La De Beers que nous connaissions n’existe plus

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Depuis vingt ans, nous assistons à l’évolution progressive de la De Beers. Anciennement monopole dans sa tour d’ivoire, la société se transforme en une entreprise commerciale, qui cherche à se débarrasser de son passé et à innover.
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En très peu de temps, la De Beers a procédé aux derniers ajustements et les spéculations vont bon train. Se pourrait-il que le cartel d’autrefois soit confronté à son dernier déclin ?

Quels sont ces ajustements ? Le 11 novembre, la De Beers a organisé son premier sight à Gaborone, capitale du Botswana. Londres n’est désormais plus le centre des ventes. Environ deux tiers des employés de la Diamond Trading Company ne déménageront pas à Gaborone. Or, beaucoup d’entre eux étaient des employés de longue date, ayant des relations de qualité et des perspectives historiques.

En outre, nous avons appris récemment que Varda Shine, la directrice des ventes mondiales, quittera son poste à la fin de l’année. Elle est considérée comme le dernier haut dirigeant ayant une bonne compréhension de la dynamique particulière du marché.

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« Beaucoup dans l’industrie considèrent que ce changement massif dans la composition du personnel commercial de la De Beers est un risque énorme. »

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Beaucoup dans l’industrie considèrent que ce changement massif dans la composition du personnel commercial de la De Beers est un risque énorme. Le Botswana ne dispose pas d’infrastructures proches, telles que celles fournies à Londres. Reste à savoir si le gouvernement peut en construire. Il ne l’a pas fait jusqu’à présent.

Notons que la De Beers n’avait probablement pas d’autre choix, même si, pendant des années, elle a tenté de contrer les efforts d’enrichissement exigés par le Botswana. Mais le Botswana détient désormais 25 % de la De Beers. La société a conclu un partenariat à 50-50 pour toute l’extraction réalisée dans le pays et va organiser ses propres enchères, en commençant avec 15 % de la production. Le Botswana est de loin la carte la plus importante du jeu de la De Beers.

Aujourd’hui, le Botswana acquiert progressivement les compétences qui lui permettront de mieux gérer les ventes ; pourtant, son propre gouvernement admet que l’activité diamantaire ne peut pas, à elle seule, assurer son avenir. La production des mines va diminuer ; dans les 20 prochaines années, le pays devra élaborer de nouvelles méthodes pour alimenter son économie.

Évidemment, la De Beers le sait aussi. On peut donc s’interroger sur ses plans à long terme. Un actif sur le déclin, qui constitue déjà une petite proportion de la participation du propriétaire majoritaire Anglo American, continuera-t-il de susciter de l’intérêt ?

Par Ben Janowski*, président de The Janos Group Ltd.

Source JCKonline

*Le blogueur Ben Janowski, invité spécial, consultant de l’industrie de longue date et contributeur occasionnel du JCK, dirige le blog Cutting Remarks, pendant que Rob Bates est en vacances.