Vous n’avez pas le choix de la couleur

Michelle Graff

Plus tôt dans l’été, Ernie Blom, le président de la World Federation of Diamond Bourses a annoncé que son organisation, en association avec la World Jewellery Confederation (CIBJO) et l’International Diamond Manufacturers Association, avait élaboré et signé une nouvelle politique sur un sujet brûlant pour les détaillants actuellement : la certification de la couleur des diamants.[:]

Jeudi 16 juillet, j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec Ronnie Vanderlinden, le secrétaire général de l’IDMA et président de la Diamond Manufacturers and Importers Association of America, sur le fonctionnement précis de cette nouvelle politique.

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Pour faire court, le texte stipule qu’une certification de couleur différente de plus d’un grade par rapport à une « référence largement acceptée dans l’industrie » est inacceptable. Autrement dit, un diamant largement reconnu comme ayant une couleur H ne devrait jamais revenir en tant que F ou plus.

La « référence » évoquée est l’ensemble des Masters Stones (les couleurs étalons) du GIA, dont disposent tous les laboratoires de certification respectables dans le monde, mais aussi les règles et la nomenclature désignées par l’International Diamond Council, l’organisation créée en 1975 par la WFDB et l’IDMA.

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« Le texte stipule qu’une certification de couleur différente de plus d’un grade par rapport à une « référence largement acceptée dans l’industrie » est inacceptable. »

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Quant aux cas de réclamations ou de difficultés à propos du grade de couleur d’un diamant, la politique précise que l’organisme autorisé, concerné par l’affaire, devra présenter le diamant à un « grand laboratoire respecté », comme le GIA, HRD Antwerp ou AGS Laboratories ou encore à trois experts ou diamantaires gemmologues reconnus. Le laboratoire ou les experts détermineront alors si le diamant présente en effet un écart de plus d’un grade de couleur.

Les sanctions prévues pour les contrevenants varieront selon les territoires. À titre d’exemple, un contrevenant pourrait être contraint de dédommager la personne à qui il a vendu le diamant surclassé ou de reprendre la pierre. Ceux qui commettraient des infractions répétées risquent également d’être suspendus de leurs bourses diamantaires respectives.

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D’après Ronnie Vanderlinden, cette politique est une véritable première dans l’industrie diamantaire.

Bien sûr, il y a toujours eu des réglementations relatives à l’éthique, un recours pour les négociants et les fabricants qui achetaient un article finalement différent de ce que le vendeur prétendait. Mais, jusqu’à présent, aucun texte n’a jamais traité spécifiquement de la certification des couleurs.

Ronnie Vanderlinden a évoqué une « déclaration tranchée » sur la question et c’est en vérité une déclaration qui arrive à point nommé.
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« D’après Ronnie Vanderlinden, cette politique est une véritable première dans l’industrie diamantaire. »

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Non seulement les détaillants n’arrivent pas à se remettre de l’irruption des surclassements à Nashville l’an dernier – j’ai récemment parlé à un joaillier du Tennessee qui a affirmé que le scandale a nui à tous les joailliers de l’État –, mais Martin Rapaport a aussi retiré tous les rapports EGL de sa liste, puis le nouveau traitement de couleur temporaire et mystérieux que le GIA a annoncé à la mi-mai. Le traitement, que les laboratoires essaient toujours de comprendre, améliore la couleur des diamants jusqu’à trois grades, même s’il disparaît avec le temps.

(Le GIA a affirmé cette semaine n’avoir rien d’autre à déclarer sur le traitement de couleur pour l’instant.)

Bien que cette nouvelle politique ait un effet direct sur des acteurs plus en amont de la filière, elle devrait aussi apporter un certain soulagement aux détaillants.

S’il y a moins de diamants surclassés qui passent par les bourses diamantaires dans le monde et d’autres associations de l’industrie, cela signifie qu’un moins grand nombre de ces pierres terminera sur le marché ou, pire, dans les mains de leurs concurrents.


Source National Jeweler