Les ventes de diamants de laboratoire ont triplé mais restent réduites

Rob Bates

Les données de NPD Group montrent également que la baisse des prix ne bénéficie pas nécessairement aux marges des détaillants.[:]

Tout le monde dans l’industrie déplore le manque de statistiques fiables. Aujourd’hui, le cabinet d’études de marché NPD Group partage en exclusivité avec le JCK quelques données étonnantes sur la vente de diamants au détail et, en particulier, sur celle des diamants de laboratoire.

Les statistiques de NPD montrent que, même si les diamants de laboratoire n’ont encore qu’un faible impact sur les ventes de détail, leurs ventes ont triplé :

Diamants de laboratoire, en pourcentage du total des ventes

2016       0,3 %

2015      0,1 %

Source : NPD Group Diamond Tracker

« Le taux d’adoption est minime, mais il augmente, explique Chris Casey, ancien éditeur de National Jeweler, aujourd’hui directeur général de NPD. Est-ce que cela a de l’importance aujourd’hui ? Pas vraiment. Mais c’est une chose à laquelle il faut prêter attention. Le taux d’adoption a triplé en un an, même si, bien entendu, le point de départ était extrêmement bas. »

Les données de NPD montrent également quels sont les diamants de laboratoire vendus au détail. Il se trouve que ce sont les mêmes types que ceux que les joailliers utilisent généralement dans les bagues de fiançailles : des rondes, entre 0,7 carat et 1,49 carat.

Ventes au détail de diamants de laboratoire par taille

Ronde             81 %

Princesse         18 %

Autres              1 %

Mesure : total des unités vendues au détail, premier trimestre 2016

Ventes de diamants de laboratoire au détail par poids carats

0,5–0,69 ct             11 %

0,7–0,89 ct             19 %

0,9–0,99 ct             18 %

1–1,49 ct                 37 %

1,5 ct et plus            15 %

Mesure : total des unités vendues au détail, premier trimestre 2016. Source : NPD Group Diamond Tracker

« Indéniablement, cela signifie que les [sociétés de diamants de laboratoire] visent la catégorie des marchandises de base, explique-t-il. Le questionnement existe depuis toujours : ces sociétés cherchent-elles à produire des petites grosseurs ? Ou plutôt des grosseurs supérieures ? Il semblerait qu’elles tablent sur de gros volumes de production plutôt que de se concentrer sur des pièces plus rares. »

Par ailleurs, les prix des diamants ont baissé l’année dernière. Pourtant, les données de NPD montrent que de nombreux détaillants ont préféré réduire leurs prix, plutôt que d’empocher la marge supplémentaire :

Premier trimestre 2016 par rapport à 2015

Total de la vente de détail en poids carats             +4,9 %

Coût par carat en gros          -5,1 %

Prix au détail par carat                 +4,74 %

Valeur totale au détail en dollars              +0,04 %

Marge de détail                              Stable

Source : NPD Group Diamond Tracker

« Nous pensions que les marchés de gros et de détail étaient déconnectés, explique Chris Casey. En fait, cela montre qu’il existe un lien bien plus étroit que nous le pensions. » (Peut-être faut-il y voir un effet Blue Nile ?)

NPD récupère ses données dans les systèmes de point de vente des grandes chaînes de bijoux, ainsi qu’auprès de 1 200 vendeurs indépendants. (En échange du partage de leurs données, les détaillants ont accès aux données des autres.) Le groupe vend ensuite ces statistiques aux grossistes et à d’autres acteurs de la filière.

NPD espère pouvoir partager davantage de données avec le JCK dans les mois à venir et lors de son prochain séminaire au salon JCK en juin.

Source JCK Online