Points forts du rapport mondial sur les diamants de 2017

Ashley Davis

Le Antwerp World Diamond Centre (AWDC) et Bain & Company ont publié leur septième rapport mondial annuel sur les diamants, qui porte sur l’année 2016 et le premier semestre 2017.[:]

Le rapport s’intéresse à l’intégralité de la filière diamantaire : la production et les ventes de brut, le secteur intermédiaire de la taille et les prix du taillé, les ventes de retail, ainsi que les perspectives globales de l’industrie pour les 10 prochaines années et plus, notamment les difficultés auxquelles elle est confrontée.

Voici sept points à retenir du rapport.

1. Les ventes de brut étaient en progression en 2016.

Après une année 2015 difficile, au cours de laquelle les producteurs de brut ont cumulé des stocks excédentaires, il leur a été possible de vendre une grande partie de ces surplus à des tailleurs en 2016, augmentant ainsi leurs revenus de 20 %.

Globalement, les prix du brut ont augmenté en 2017 après avoir baissé au cours des deux années précédentes.

2. La production de brut a été stable.

En 2016, les miniers ont produit 127 millions de carats de brut, un chiffre conforme à celui des huit dernières années de production.

La production a augmenté au Canada, avec l’ouverture officielle en septembre 2016 de la mine Gahcho Kué et la hausse de production dans la mine Ekati, ainsi qu’en Afrique du Sud, où la mine Kimberley a profité d’une hausse de son extraction souterraine.

La Russie a constaté une baisse de production liée à la fermeture de la mine à puits ouvert Udachnaya et au fait que le Zimbabwe a cessé de produire dans sept de ses neuf gisements, le secteur ayant regroupé ses excédents.

3. Le secteur de la taille a assisté à la baisse de ses bénéfices.

Les tailleurs ont pâti d’une légère baisse de leurs bénéfices en glissement annuel en 2016.

Comme indiqué précédemment, l’industrie du brut a profité du fait que le secteur de la taille a acheté davantage en 2016, puisant dans les stocks excédentaires. Dans l’ensemble, les tailleurs ont acheté près de 20 % de diamants en plus (en valeur) qu’en 2015.

L’Inde représente actuellement environ 90 % de l’industrie du taillé en valeur.

4. Les ventes de bijoux en diamants au retail se sont stabilisées en 2016 et connaissent une tendance haussière.

En 2016, les chiffres des ventes de retail dans le monde pour les bijoux en diamants étaient stables après une mauvaise année 2015.

Les ventes au détail ont augmenté aux États-Unis, mais plusieurs grands détaillants de bijoux ont souffert d’une situation inverse.

Au premier trimestre 2017, de nombreux grands détaillants de bijoux ont vu leurs ventes baisser mais leurs revenus se sont repris au deuxième trimestre.

Le AWDC et Bain & Co. en ont conclu que certains détaillants sont lésés par la concurrence en ligne. Le rapport diamantaire mondial a noté que le rachat de JamesAllen.com par Signet Jewelers et l’acquisition de Blue Nile par des groupes de capitaux privés montrent l’importance d’une approche « omnicanal » pour les ventes de diamants au détail.

Parallèlement, la baisse du yuan en Chine, au plus bas depuis dix ans, a entraîné un recul des ventes en 2016 bien que, avec la stabilisation de la monnaie en 2017, les ventes soient reparties à la hausse. L’Inde s’est également reprise au premier semestre 2017 après avoir vécu la crise de la démonétisation en 2016.

Dans l’ensemble, les ventes de bijoux en diamants devraient avoir augmenté en 2017.

5. Les diamants synthétiques restent un défi majeur pour l’industrie des diamants naturels mais il est probable que les deux mondes puissent coexister de façon harmonieuse.

Tout comme le marché des pierres de couleur et celui des diamants cohabitent, le rapport mondial sur les diamants a établi que la demande de synthétiques n’a pas forcément d’effet sur l’industrie des diamants naturels.

Il est toutefois important de développer des outils de détection moins chers et plus efficaces afin de protéger l’intégrité de l’offre de diamants naturels, a indiqué le rapport.

6. L’industrie diamantaire doit intensifier ses efforts marketing pour accroître la demande des consommateurs.

L’industrie diamantaire ne profite plus de la croissance qu’elle a connue au XXe siècle, lorsque « A Diamond is Forever » est devenu l’un des slogans marketing les plus réussis de tous les temps.

Aujourd’hui, le marketing générique proposé par les producteurs de brut a diminué. Les détaillants et les boutiques se concentrent maintenant sur le marketing de leurs propres marques privées.

Toutefois, les budgets marketing ont fortement augmenté en 2017 afin de pallier ce manque. Les sociétés de brut avaient prévu d’investir 50 % de plus, aussi bien pour le marketing générique des diamants que pour celui de leurs propres marques.

7. Les ventes devraient continuer à progresser après 2017.

À l’avenir, les hausses annuelles des revenus disponibles, comprises entre 1,5 % et 2,5 %, vont continuer de soutenir une augmentation modeste des ventes de diamants aux États-Unis.

La Chine devrait avoir retrouvé la croissance en 2017 et au-delà, grâce à un essor de la classe moyenne.

L’Inde a les moyens de devenir le marché à la croissance la plus rapide pour les bijoux en diamants au cours des 10 prochaines années au moins, grâce à l’essor des bijoux en diamants de bridal et, comme en Chine, à une progression de la classe moyenne.

En matière de brut, la demande devrait augmenter à un rythme compris entre environ 1 % et 4 % par an jusqu’en 2030. L’offre sera stable ou augmentera de 1 %, si l’on en croit les niveaux d’extraction actuels et planifiés. Ces chiffres englobent la réouverture des mines en difficulté et l’exploitation des résidus des mines anciennes, si la demande exige.

Source National Jeweler