Le marché de Dubaï défavorable à la taxe sur les diamants

Avi Krawitz

L’introduction de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) sur les diamants pourrait porter atteinte aux opportunités de croissance des Émirats arabes unis (EAU), ont averti les dirigeants diamantaires de Dubaï lundi 16 octobre.[:]

« Les conséquences possibles de la TVA en termes de coût pour les négociants des EAU sont énormes, a indiqué Peter Meeus, président du conseil de la Dubai Diamond Exchange, à l’occasion de la journée d’ouverture de la Dubai Diamond Conference. Dans un secteur où les marges bénéficiaires sont très faibles, chaque quart de pourcentage est important pour des négociants qui manipulent des milliards de dollars avant de décider où expédier les marchandises. »

Le gouvernement des EAU prévoit d’introduire une TVA de 5 % sur les diamants bruts et taillés négociés au sein des Émirats à compter du 1er janvier, un changement important dans la politique du pays. Beaucoup considèrent que son système à fiscalité zéro est un moteur essentiel de la croissance que connaît l’industrie diamantaire locale depuis 10 ans.

« Nos racines commerciales sont ancrées dans le principe d’un environnement défiscalisé pour l’importation et la réexportation et sur une philosophie selon laquelle c’est l’industrie qui entraîne le gouvernement, et non l’inverse », a expliqué Ahmed Bin Sulayem, président du conseil du Dubai Multi Commodities Centre.

La valeur des diamants échangés aux EAU est passée de 300 millions de dollars en 2002, à l’époque de la création du DMCC, à 26 milliards de dollars en 2016.

Peter Meeus a émis un avertissement : si la taxe est appliquée, tout ce que les Émirats ont réalisé ces 15 dernières années sera réduit à néant et des centres comme Hong Kong, le Panama et Singapour remporteront la mise.

La question fiscale a figuré parmi les principaux sujets soulevés lors de la Dubai Diamond Conference. Un atelier destiné à aborder ses implications était d’ailleurs prévu mardi 17 octobre, le deuxième et dernier jour de l’événement.

La journée d’ouverture a également été l’occasion d’organiser des ateliers sur la façon qu’a l’industrie diamantaire d’atteindre les objectifs mondiaux de développement durable des Nations unies et une discussion séparée sur le marketing à destination de la génération Y.

Source Rapaport