Le film à conseiller à toute l’industrie

Michelle Graff

J’aimerais débuter ce billet en expliquant que ceci n’est pas une critique de cinéma. Je ne suis pas critique de cinéma. Je n’ai aucune expérience dans ce domaine et ne me considère en aucun cas comme un expert du jeu d’acteur, de la direction artistique, de la cinématographie ou des costumes.[:]

Je vous prie donc de bien vouloir prendre ce qui suit comme un message d’intérêt public, une note d’information, si vous préférez. Il s’agit d’un film qui vient de sortir et que j’ai apprécié et je pense que les membres de l’industrie de la joaillerie devraient le voir, au moins pour mieux comprendre l’histoire de l’un des plus gros producteurs de diamants au monde.

Il y a quelques semaines, grâce au Diamond Empowerment Fund, à Signet, au GIA et à Fox Searchlight Pictures, j’ai assisté à une projection spéciale d’un film appelé « A United Kingdom », ici à New York.

Tourné à Londres et en Afrique, A United Kingdom raconte l’histoire vraie de la conquête de l’indépendance par le Botswana qui devient une démocratie en 1966. Le film aborde, même si ce n’est qu’en surface, le rôle joué par les diamants dans ce contexte.

Le long-métrage rassemble David Oyelowo (Martin Luther King Jr. dans « Selma »), dans le rôle de Seretse Khama, et Rosamund Pike (nommée pour un Oscar pour son rôle dans « Gone Girl »), dans le rôle de Ruth Williams.

Le film commence à Londres, après la Seconde Guerre mondiale. Seretse Khama, un homme noir, rencontre Ruth Williams, une femme blanche. Ils tombent amoureux, se marient mais, comme on peut s’y attendre à cette époque, cela dérange.

Le mariage mixte fait naître des dissensions familiales et politiques.

Il faut dire que Seretse Khama était l’héritier du trône de l’une des tribus les plus puissantes du pays, à l’époque sous protectorat britannique, appelée Bechuanaland.

Il se trouve que le protectorat britannique régissait également l’Afrique du Sud, pays qui, à l’époque, était sur le point d’instituer les politiques racistes de l’apartheid qui seraient en vigueur pendant les 50 années suivantes.

Les fonctionnaires britanniques ne souhaitaient pas que la relation entre Seretse Khama et Ruth Williams irrite le parti au pouvoir en Afrique du Sud et mette en danger leur accès aux ressources naturelles du pays (or, diamants et uranium), à une époque où le gouvernement tentait de se relever financièrement de la guerre.

Ils ont donc conspiré pour séparer ces deux personnages, allant même jusqu’à exiler Seretse Khama pendant un certain temps.

A UNITED KINGDOM 2

Mais cela n’a finalement pas fonctionné.

Seretse Khama a mis sur pied une stratégie pour retourner dans son pays d’origine, profitant de connaissances privilégiées relatives à un gisement de diamants potentiel dans son pays d’origine, ce qui est devenu l’une de ses principales monnaies d’échange. Il a ainsi pu retrouver son épouse (et leur premier enfant, d’ailleurs) et a commencé à se battre pour l’indépendance.

En 1964, il a fini par devenir le premier président démocratiquement élu du nouveau pays appelé Botswana.

Lors de la projection par le DEF de A United Kingdom, qui s’est tenue au cinéma de l’hôtel Roxy dans le centre de Manhattan, nous avons pu entendre les paroles d’un homme ayant un lien très personnel avec un personnage du film.

Marcus ter Haar, membre du conseil du DEF, est le petit-fils de Seretse Khama et Ruth Williams. Sa mère, Jacqueline, était leur premier enfant, le bébé représenté dans le film.

Vous pouvez écouter les paroles de Marcus ter Haar et découvrir une bande-annonce du film sur le site Internet du DEF.

Pour ceux qui préfèrent les livres, « Colour Bar » est l’histoire vraie, écrite par Susan Williams, à l’origine du scénario.

Dirigé par Amma Asante (« Belle »), A United Kingdom est sorti dans certaines villes vendredi 10 février. Une liste des cinémas qui le diffusent est disponible sur le site Internet du film.

Et si vous souhaitez lire une critique de A United Kingdom par un journaliste aguerri à cet exercice, consultez celle de Peter Travers de Rolling Stones (je trahis un secret, il lui a donné 3,5/4 étoiles.) Vous pouvez aussi lire l’article de Glenn Kenny pour The New York Times, qui a choisi de citer le film pour le choix de la critique du journal.

Source National Jeweler