Lucapa prévoit des premiums suite aux réformes angolaises

Joshua Freedman

L’Angola a prévu d’organiser sa première vente au titre des nouvelles règles, établies afin d’améliorer la transparence et les prix.[:]
Sodiam, une société de commercialisation de diamants détenue par l’État, proposera ce mois-ci sept grosses pierres issues de la mine Lulo de Lucapa Diamond Company, dont un diamant rose de 46 carats et six diamants blancs allant de 43 à 114 carats.

L’année dernière, le gouvernement angolais a approuvé des réformes pour ouvrir les ventes à un plus large éventail d’acheteurs, a expliqué Stephen Wetherall, PDG de Lucapa, à Rapaport News lundi 14 janvier. Auparavant, les miniers devaient vendre leurs diamants à une liste d’acheteurs sélectionnés par Sodiam. Grâce aux nouvelles réglementations, des sociétés telles que Lucapa pourront proposer 60 % de leur production à des clients de leur choix.

« Avec l’obligation de vendre à l’un des acheteurs de Sodiam, il n’y avait finalement pas de concurrence pour le produit lui-même. Les prix n’étaient donc pas conformes au marché », a expliqué Stephen Wetherall. Le brut devrait rapporter « beaucoup plus » dans le cadre du nouveau système, a ajouté le dirigeant.

Catoca, la plus grande mine de diamants du pays, a perdu 464 millions de dollars sur six ans en raison des règles marketing défavorables, a indiqué Reuters en juin, citant un document interne de Catoca.

Entre 20 et 30 sociétés diamantaires de New York, d’Anvers, d’Israël, de Hong Kong et d’ailleurs assisteront au tender à Luanda, la capitale angolaise, qui se termine le 31 janvier. Ils enchériront en ligne sur les marchandises, ce qui garantit que la vente respectera les normes de transparence de l’industrie, a expliqué Stephen Wetherall.

« Il s’agit d’un moment unique, d’une grande importance, un tournant décisif dans le négoce des diamants dans notre pays. Il montre le regain de flexibilité et de transparence de cette industrie sensible et vitale pour notre économie », a expliqué Diamantino Azevedo, le ministre angolais des Ressources minérales et du Pétrole.

Les règles stipulent que les producteurs pourront vendre par l’intermédiaire de contrats d’approvisionnement à long terme ou d’enchères au comptant. Lucapa a également reçu l’autorisation spéciale d’organiser immédiatement des tenders au titre des nouvelles règlementations, même si le gouvernement ne prévoit pas de traduire les nouvelles règles en loi avant la fin du mois.

La production de brut de l’Angola a progressé de 4,6% pour atteindre 9,4 millions de carats en 2017, d’après des données du Kimberley Process.

Source Rapaport