La De Beers s’exprime sur l’actualité de l’industrie diamantaire

Mathew Nyaungwa

La De Beers, le géant mondial des diamants, a affirmé que la demande de bijoux en diamants sur les principaux marchés de consommation avait été globalement stable l’année dernière par rapport à 2015.[:]

Lynette Gould, responsable des relations avec les médias pour le groupe, a affirmé à Mathew Nyaungwa, de Rough & Polished, que les États-Unis avaient une fois de plus été le moteur des performances en 2016, soutenus par une croissance solide des dépenses des consommateurs et les bons chiffres de l’emploi.

Lynette Gould a affirmé qu’après une année particulièrement difficile pour la filière intermédiaire en 2015, les conditions de marché s’étaient améliorées en 2016, avec des stocks bien mieux gérés.

Parallèlement, la porte-parole de la De Beers a affirmé que l’ampleur de la croissance mondiale en 2017 dépendra de plusieurs facteurs macro-économiques, comme la solidité du dollar et les performances économiques en Chine, ainsi que leur impact dans le monde.

Elle a affirmé que la politique de démonétisation en Inde avait nui au commerce des petits diamants bruts de faible valeur.

En ce qui concerne les synthétiques, d’après Lynette Gould, la De Beers pense que les diamants naturels et les diamants de laboratoire sont deux produits différents.

Selon elle, leurs recherches montrent régulièrement que les consommateurs ne considèrent pas les diamants synthétiques comme de possibles substituts aux diamants naturels.

Voici quelques extraits.

Que pensez-vous de l’industrie diamantaire en 2016 et quelles sont vos prévisions pour cette année ?

Il est encore trop tôt pour connaître les résultats définitifs de la période commerciale si importante de Thanksgiving et de Noël aux États-Unis. En Chine, la grande saison de vente se poursuit jusqu’au Nouvel An. Toutefois, nous pensons pour l’instant que la demande de bijoux en diamants pour 2016 sur les grands marchés de consommation a été globalement stable par rapport à 2015.

D’après ce que nous avons pu constater jusqu’à présent, ce sont une fois de plus les États-Unis qui ont été le moteur des performances en 2016, soutenus par une croissance solide des dépenses des consommateurs et les bons chiffres de l’emploi.

En Chine, la demande des consommateurs a montré de nouveaux signes d’amélioration en ce qui concerne les bijoux en diamants mais la prudence demeure.

L’Inde a été confrontée à plusieurs difficultés au cours de l’année, avec le mois de grève des joailliers en mars et la récente politique de démonétisation qui ont eu une incidence sur le marché national.

Après une année très difficile pour la filière intermédiaire en 2015, les conditions de marché se sont améliorées en 2016 avec des stocks bien mieux gérés.

Nous avons engagé des actions pour améliorer la dynamique vers la fin de l’année 2015 (réduction de notre production, regain de flexibilité pour nos sightholders avec, par exemple, des options de report tout au long de 2015, baisse des prix du brut de 8 % (sur une baisse indicielle) par rapport au 1er semestre 2015 et poursuite des investissements dans les activités de marketing pour le 4e trimestre). Cela a rapidement porté ses fruits et les conditions de marché améliorées dans la filière intermédiaire se sont maintenues tout au long de l’année.

Dans l’ensemble, l’année 2016 a été importante pour les regroupements dans l’industrie, après les difficultés connues en 2015, et devrait avoir préparé l’industrie à traverser convenablement l’année à venir.

L’ampleur de la croissance mondiale en 2017 dépendra de plusieurs facteurs macro-économiques, comme la solidité du dollar et les performances économiques en Chine, ainsi que leur impact dans le monde.

Nous pensons toutefois que les États-Unis seront le moteur principal de ces performances grâce à une croissance positive.

La politique de démonétisation en Inde aura-t-elle un fort impact sur l’industrie diamantaire à l’avenir ?

Le marché des petits diamants bruts de faible valeur connaît actuellement un ralentissement lié à la politique de démonétisation.

India-Young-Woman-JewelsToutefois, la demande pour le brut de la De Beers au 4e trimestre est restée satisfaisante pour le reste de l’assortiment de produits. Dans l’ensemble, les ventes étaient toujours conformes aux attentes de saison.

