La coalition de la société civile en appelle à une meilleure gouvernance de l’industrie

David Brummer

Plusieurs groupes de la coalition de la société civile ont publié un communiqué affirmant que l’industrie diamantaire mondiale était toujours entachée par des violations des droits de l’homme et le financement de conflits.[:]

Les organisations nationales et internationales de la société civile, qui comprennent Amnesty International, le projet Enough et l’International Peace Information Service, affirment travailler ensemble pour éliminer ce type de liens et s’assurer que cela devienne un objectif essentiel pour les gouvernements et l’industrie engagés dans ce secteur.

Elles ont regretté les récentes remarques d’Ahmed Bin Sulayem, le président du Kimberley Process, lors de la séance d’ouverture du World Diamond Council qui s’est tenu à Dubaï. Il y critiquait Alan Martin, le directeur de recherche du Partenariat Afrique Canada (PAC), pour avoir refusé de se présenter à la réunion. Le communiqué affirmait qu’une telle attitude ne servait qu’à miner l’un des piliers de la structure tripartite du KP.

Les organisations de la société civile ont apporté une aide déterminante dans une partie importante du travail du KP, assurant souvent la collecte d’informations précieuses, des compétences en matière de surveillance et des analyses sur lesquelles le KP se repose pour prendre des décisions fiables.

Lorsque les EAU ont repris la présidence du KP, la coalition de la société civile a affirmé qu’elle resterait globalement engagée auprès du KP mais qu’elle n’appuierait pas les travaux des EAU en tant que président, étant donné l’absence d’engagement et de réformes significatifs.

La coalition a souligné plusieurs sujets de préoccupation qui n’avaient pas fait l’objet d’une attention adéquate : empêcher les diamants d’alimenter la violence et les conflits, s’assurer que les sociétés diamantaires respectent leurs engagements de due diligence mandatés par les Nations unies, favoriser la hausse des revenus et l’amélioration de la transparence des données dans toute la chaîne d’approvisionnement des diamants, mais aussi travailler sur des sujets comme la sous-évaluation des diamants et les liens avec l’évasion fiscale et la manipulation des prix de transfert, le blanchiment d’argent et la corruption en coopération avec le Groupe d’action financière internationale, l’élimination du travail des enfants, la promotion d’un développement économique durable et signifiant dans tout le secteur diamantaire et l’intensification des efforts dans le cadre de collaborations multipartites productives.

Le communiqué affirmait que, malgré les efforts de la World Diamond Mark et de la Diamond Producers Association pour travailler sur certaines de ces sources d’inquiétude de la filière diamantaire, leur principale mission consistait à faire passer le message de la viabilité des diamants, plutôt que celui des résultats.

Il ajoutait que le KP n’était qu’un mécanisme permettant de s’attaquer à des questions liées aux diamants mais qu’il fermait les yeux sur les forces gouvernementales en infraction, qu’il manquait de transparence et qu’il n’imposait aucune responsabilité aux sociétés d’enquêter sur leurs chaînes d’approvisionnement.


Source Idexonline