Fermeture prévue pour Argyle en 2020

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La fermeture de la plus grande mine de diamants au monde, Argyle, dans la région de Kimberly au nord de l’Australie, a attiré l’attention de la presse professionnelle internationale. En juillet, Thomas Biesheuvel, spécialiste des diamants à Bloomberg, et son collègue David Stringer, ont écrit un long article à ce sujet.[:]

Argyle, « davantage célèbre pour les quelques diamants roses et rouges tant convoités qu’elle produit chaque année que pour son statut de grand producteur de pierres de qualité médiocre » est en passe d’être fermée par Rio Tinto Group, après presque 40 ans d’existence. Les concurrents, de la Russie au Canada, espèrent désormais assister au revirement de cette industrie assiégée.

La production d’Argyle, à près de 2 600 km au nord-est de la capitale d’État Perth, devrait s’achever avant la fin de l’année prochaine, après avoir finalement épuisé son offre de pierres rentables, a expliqué Arnaud Soirat, responsable pour le cuivre et les diamants chez Rio Tinto, aux reporters de Bloomberg.

Argyle« Nous allons assister à une offre assez importante sur le marché, a déclaré Arnaud Soirat. Fin 2020, nous cesserons les opérations et nous lancerons la remise en état du site. »

Deux questions se posent dans l’industrie dans son ensemble :

Quel effet aura la fermeture d’Argyle sur les prix du mêlé et des petits diamants bruts ? Et existe-t-il une autre source qui pourra remplacer la très faible production annuelle de diamants roses de grande qualité d’Argyle ?

Pour faire court : non, il n’existe aucune autre source. Leibish Polnauer, le sympathique créateur et propriétaire de la société israélienne éponyme, affirme qu’il n’existe aucune alternative à la « couleur rouge groseille des diamants roses d’Argyle, tellement différente de toutes les autres sources ». « Bien entendu, a-t-il ajouté, on le voit sur le marché et dans la presse professionnelle, d’autres producteurs vont faire des pieds et des mains pour exposer les diamants roses qu’ils pourraient extraire mais aucune de ces pierres, quel que soit leur poids, ne sera à la hauteur des couleurs magnifiques qu’arborent les rares diamants roses d’Argyle. »

Avec la disparition d’Argyle, source d’environ 90 % des diamants roses exclusifs dans le monde – les journalistes de Bloomberg ont parlé de « pierres d’une teinte rose à magenta » –, les maisons d’enchères vont probablement commencer à scruter le marché en quête de ses diamants roses. Il est d’ailleurs très probable que les futurs prix aux enchères explosent, y compris pour les pierres roses et rouges d’Argyle qui viennent d’être exposées pour son dernier tender.

Quant aux Small, la fermeture d’Argyle semble intervenir au bon moment, en particulier pour ses concurrents, aussi bien les grands miniers comme De Beers et ALROSA que plusieurs miniers juniors, certains étant sur le point de tomber dans l’oubli, en raison des faibles prix des petits diamants bruts.

« La mine Argyle est le plus gros producteur de diamants en volume, ce qui a fortement contribué à l’excès de stock international. Plus des trois quarts de la production d’Argyle sont composés de diamants bruns de faible valeur. La production totale de la mine se vend en moyenne entre 15 dollars et 25 dollars par carat », ont indiqué les journalistes de Bloomberg.

Pat Godin, PDG du minier junior Stornoway Diamonds, et Stuart Brown, PDG de Mountain Province Diamond, un autre junior, tous deux régulièrement cités à ce propos sur IDEX, pensent qu’avec la fermeture d’Argyle et l’absence de son offre annuelle de 14 millions de carats en moyenne de petits diamants bruts bon marché, les prix des petits diamants bruts pourront repartir à la hausse.

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