Tiffany s’exprime sur ses lieux de taille et de sertissage

Rob Bates

Tiffany & Co., qui avait annoncé l’année dernière qu’elle informait ses clients sur le lieu et le pays d’où étaient extraits la plupart de ses diamants, va désormais plus loin en précisant là où ses pierres sont taillées et serties sur des bijoux.

Le programme, qui expose le « trajet artisanal » de chaque article, sera lancé en octobre. Il concernera chaque diamant enregistré d’au moins 0,18 carat. La société achète 80 % de son brut directement aux sociétés minières et possède des ateliers de joaillerie en Belgique, à l’île Maurice, au Botswana, au Vietnam, au Cambodge et aux États-Unis.

Tiffany n’a pas organisé d’entretiens avec des dirigeants mais son président-directeur général, Alessandro Bogliolo, a déclaré à WWD que sa société profitait d’une position unique, grâce à son intégration verticale, lui permettant de proposer ces informations.

« Cet aspect est difficile à reproduire pour la concurrence, a-t-il déclaré. Il demande beaucoup d’investissement et de travail. »

Il a affirmé que ce programme pourrait apporter une « énorme » valeur à la société.

« Il incite à acheter, a-t-il expliqué. Je crois vraiment que cela peut convaincre de nombreux clients d’acquérir un diamant plutôt que de l’ignorer… Il montre qu’il est possible d’agir de façon juste – même dans le cas des diamants, souvent associés à un manque de transparence en matière éthique. Cela va réellement changer les standards de l’industrie. »

D’après lui, les consommateurs se sont davantage intéressés à la traçabilité dans des marchés comme l’Australie et même la Chine, pour laquelle cet aspect est nouveau.

Le programme « fait progresser notre engagement envers la traçabilité des diamants à un niveau supérieur », a expliqué Anisa Kamadoli Costa, directrice du développement durable, dans un communiqué. « Nos clients méritent de savoir qu’un diamant Tiffany a été extrait dans le respect des standards les plus élevés, non seulement en termes de qualité, mais également de responsabilité sociale et environnementale. Nous pensons que la traçabilité des diamants est la meilleure façon d’assurer les deux. »

L’année dernière, LVMH avait convenu de racheter Tiffany pour 16 milliards de dollars, la plus grosse transaction jamais réalisée dans le secteur du luxe. L’accord a été mis en pause en raison de la pandémie de Covid-19, les autorités antitrust compétentes ayant en effet repoussé l’approbation attendue.

Source JCK Online