Le sight de janvier de la De Beers estimé à 550 millions de dollars

Avi Krawitz

Des prix stabilisés par l’amélioration des premiums

Le sight de janvier de la De Beers a atteint une valeur estimée à 550 millions de dollars, la société continuant à limiter son offre. Les prix sont restés à peu près stables, avec de légers ajustements des assortiments.[:]L’ambiance demeure à la prudence, selon Nigel Simson, responsable de la valorisation à la De Beers. « Le marché observe la demande et le réapprovisionnement des détaillants et tente d’en déduire la direction que prendront les prix du brut et du taillé. »

Les sightholders ont noté une légère amélioration de la demande pour les marchandises de la De Beers sur le marché secondaire en janvier, principalement en raison d’une baisse de l’offre l’année dernière. En conséquence, les premiums ont légèrement progressé en janvier pour atteindre en moyenne 5 % au-dessus du tarif. Les prix d’autres fournisseurs ont également quelque peu augmenté ; des rapports sur les tenders de BHP Billiton de janvier signalent des hausses de l’ordre de 2 % à 3 % en moyenne.

La production de la De Beers a chuté de 11 % en glissement annuel, à 27,875 millions de carats en 2012, la société se concentrant sur l’extraction des déchets et l’entretien ; elle a également connu des difficultés opérationnelles au cours de l’année. ALROSA prévoit une production conforme à celle de 2011, mais a vendu en 2012 environ 230 millions de dollars de marchandises à Gokhran, le dépositaire de l’état russe.

Le sight de janvier de la De Beers était inférieur à ceux généralement organisés à cette période de l’année et son offre de brut reste bien en deçà des niveaux prévus il y a un an. Très peu de marchandises hors programme ont été proposées lors du sight, et peu de reports ont été constatés. Nigel Simson a expliqué que la De Beers a maintenu son offre, faite aux sightholders, de reporter une boîte par semestre.

Le sight de janvier est généralement relativement important, car les fabricants accélèrent leurs opérations pour satisfaire la demande des détaillants qui reconstituent leurs stocks après les fêtes.

Nigel Simson a affirmé que ces niveaux de réapprovisionnement ne sont plus aussi importants qu’auparavant. Il a ajouté que, dans l’attente des résultats définitifs de la saison des fêtes au quatrième trimestre, les marchés semblent s’être stabilisés ces derniers mois. L’indice RapNet Diamond Index (RAPI) pour les diamants certifiés de 1 carat est resté stable en janvier après un recul de 12,5 % en 2012.

Un sightholder a déclaré s’attendre à ce que la pénurie actuelle de brut affecte le marché du taillé dans un mois ou deux. « Pour l’instant, il n’y a pas de pénurie de taillé mais on devrait en voir dans les deux à trois mois car le brut n’est pas facile à trouver », a-t-il expliqué.

D’autres ont noté un retour à la normale des niveaux de fabrication après la rentrée des travailleurs en Inde, suite à leurs vacances de Diwali et à la saison des mariages, un facteur qui a également influencé l’augmentation de la demande de brut. Un sightholder installé en Inde prévoit aussi une légère baisse de la fabrication dans les mois à venir du fait de la baisse de l’offre.

En dépit de l’amélioration de la demande, la plupart des sightholders n’ont pas noté de réel enthousiasme pour les boîtes de la De Beers, la demande étant stimulée par la baisse de la production. Selon certains, cette situation a entraîné un attrait artificiel pour le brut. « La fabrication ne permet toujours pas de gagner de l’argent, chose qui devrait perdurer pendant un certain temps », a déclaré un participant au sight.

Varda Shine, la vice-présidente des ventes mondiales aux sightholders de la De Beers, prévoit une amélioration des perspectives pour 2013 grâce à une filière plus favorable et à la dynamique de la demande. Elle a cependant rappelé que les liquidités continueront à poser problème aux sightholders et les a exhortés à aborder différemment la gestion financière et les relations bancaires à l’avenir.

« La transparence sera essentielle, car les banques vont chercher à minimiser leur profil de risque et à se conformer aux nouvelles normes bancaires, a-t-elle déclaré lors de la réception des sightholders à Londres. Il va falloir rationnaliser les opérations et axer précisément le financement sur les opérations de diamants, pour exploiter au maximum les possibilités indéniables de l’industrie à long terme. »

La réception annuelle des sightholders de janvier a été la dernière à se tenir à Londres. Les sights de la De Beers devraient en effet déménager à Gaborone, au Botswana, fin 2013.

Source Rapaport