Un salon de Hong Kong médiocre, compensé par la stabilité de la demande chinoise

Avi Krawitz

Les acheteurs se sont concentrés sur les prix bas.
Les exposants de diamants ont fait état de ventes mitigées lors du salon international de la bijouterie de Hong Kong. [:]À l’aube du dernier trimestre, les acheteurs se sont en effet concentrés sur les diamants à bas prix. Les prix sont restés relativement fermes tout au long du salon, grâce à une demande chinoise stable pour les petites marchandises certifiées.

« Les acheteurs font toujours preuve de résistance face aux prix, notamment chez les Indiens, a expliqué Dror Marom, responsable régional pour la Chine chez Dalumi Diamonds. Mais les consommateurs chinois font preuve de flexibilité, car certains articles sont très demandés, et ils ont besoin des marchandises à temps pour les fêtes. »

La plupart des fournisseurs de taillé, qui se sont entretenus avec Rapaport News, ont souligné que l’activité de la section diamants du salon avait été dominée par des acheteurs de Chine continentale. Ils ont acheté des marchandises en prévision de la Semaine d’or d’octobre, la deuxième période de vente la plus importante après le Nouvel An chinois.

Dror Marom a expliqué que le groupe des acheteurs chinois avait gagné en stature ces dernières années. En effet, ce marché s’est fait plus compétitif et les marges des détaillants en Chine ont diminué. « Les acheteurs chinois sont devenus plus professionnels. Ils comprennent très bien les assortiments et ils savent ce qu’ils veulent, a-t-il observé. Ils ne font pas non plus de marges importantes. Mais comme la haute saison se profile, ils sont venus au salon avec l’intention d’acheter. »

Cette année, les exposants ont rencontré moins d’acheteurs indiens actifs que les années précédentes. Ceux-ci souffrent toujours de la volatilité de la roupie face au dollar. De même, les acheteurs des marchés extrême-orientaux émergents, tels que la Malaisie ou l’Indonésie, se sont tenus plus en retrait que les années passées. Certains attribuent la situation à la faiblesse des devises sur ces marchés.

Tony Mehta, dirigeant du Diasqua Group, a constaté que les acheteurs indiens choisissaient essentiellement des marchandises bas de gamme. Quant aux acheteurs indiens de la frange supérieure, ils ont plutôt fait profil bas. « Dans l’ensemble, les acheteurs voulaient dépenser moins et cherchaient les couleurs de moins bonne qualité, a-t-il signalé. Même les plus grosses marchandises qui se sont vendues se classaient dans la catégorie bas de gamme. »

Mishael Vardi, président de VMK Diamonds, qui fournit des couleurs fantaisie, a ajouté que les acheteurs recherchent différents types de marchandises et font surtout la chasse aux prix attractifs, qui respecteront leur budget limité. Il a remarqué que les prix des couleurs fantaisie étaient restés stables durant le salon. « L’impression générale, c’est que les gens ont de l’argent, mais qu’ils veulent le dépenser intelligemment et qu’ils paieront cash les bonnes marchandises. C’est vraiment une question de prix. »

D’autres personnes, présentes au salon, vont dans le même sens. Les négociants ont rapporté que ce sont les plus petites marchandises certifiées, en termes de points, qui étaient le plus demandées. Cela a donc confirmé la tendance de 2013. La demande a été forte pour les G-, VS-SI, Triple EX, de 0,30 à 0,60 carat. Celle pour les J-M, VVS de même grosseur est restée stable, tout comme pour les J-M, VS-SI d’un carat. La demande pour des diamants plus gros, de meilleure qualité, était, elle, relativement faible. Certains ont fait état d’une certaine tiédeur pour les marchandises de 0,70 à 0,99 carat. La demande pour les fantaisies est restée stable.

Un tailleur venu d’Israël a observé une forte demande pour les diamants certifiés de moins d’un carat, dans toutes les catégories. Il a constaté sur le marché une pénurie pour ce type de marchandise. « La demande pour les diamants certifiés est incroyable, ils se vendent comme des petits pains. Le marché est en situation de pénurie pour les marchandises de ce genre. Le problème, c’est qu’avec les prix élevés, ils ne sont pas facilement remplaçables ; il n’y a tout simplement pas suffisamment de marchandises. »

Le salon de Hong Kong en septembre était réparti sur deux lieux différents : les diamants étaient exposés à l’Asia World Expo, du 11 au 15 septembre, et les bijoux étaient présentés au Hong Kong Convention & Exhibition Centre, du 13 au 17.

De nombreux exposants israéliens ont quitté le salon au bout des deux premiers jours, car la fête juive de Yom Kippour tombait le samedi. Ils ont pourtant été très occupés pendant ces deux journées, car les acheteurs avaient conscience qu’ils ne disposaient que d’un laps de temps limité pour prendre rendez-vous.

Résultat, les négociants ont constaté une forte fréquentation les deux premiers jours, mais beaucoup moins le week-end. La majorité d’entre eux estiment que le pavillon des diamants a été moins fréquenté que lors du salon de septembre 2012.

« Le salon était satisfaisant, mais moins dynamique que l’an passé, me semble-t-il, certainement parce qu’un grand nombre d’acheteurs indiens n’avaient pas fait le déplacement, a observé un fournisseur de Mumbai. Donc, avec les Chinois, la situation est acceptable et je pense que la Semaine d’or d’octobre sera un indicateur important pour le marché. Pour l’instant, les clients font la fine bouche et le salon a été médiocre. Rien d’extraordinaire. »

Source Rapaport