Le propriétaire d’Ekati envisage une extraction sous-marine

Leah Meirovich

 Arctic Canadian Diamond Company travaille sur une technologie qui lui permettra de lancer une extraction sous-marine à distance (URM) pour tenter de prolonger la durée de vie de son gisement Ekati.
Le minier a passé les quatre dernières années à créer l’équipement nécessaire, aux côtés de Royal IHC, un fournisseur de technologie marine. La machine, connue sous le nom de chenille, permettra à Arctic d’exploiter la partie la plus profonde du puits ouvert actuel d’Ekati, inaccessible avec des outils ordinaires, a-t-il indiqué à Rapaport News mardi 30 novembre.

« Si nous parvenons à maîtriser cette technique, ce dont je suis sûr, des décennies d’extractions fructueuses nous attendent à Ekati », a déclaré Rory Moore, PDG d’Arctic, au cours de la semaine du 22 novembre, à l’occasion d’un forum annuel de géosciences organisé par la Chambre des mines des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut.

La société testera d’abord la chenille dans son puits Lynx en 2023 et 2024, a-t-elle affirmé. Si tout fonctionne comme prévu, elle servira à extraire la kimberlite du puits Sable pendant quatre années supplémentaires, a ajouté Arctic.

« La technique de l’extraction sous-marine pourrait nous permettre de prolonger la durée de vie de la mine pendant de nombreuses années encore mais des études approfondies sont encore nécessaires, a expliqué la société. Au total, ce système permettrait d’extraire 40 millions de carats supplémentaires. »

La chenille contient un tambour d’extraction rotatif équipé de dents en son centre, lesquelles découpent une couche de kimberlite de quelques centimètres d’épaisseur quand elles passent sur la surface. Les découpes de kimberlite sont ramenées à la surface par une grosse pompe hydraulique. Après assèchement, le minerai est envoyé à l’usine de traitement pour que les diamants soient récupérés, a expliqué Arctic.

La chenille pourra fonctionner à peu près la moitié de l’année, pendant les mois les plus chauds. Arctic ne pense pas rencontrer de problème pour obtenir l’appui du gouvernement pour cet appareil.

« Le procédé URM aura un impact environnemental bien plus faible que les procédés traditionnels. Nous espérons donc que le régulateur soutiendra cette mise en place », a noté la société.

Le plan minier actuel d’Ekati prévoit des opérations jusqu’en 2035. En 2017, son ancien propriétaire, Dominion Diamond Mines, envisageait de dépenser 628 millions de dollars pour passer à une extraction souterraine dans le puits Fox du site, ce qui aurait prolongé la durée de vie d’Ekati jusqu’en 2042 et ajouté 11 millions de carats.

Source Rapaport


Photo © Arctic Canadian Diamond Company.