À 8 h 00 mardi 9 mai, Tiffany & Co a publié sur sa page Facebook une note destinée tout particulièrement à Donald Trump.[:]
Celle-ci précise : « Cher Président Trump, nous n’abandonnons pas nos actions engagées pour le climat. Nous vous prions de ne pas exclure les États-Unis de l’Accord de Paris sur le climat. La catastrophe du changement climatique n’est que trop réelle et la menace pour notre planète et nos enfants est trop importante. »
L’avalanche de commentaires, des plus vindicatifs jusqu’aux plus favorables, a immédiatement commencé. À l’heure où nous rédigions, il y avait près de 600 commentaires (et au moins une dizaine de discussions individuelles) publiés sous le billet.
« Tiffany, je n’ai pas besoin de connaître vos avis politiques lorsque j’achète chez vous, a écrit une personne. Les périodes glaciaires, les tempêtes de poussière et la montée des océans, ce sont des cycles qui ont déjà eu lieu par le passé. »
Un autre s’est exclamé : « GÉNIAL TIFFANY !!! Tant de grandes entreprises ayant des dizaines de millions de dollars n’ont pas le cran de prendre position alors que vous, vous le faites… Je n’aurais jamais pensé que je puisse vous adorer davantage, mais c’est le cas. »
Et un autre encore : « Vous venez juste de perdre un client très fidèle. J’ai dépensé une petite fortune dans vos boutiques mais mon ombre ne viendra plus jamais effleurer le seuil de vos établissements. »
« Merci d’avoir fait ce qu’il fallait, a écrit un autre. Les astrophysiciens et la NASA s’accordent pour dire que le changement climatique est réel. Même ceux qui n’ont qu’une once de jugeote le savent. »
Le billet a peut-être choqué certains fans de la marque mais Tiffany se consacre depuis des dizaines d’années à des causes comme l’environnement et l’extraction minière responsable.
En 2014, le New York Times avait indiqué que Michael J. Kowalski, qui avait pris sa retraite de PDG et président du conseil de Tiffany en 2015, mais a été rappelé comme PDG intérimaire en février 2017 après la démission de Frédéric Patrick Cumenal, avait initialement prévu, une fois à la retraite, de devenir militant écologiste.
En 2002, il avait chapeauté la décision de cesser de vendre des coraux et avait par la suite protesté contre un projet de mine d’or et de cuivre qui aurait décimé la plus grande population de saumons rouges au monde à Bristol Bay, en Alaska. (La société avait même acheté des publicités pleine page pour féliciter l’EPA pour ses efforts dans cette affaire.)
« Depuis sa création, Tiffany & Co. a toujours fait partie du paysage politique de notre pays, a écrit à raison un commentateur sur Facebook. Le consumérisme, les droits des femmes en particulier, la mondialisation, l’extraction minière responsable… La liste est longue. Lisez leur histoire. Elle est étonnante et elle m’incite à rester fidèle à la marque. »
