De Beers prête à assouplir ses règles sur la provenance

Joshua Freedman

De Beers prévoit d’assouplir ses limitations relatives à la divulgation de la source pour les sightholders, à la suite de demandes de transparence répétées, a expliqué Rapaport News[:]

La société a consulté ses clients au cours du sight de la semaine du 10 décembre au Botswana et leur a proposé de désigner leur approvisionnement sous le terme « diamants DTC » lorsqu’ils vendent leurs marchandises plus loin dans la filière, a confirmé un porte-parole de la société. De Beers décidera, autour du mois de février, si elle entend mettre en place ce nouveau système.

Cela permettrait de lever partiellement l’interdiction controversée empêchant d’identifier un diamant taillé ou un bijou comme provenant de De Beers. Toutefois, les sightholders ne pourraient toujours pas utiliser le nom « De Beers », que la société réserve à ses propres marques de consommation, De Beers Jewellers et Forevermark.

« La situation étrange dans laquelle nous nous trouvons est que De Beers est le nom de marque du fournisseur du brut et une marque largement reconnue dans le monde du retail », a expliqué David Johnson, responsable senior de De Beers pour les médias et les communications commerciales.

La société veut autoriser ses clients à déclarer que leurs diamants proviennent d’une source fiable mais il existe un risque d’atteinte à la marque si quiconque peut librement étiqueter un produit « diamant De Beers », a-t-il ajouté.

Que représente un nom ? 

Pour surmonter cette difficulté, De Beers prévoit d’utiliser le terme « DTC » sur ses factures, accompagné d’une note de bas-de-page expliquant que DTC est un nom commercial de la division De Beers Group Sightholder Sales (GSS). Ces documents contiendront également une déclaration de provenance affirmant qu’il s’agit bien de diamants de la DTC du Botswana, du Canada, de Namibie ou d’Afrique du Sud, où se situent les mines de De Beers. Les clients pourraient alors utiliser cette phrase pour prouver l’origine de leur offre de taillé, fabriquée à partir de ce brut.

Jusqu’à présent, De Beers estampillait ses factures du nom de l’entité qui vendait le brut – comme GSS ou De Beers Auction Sales – mais le minier interdisait à l’acheteur de divulguer le nom de la société d’origine. La seule possibilité qu’avaient les clients était d’indiquer que les diamants provenaient de l’un des quatre pays d’extraction de De Beers, puisque c’est ce qui apparaissait sur la déclaration d’origine, sur la facture.

Actuellement, les factures de De Beers indiquent que ses diamants proviennent de pays respectant le Kimberley Process – sans en révéler l’origine exacte – et qu’ils sont conformes aux principes de meilleures pratiques, a indiqué David Johnson.

Le retour de la DTC

Ces règles sont controversées car elles empêchent les professionnels d’indiquer à leurs clients à partir de quelle mine, de quel producteur et de quel pays spécifique provient un diamant, surtout à une époque où plusieurs programmes Blockchain sur la provenance des diamants sont en cours de développement.

Les sightholders évoquent de plus en plus la question des restrictions de divulgation de De Beers, a indiqué David Johnson. La proposition de la semaine du 10 décembre répond à leurs exigences : avoir le droit d’indiquer l’origine professionnelle de leurs diamants, tout en protégeant la marque De Beers, a-t-il ajouté.

Sales-and-DistributionDeBeersElle permettrait aussi aux sociétés d’utiliser la marque « DTC » comme origine pour les diamants inscrits sur les plates-formes de traçabilité, à condition de fournir un justificatif interne prouvant qu’il s’agit bien de diamants de la DTC. Le minier a choisi d’utiliser le terme « DTC » sur ses factures du fait de sa notoriété sur le marché, a-t-il expliqué, puisque Diamond Trading Company (DTC) était l’ancien nom de GSS.

Les sightholders pourront renvoyer leurs clients, ainsi que les consommateurs, vers le site DTC.com, un site revisité qui présentera des informations sur la provenance des diamants de la DTC. Le site, en cours de construction, contiendra aussi les références en termes de développement durable des mines de la société.

« Nos clients se sont adressés à nous et nous ont dit qu’ils y gagneraient à pouvoir apporter une sorte de garantie de la société d’origine, a ajouté David Johnson. Nous avons donc cherché comment y parvenir et c’est selon nous la solution qui fonctionne. »

Source Rapaport