Les diamants synthétiques russes probablement visés par les interdictions

Rob Bates

L’interdiction des diamants russes établie par la Commission européenne (CE) pourrait concerner les pierres synthétiques, en plus des pierres naturelles, d’après un article de l’Agence France-Presse, qui a affirmé avoir consulté un exemplaire préalable du texte.

D’après l’agence de presse, s’il est approuvé par les 27 États membres, le projet interdira l’entrée dans les pays de l’UE des « diamants naturels et synthétiques non industriels ainsi que des bijoux en diamants » russes, à compter du 1er janvier.

Un article récent de Reuters rapportait les mêmes conditions. Un porte-parole de la CE a indiqué que le paquet de sanctions avait été développé conjointement avec le G7, qui s’est également engagé à interdire les pierres russes.

Si les sanctions s’appliquent au taillé, les importateurs de diamants synthétiques auront l’obligation d’apporter des informations sur la chaîne de vérification, en donnant la preuve de l’origine de leurs pierres, sur le modèle des importateurs de diamants naturels.

Des sources, qui se sont entretenues avec des officiels du G7, doutaient du fait que les diamants synthétiques soient finalement soumis aux mêmes règles que les pierres naturelles. Même si la Russie était autrefois un producteur majeur de pierres synthétiques, cette activité s’est globalement déplacée vers l’Inde et la Chine (même si la Russie continue de produire des pierres synthétiques).

Par ailleurs, l’élargissement de l’interdiction aux diamants synthétiques pourrait apaiser les craintes des producteurs de diamants africains qui ont affirmé que les nouvelles règles visaient injustement le secteur des pierres naturelles. La mesure représenterait également un grand changement pour l’industrie des pierres synthétiques, dont la chaîne d’approvisionnement ne connaît pas de contrôles, même les plus basiques.

L’article français a indiqué que l’interdiction par la CE des diamants russes taillés dans d’autres pays entrerait progressivement en vigueur, entre mars et septembre de l’année prochaine.

« Cette mise en place progressive […] a pour but de permettre le déploiement d’un mécanisme de traçabilité approprié, offrant des moyens de mise en application efficaces et qui minimise les perturbations pour les acteurs du marché », indiquait la proposition, d’après l’AFP.

Une source de l’industrie a affirmé au JCK que le G7 devrait fournir des « directives » à l’industrie sur la façon d’appliquer l’interdiction. « Nous espérons que les changements engendreront des perturbations minimes, en particulier sur le marché américain », explique-t-il.

Top: European Commission headquarters in Brussels (photo: Christophe Licoppe/courtesy of the European Commission)

Source JCK Online