Sans déclaration et pourtant impunis, 2ème partie

Michelle Graff

J’ai lu tous les articles publiés cette semaine sur la prochaine « crise » du marché. Ils évoquaient tous les volumes, apparemment importants, de mêlées synthétiques non déclarées, intégrées dans des plis de diamants naturels.
Plusieurs de mes homologues, journalistes de l’industrie, pour qui j’ai le plus grand respect, ont abordé le sujet cette semaine.
Chaim Even-Zohar a donné le signal du départ dans le numéro du 17 octobre de Diamond Intelligence Briefs. Le même jour, Martin Rapaport a publié une alerte commerciale. Rob Bates, du JCK, a annoncé la possible crise à venir dans son blog du mercredi 23 octobre, et les diamants synthétiques non déclarés ont été le sujet du mémo d’Edahn Golan du 24 octobre.

Ces articles vous ont surpris ? C’est étonnant.

Vous souvenez-vous lorsque, enfant, vous avez réussi à vous sortir d’une situation alors que vous étiez fautif ? Du coup, avez-vous retenté votre chance ? Probablement. C’est ainsi que l’être humain est constitué. Il teste constamment les limites. Nous passons les premières années de notre vie à agir ainsi : voir jusqu’où exactement nous pouvons aller, dans notre environnement, sans être punis.
Il en va de même ici. En mai 2012, des articles annonçaient qu’une société, liée au producteur de diamants de laboratoire Gemesis, avait présenté un pli de centaines de diamants synthétiques non déclarés à l’International Gemological Institute à Anvers.

Tout le monde s’est indigné lorsque le scandale a éclaté, mais où en est l’affaire aujourd’hui ? Les personnes impliquées ont-elles été punies ? Aux dernières nouvelles, les forces de l’ordre belges enquêtaient sur Gemesis et Su-Raj Diamonds, mais je n’ai jamais entendu parler des résultats de l’enquête.

Pourquoi personne ne s’engage-t-il – les grands producteurs ou l’une des innombrables organisations professionnelles qui passent l’année à se réunir dans divers endroits du globe – pour désigner les sociétés responsables et les sanctionner ?

Les fêtes approchent. L’industrie de la joaillerie sait que la presse grand public a un sens aigu du calendrier, notamment quand il s’agit de mettre en garde contre les bijoux, au pire moment de l’année.

Les années précédentes, les projecteurs étaient mis sur les « diamants du conflit » ou les rubis remplis de verre au plomb.

Dans quelques semaines, dans Today Show ou sur ABC News, des reportages pourraient bien évoquer les « diamants synthétiques », vendus à la place de diamants naturels. L’accent sera mis sur la différence de prix et sur la façon dont les joailliers arnaquent les consommateurs.

Ne soyez pas surpris.

Source National Jeweler