans les infrastructures ainsi que d’impôts, de redevances et de dividendes versés par l’industrie aux gouvernements respectifs. Pour les membres du NDC, 85 % des achats sont locaux. Au Canada, l’industrie du diamant naturel contribue à 24 % du PIB total dans les Territoires du Nord-Ouest (TNO), 17 milliards de dollars sont allés aux entreprises des TNO et 7,5 milliards de dollars aux entreprises autochtones des TNO. Autre exemple, au Botswana, les diamants représentent 33 % du PIB en 2021. Les revenus tirés des diamants naturels contribuent au financement d’un système scolaire offrant une éducation gratuite à tous les enfants botswanais.

Les conditions de travail dans l’industrie du diamant sont conformes aux normes les plus strictes

Les membres du Natural Diamond Council veillent à ce que les conditions de travail liées à la rémunération équitable, à la santé et à la sécurité, aux avantages sociaux et à la protection des droits de l’homme soient conformes aux normes mondiales les plus strictes dans le cadre de leurs activités minières. La récupération des diamants est principalement effectuée par des entreprises utilisant des équipements et des pratiques minières modernes. Tous les membres du NDC ont adopté l’objectif « zéro blessure » sur le lieu de travail.

En ce qui concerne les salaires, les sociétés membres du NDC ont versé en moyenne en 2019 jusqu’à 64 % de plus que le salaire national moyen.

Le diamant naturel et le diamant de synthèse ont chacun leur place sur le marché. Le rapport de NDC n’a pas pour objectif de nier cette réalité mais de lutter contre la désinformation qui circule sur ces deux types de pierres. Cette initiative est d’autant plus importante que les attaques lancées contre l’industrie du diamant naturel érodent la confiance des clients, brouillent la perception du public et peuvent porter préjudice, à terme, aux communautés qui vivent de sa production et en dépendent pour leur stabilité économique.

Chiffres à l’appui, enrichi de références sérieuses et de nombreux exemples concrets, le rapport n’a fait l’objet, à ce jour, d’aucune contradiction de la part des fabricants de diamants synthétiques.

Le rapport complet est consultable ICI

Photo diamant brut ©NDC