Les bases de l’offre et de la demande dans l’industrie diamantaire sont positives pour le moyen à long terme ; elles continuent de présager une future croissance.

Le marché de consommation des diamants en Inde a connu une croissance quasiment ininterrompue ces 20 dernières années. La demande de bijoux en diamants a progressé en devises pendant 19 des 20 dernières années.

Pendant ces 10 dernières années seulement, le marché a quasiment triplé, atteignant environ 220 milliards de roupies. L’avenir semble tout aussi prometteur.

L’Inde constitue un marché de consommation en pleine croissance, très dynamique, soutenu par une économie en rapide évolution, une clientèle toujours plus nombreuse et une culture dans laquelle les bijoux précieux jouent un rôle crucial lors d’événements sociaux et dans les traditions familiales.

Notons en particulier que la classe moyenne indienne se développe rapidement. Le pouvoir d’achat des ménages les plus aisés devrait progresser plus vite que les autres.

Par conséquent, à long terme, nous pensons que l’industrie diamantaire possède en Inde une opportunité d’expansion aussi vaste que partout ailleurs dans le monde.

Debswana serait sur le point de produire ses premiers diamants de la mine élargie de Jwaneng d’ici l’année prochaine. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur ce projet ? Le projet Cut 8 prolongera-t-il la durée de vie de Jwaneng de sept ans supplémentaires et permettra-t-il de produire 100 millions de carats ?

Jwaneng-De-BeersCut 8 deviendra la principale source de minerai pour la mine de Jwaneng en 2018 et prolongera la durée de vie de l’une des mines de diamants les plus productives au monde, au moins jusqu’en 2035. Nous progressons correctement et la nouvelle mine permettra d’accéder à environ 93 millions de carats de diamants, principalement de grande qualité, à partir d’environ 84 millions de tonnes de minerai extrait.

Pouvez-vous nous parler du projet d’extension souterrain de Venetia ?

Nous sommes satisfaits des progrès réalisés sur l’extension souterraine de 2 milliards de dollars de la mine de Venetia, en Afrique du Sud. Le fonçage du puits est en cours en ce moment.

La nouvelle mine souterraine est le plus gros investissement individuel de l’industrie diamantaire du pays depuis des décennies. La production devrait démarrer en 2022, pour atteindre son plein potentiel en 2025. À ce moment-là, 132 millions de tonnes de minerai environ seront traitées, contenant environ 94 millions de carats. Elle prolongera la durée de vie de la mine jusqu’en 2046.

Les analystes pensaient que les derniers résultats de 2016 et du début 2017 dépendraient très largement de la capacité des fabricants à équilibrer soigneusement les niveaux de stock par rapport à la demande de fin d’année. Partagez-vous ce sentiment ?

Jusqu’à présent, nous avons annoncé les résultats du 1er semestre 2016. Nous ne pouvons donc évoquer que cette période.

Après une année difficile pour la filière intermédiaire de l’industrie diamantaire en 2015, notre indice des prix a connu un important ajustement à la baisse lors du premier sight de 2016.

Toutefois, grâce aux actions engagées pour amener une meilleure dynamique vers la fin de 2015, les conditions de marché se sont améliorées au 1er semestre 2016 car les niveaux de stock dans toute la chaîne de valeur ont commencé à se normaliser.

Dès lors, notre indice des prix du brut a retrouvé une progression à la hausse tandis que nous nous approchions du milieu de l’année.

Toutefois, cette légère reprise de nos tarifs du brut après le premier sight de l’année n’a pas suffi à ramener l’indice au niveau où il se trouvait lors du sight 10 de 2015. Par conséquent, les tarifs pour le semestre ont globalement baissé, même si les conditions de marché se sont améliorées au 1er semestre 2016.

Même si nous ne pouvons pas proposer de commentaires détaillés sur l’évolution des prix du brut au 2nd semestre 2016 jusqu’à la publication de nos résultats pour l’exercice fiscal 2016, le 21 février, nous avons annoncé une demande satisfaisante pour le brut de la De Beers au 2nd semestre, conforme au modèle saisonnier de la demande.

La De Beers a affirmé au début du mois dernier que les tarifs de ses diamants bruts avaient perdu 5 % en 2016, alors même que le marché montrait des signes d’une grande amélioration. Quelles ont été les causes de la baisse, même si elle a été marginale ?

