Les priorités de la Russie, présidente du Kimberley Process, selon Alexey Moiseev

Galina Semyonova

Alexey Moiseev, le ministre adjoint des Finances, a évoqué les priorités de la présidence russe du Kimberley Process (KP) en 2020 et a précisé les principaux thèmes de travail, à l’occasion de la conférence de presse organisée au centre international de la presse multimédia de l’agence d’actualités internationales Russia Today, mardi 25 février.

Il a notamment fait remarquer que l’une des principales priorités de la présidence russe était d’actualiser la définition des diamants du conflit et d’endiguer leur circulation sur le marché. Actuellement, les diamants du conflit se définissent comme des diamants bruts utilisés par des mouvements rebelles, ou leurs alliés, pour financer un conflit destiné à saboter des gouvernements légitimes.

Pour aborder les réalités actuelles, l’année dernière, la Russie a proposé de réviser et d’actualiser la définition centrale afin d’affirmer l’engagement du KP envers le droit humanitaire international comme seul instrument approprié, reconnu partout dans le monde, au niveau des NU. Elle entend également étendre sa portée au-delà des mouvements rebelles et de leurs alliés, pour inclure les groupes armés, groupes terroristes et réseaux criminels qui les soutiennent.

Alexey Moiseev a déclaré : « L’année dernière, sous la présidence indienne, nous étions sur le point de convenir d’une nouvelle définition. Malheureusement, le KP n’est pas parvenu à s’entendre sur la version définitive. Par conséquent, il faudra des efforts supplémentaires pour finaliser la discussion. Nous sommes convaincus qu’il s’agit de l’un des domaines de travail les plus importants pour la présidence russe. »

Dans sa présentation, Alexey Moiseev a également souligné que la Russie et le Botswana, l’actuel vice-président du KP, ont l’intention de parvenir ensemble à l’adoption d’un cadre de Principes d’approvisionnement responsable pour les diamants. « Ces principes doivent mettre en avant le soutien du KP aux mesures d’autorégulation de l’industrie diamantaire et ses efforts pour promouvoir les bonnes pratiques en matière de droits de l’homme, de protection de l’environnement, de développement des communautés locales, de lutte contre la corruption et de différenciation entre les marchés des diamants naturels et synthétiques. » En cas d’adoption, la nouvelle décision administrative servira de base idoine pour les futurs travaux du KP, a ajouté Alexey Moiseev.


Autre domaine prioritaire évoqué lors de la réunion, celui du rétablissement complet de la RCA au KP. Le pays avait été suspendu en 2013, après le déclenchement d’une guerre civile. Les exportations de RCA avaient alors été interdites, dans le cadre de la mise en œuvre du système de certification du KP. En 2015, l’interdiction avait été partiellement levée, autorisant des exportations de « zones dites vertes », contrôlées par le gouvernement de RCA.

Toutefois, l’expérience montre que l’interdiction des exportations de RCA ne réduit pas le problème des diamants du conflit de manière significative dans la république. « En tant que président du KP, nous sommes prêts à assister le gouvernement de République centrafricaine dans l’adoption de mécanismes de surveillance efficaces. Notre objectif est de lancer l’introduction de mécanismes qui aideront les gens à travailler de manière légale et à minimiser les risques d’un commerce illégal », a expliqué Alexey Moiseev.

Source Rough & Polished 


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