La présidence Trump peut-elle redynamiser l’économie américaine ?

Albert Robinson

Il me semblait évident, lorsque je me suis installé devant mon clavier ce matin, que l’article de cette semaine devait aborder l’effet de la future présidence Trump sur la plus grosse économie mondiale et sur le plus gros marché pour les bijoux en diamants.[:] Les bourses et certaines devises se sont montré volatiles mercredi 9 novembre lorsque le monde s’est pris la réalité en pleine face, si vous me permettez cette expression d’entrée de jeu.

Mais à mesure que la journée avançait, les marchés se sont calmés, probablement aidés par le fait que Donald Trump s’est présenté comme un homme d’État responsable, pour la première fois depuis l’annonce de sa candidature à la Maison-Blanche, il y a de trop nombreux mois de cela. Jeudi 10 novembre, de nombreux marchés ont rebondi. Certains considèrent que le président Trump sera tout simplement formidable pour l’économie américaine et donc pour les ventes de bijoux. D’autres considèrent que l’apocalypse est prête à s’abattre sur nous.

En ce qui concerne le résultat en lui-même, et pour paraphraser le mythique premier ministre britannique de fiction Francis Urquhart: « J’aurais beaucoup de mal à commenter. » Non pas parce que je ne le veux pas. Mais personne ne sait vraiment quelles seront les conséquences sur l’activité à l’avenir. Dans notre monde fait de flots d’actualité ininterrompus 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, où des présentateurs-bustes doivent remplir des heures d’antenne sur les mêmes thèmes, encore et encore, cela pourrait paraître un peu bizarre, mais ne vaudrait-il pas mieux attendre de voir ce qui se passe vraiment ? De quelle utilité sont les nombreuses prédictions sur ce qui risque de se passer ?

Le président élu Donald Trump affirme avoir un projet économique. Il n’a clairement pas voulu troubler les votants et ne leur a pas offert, ni à eux ni au reste du monde – qui montre en fait un vif intérêt pour ce qu’il pourrait être en train de préparer – le moindre indice pendant la campagne.

Du fait que le Sénat et la Chambre des représentants sont aussi aux mains des Républicains, il est évident que le président aura les coudées franches pour faire passer son éventuel programme économique. Toutes les interrogations se portent sur la probabilité de baisses d’impôts pour tous ceux qui gagnent suffisamment pour ne pas vraiment s’inquiéter de gagner plus, une réduction des niveaux d’impôt sur les sociétés et un relâchement du cadre réglementaire pour de nombreux secteurs.

Peut-être, comme bon nombre d’entre vous, ai-je un peu trop vécu pour croire aux promesses éblouissantes des politiciens. Je ne veux pas non plus être cynique car, après tout, nous devons lui laisser une chance. Mais je ne vois pas comment ce programme va aider à améliorer les salaires et le niveau de vie des nombreux cols bleus qui ont voté pour M. Trump. Ce qu’il a promis, c’est de ramener des emplois et d’offrir de l’espoir aux travailleurs américains.

Donald Trump semble être contre la mondialisation et ne pas apprécier les accords commerciaux car ils ont pour conséquence de délocaliser les emplois, explique-t-il. Assez ironique du point de vue de l’industrie des bijoux. Imaginez que l’industrie diamantaire ait affirmé la même chose : la taille ne se serait pas déplacée en Inde et en Chine et ailleurs en Extrême-Orient. Et ces pays, dont les populations ont vu arriver une énorme quantité de richesses du monde entier grâce à la création d’énormes secteurs de fabrication, n’auraient pas les moyens financiers d’acheter des bijoux en diamants, ce qui impliquerait des ventes moindres pour les fabricants et négociants de diamants basés en Israël, en Belgique, à New York et ailleurs dans le monde occidental.

Pourrions-nous aussi imaginer soutenir un assouplissement de la réglementation ? L’industrie diamantaire est sans conteste le meilleur exemple d’un secteur qui s’auto-régule. L’éradication des diamants du conflit et du blanchiment d’argent et les efforts engagés pour créer une activité plus transparente ont été au premier rang des priorités du secteur et y restent.

La mondialisation est-elle bonne ou mauvaise ? Je pense qu’il est assez évident qu’elle apporte du bon et du mauvais. Mais la question est sans intérêt car la mondialisation existe et touche à peu près tout ce que nous faisons et achetons. Les emplois de taille vont-ils revenir à Ramat Gan, Anvers et New York ? Évidemment que non. Les secteurs commerciaux et les économies doivent-ils s’adapter au changement et créer de nouvelles niches ? Bien sûr. Je suis désolé de terminer par un cliché mais c’est une triste réalité, vous ne pouvez pas remonter le temps.

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Source Idexonline