6 perspectives sur le marché du diamant

Michelle Graff

La De Beers a récemment publié son rapport Diamond Insight, un document qu’elle prépare chaque année pour couvrir toute la filière des bijoux en diamants, de la mine jusqu’à la mise sur le marché.[:]

Même si le rapport, disponible dans son intégralité au format PDF ici, couvre la production et la vente des diamants partout dans le monde, voici six points de vue sur les bijoux en diamants et le marché américain spécifiquement.

1) Bien que l’année 2014 ait été satisfaisante pour les bijoux en diamants, l’année 2015 est plus difficile. Les ventes mondiales ont progressé de 3 % en 2014, dépassant pour la première fois les 80 milliards de dollars. En termes de devises locales, une croissance a été notée sur chacun des cinq principaux marchés diamantaires (États-Unis, Chine, Inde, Japon et région du golfe), qui représentent 75 % de la demande mondiale.

Toutefois, avec le renforcement du dollar américain et le ralentissement en Chine, la De Beers prévoit des ventes stables en 2015 par rapport à 2014.

2) Le marché américain a tracé la voie pour les ventes de diamants en 2014.
Il y a quelques années, les sociétés de luxe pariaient beaucoup sur la Chine mais cette économie a ralenti et les États-Unis redeviennent le marché sur lequel elles obtiennent les meilleurs résultats, y compris pour les détaillants de bijoux.

L’année dernière, les États-Unis ont publié leur plus forte croissance en glissement annuel pour la consommation de bijoux en diamants, même s’il s’agit du marché le plus mature au monde. La demande y était en hausse de 7 %, la Chine (6%) et l’Inde (3%) se retrouvant en retrait.

3) En 2014, la demande américaine de taillé est revenue à ses niveaux d’avant la récession.
La part des États-Unis sur la demande de taillé a atteint 42 % en 2014, un niveau qui n’avait plus été constaté depuis 2008, avant la crise financière internationale.

Le rapport a également remarqué que, depuis 2009, le taux de croissance annuelle composé pour la consommation de diamants s’est établi à 5 % pour les bijoux en diamants et à 6 % pour le taillé.

4) Davantage de consommateurs recherchent des marques spécifiques.
La proportion de détaillants américains qui rencontrent des clients demandant des marques de bijoux en diamants est passée de 15 % en 2012 à 33 % en 2013, pour atteindre près de la moitié (47 %) en 2014, selon la De Beers (qui, rappelons-le, possède une marque de bijoux en diamants, Forevermark).

5) Les indépendants perdent des ventes de bijoux en diamants face aux chaînes de boutiques de toutes tailles.
En 2015, la De Beers a lancé une étude sur quelque 42 000 boutiques indépendantes aux États-Unis. Les conclusions ont montré que les chaînes vendent désormais plus de bijoux en diamants que les détaillants indépendants, malgré le fait que, dans l’ensemble, les chaînes aient fermé plus de lieux de vente que les indépendants au cours des huit dernières années.

En 2007, les indépendants ont réalisé 56 % de leurs ventes de bijoux en diamants aux États-Unis, suivis par les chaînes (petites, moyennes et grandes), avec 27 %, les grands magasins avec 8 %, les magasins à bas prix et détaillants de clubs d’adhérents avec 6 % et les « autres » avec 4 %.

Aujourd’hui, la part de marché des indépendants sur les ventes de bijoux en diamants a été réduite à 35%. Les chaînes se retrouvent désormais à 42 % et les grands magasins à 11 %. Ceux-ci sont ceux qui ont ôté le plus de ventes aux indépendants. La part de marché des magasins à bas prix a évolué de 1 % seulement à 7 %, tandis que les autres sont restés stables, à 4 %.

(Les chiffres des ventes de 2007 n’incluent pas les ventes en ligne réalisées sur ces canaux de vente, alors que c’est le cas pour les chiffres de 2015.)

6) Il est utile de disposer d’une présence sur plusieurs canaux de distribution au lieu de se contenter d’un magasin traditionnel ou d’une boutique en ligne.

Aux États-Unis, entre 7 % seulement et 13 % des ventes de bijoux en diamants s’effectuent sur Internet et les deux tiers de celles-ci passent par des détaillants en ligne spécialisés – dont beaucoup, comme Blue Nile, disposent désormais d’un magasin traditionnel – ou par les sites Internet de grandes chaînes.

Les indépendants ne vendent pas beaucoup de bijoux en diamants en ligne mais utilisent Internet pour le marketing et la communication, des facteurs qui favorisent la fréquentation des boutiques.

Source National Jeweler