Jusqu’à présent, nous n’avons annoncé publiquement que les résultats du 1er semestre 2016, je ne peux donc m’exprimer que sur cette période.

[Comme je l’ai dit auparavant], après une année difficile pour la filière intermédiaire en 2015, nous avons assisté à un important ajustement à la baisse de notre indice tarifaire lors du premier sight de 2016.

De Beers roughToutefois, grâce aux actions menées pour imprimer une meilleure dynamique vers la fin de l’année 2015, les conditions de marché se sont améliorées en 2016 lorsque les niveaux de stock se sont normalisés.

Depuis lors, nous avons assisté à un léger réajustement à la hausse de notre indice des prix du brut au premier semestre de l’année.

Toutefois, l’ajustement important constaté lors du premier sight a entraîné une baisse globale de 6 % de l’indice des prix sur le semestre par rapport au dernier sight de 2015.

Les diamants synthétiques semblent avoir constitué une difficulté importante pour l’industrie diamantaire cette année. Que fait la De Beers pour protéger sa part de marché et des échanges éthiques ?

Nous considérons tout d’abord que les diamants naturels et synthétiques sont deux produits différents. Nos recherches montrent régulièrement que les consommateurs ne considèrent pas les diamants synthétiques comme de possibles substituts aux diamants naturels.

Toutefois, le point sur lequel nous devons nous concentrer est de garantir la réputation de l’industrie – ainsi que l’intégrité du produit que nous vendons.

Les attaques contre l’intégrité du produit, comme le risque que des diamants synthétiques non déclarés infiltrent la filière, sont des choses que nous prenons très au sérieux.

La réaction des consommateurs qui achètent un produit synthétique en croyant acheter un produit naturel pourrait provoquer une véritable crise de confiance dans l’industrie. Il faut donc engager les bonnes mesures, à tous les niveaux de la filière – mais particulièrement dans la filière intermédiaire – pour y remédier.

Depuis plusieurs dizaines d’années, la De Beers investit massivement dans la technologie de détection des synthétiques. Notre capacité à produire différents types de matériaux synthétiques nous permet d’avoir les sujets de test optimaux pour nos instruments de détection en développement constant. Nous investissons aussi beaucoup dans la recherche liée aux synthétiques et nous disposons d’une très bonne filière de développement pour traiter les principaux risques.

Nous avons également lancé un service élargi de détection du mêlé à l’International Institute of Diamond Grading & Research Centre à Surat afin d’aider davantage la filière intermédiaire à identifier de possibles diamants synthétiques non déclarés dans la filière et ainsi offrir une garantie à leurs propres clients. Le nouveau service sera en mesure de traiter 16 millions de pierres par an. Il s’agit d’un outil important permettant à la filière intermédiaire de préserver la confiance.

Nous travaillons aussi beaucoup sur la déclaration et nous ratifions nos exigences dans les principes des meilleures pratiques de la De Beers. Ce code de conduite éthique exige que tous nos sightholders et acheteurs accrédités cartographient l’intégralité de leur filière diamantaire et identifient les principales zones à risque de contamination par des diamants synthétiques. Ils doivent ensuite mettre en œuvre des plans d’atténuation solides pour corriger ces risques.

Bien entendu, nous engageons également une certaine forme de lobbying dans toute l’industrie pour nous assurer que tous les participants du marché (et pas seulement nos clients) aient l’obligation d’appliquer des comportements aussi stricts, de manière à soutenir la confiance du marché et des clients lors de l’achat de diamants.

forevermark

Aujourd’hui, les clients affichent des motivations d’achat plus sophistiquées qui vont au-delà des raisons traditionnelles de statut et de prestige. Ils se montrent ainsi plus exigeants et font preuve d’un intérêt croissant pour tous les détails de leur achat : lieu d’approvisionnement, modes de fabrication, etc. Pour y répondre, la De Beers a lancé sa marque diamantaire Forevermark en 2008.

Chaque diamant Forevermark est soumis à toute une procédure de sélection rigoureuse.

Notre inscription unique est la garantie que chaque diamant Forevermark satisfait des normes exceptionnelles de beauté, de rareté et d’approvisionnement responsable. Le réseau de détaillants Forevermark a connu un fantastique développement ; ces produits sont désormais disponibles dans quelque 1 874 points de vente dans 38 pays.

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Source Rough&Polished