Iris Van der Veken : les leçons d’une carrière vouée à la transformation

Rapaport

Un leadership qui compte : la directrice exécutive et secrétaire générale de la Watch & Jewellery Initiative 2030 s’exprime à propos du mentorat, de l’égalité hommes-femmes et des problèmes internationaux.

Félicitations pour votre prix Pure Earth 2023. Comment avez-vous réagi ?

J’ai ressenti beaucoup de belles émotions lorsque j’ai reçu le prix à New York. L’équipe m’avait préparé une surprise et a diffusé une série de témoignages vidéo de ma famille, de mes collègues passés et actuels, des collègues de l’ONU, et même de mon professeur des droits de l’Homme lorsque j’étais à l’université d’Anvers. C’était pour moi un moment incroyablement émouvant.

Comment a évolué votre attitude au moment d’influencer d’éventuels initiateurs du changement lors des deux décennies pendant lesquelles vous avez défendu l’éthique et le développement durable ?

La plus grande leçon que j’ai apprise porte sur la puissance qu’ont les partenariats stratégiques et la collaboration, à savoir une collaboration véritable et honnête entre plusieurs parties prenantes. Lorsque j’ai présidé le Pacte mondial des Nations unies pour la Belgique, j’ai découvert dès le premier abord comment une collaboration entre de multiples parties prenantes pouvait produire un travail efficace sur le terrain.

Aujourd’hui, tandis que je dirige la Watch & Jewellery Initiative (WJI) 2030, je constate une fois de plus l’effet transformatif que peuvent avoir les PDG. Si nous parvenons à rassembler autour de la table le bon groupe de partenaires, que nous écoutons leurs besoins et leurs priorités et que nous pouvons offrir des solutions pratiques et faire naître des actions mesurables sur le terrain, alors j’aurai bien fait mon travail.

Comment garder la tête froide lorsque l’on est confronté à des problèmes à l’échelle internationale ?

Il est très important de pratiquer l’écoute active. J’ai appris à rester calme et humble, à réfléchir et à faire appel aux personnes ayant une expertise en laquelle j’ai confiance pour me guider dans et hors de l’industrie. Je trouve également que le sport est un outil merveilleux pour m’aider à rester concentrée. J’adore courir, les longues marches et la natation.

Faire campagne pour l’égalité hommes-femmes est l’une de vos marottes depuis longtemps. En quoi le fait d’être une femme à des postes de direction a-t-il eu des conséquences sur votre parcours professionnel ?

J’ai rencontré ma part d’obstacles et d’expériences en lien avec des discriminations. Il y aura toujours des gens aux idées préconçues, qui jugent différemment une femme à un poste de direction, qui estiment que vous ne pouvez pas mener la conversation et qui sont ensuite surpris lorsque c’est le cas.

Il n’a pas non plus toujours été facile d’équilibrer ma vie personnelle et ma vie professionnelle, alors que j’élevais seule mon fils. Pourtant, j’ai eu la chance de rencontrer des gens qui m’ont soutenue et d’avoir des mentors, hommes et femmes, de qui j’ai beaucoup appris. Il est très important de disposer d’un refuge et d’une structure de soutien.

Que vous réserve l’avenir ?

Accompagner des jeunes et partager mon expérience sont vraiment des choses que j’aimerais continuer. Plus que jamais, nous avons besoin de dirigeants qui prennent en compte l’humanité et la dignité pour tous. Si je peux apporter une petite contribution aux dirigeants de demain, je suis une femme heureuse.

Source Rapaport

Main image: Iris van der Veken. (Iris van der Veken)