Des laboratoires identifient l’empreinte des diamants roses d’Argyle

Leah Meirovich

Deux laboratoires de gemmologie ont uni leurs forces pour mettre au point un procédé permettant de déterminer si un diamant rose provient de la mine Argyle en Australie et produisent des rapports confirmant leur provenance. [:]
Dès 2014, l’équipe, dirigée par Branko Deljanin, directeur et spécialiste des diamants de couleur chez Canadian Gemlab (CGL), a commencé à se procurer des diamants roses naturels provenant de la mine d’Australie occidentale, ainsi que de six autres pays. Elle a également testé des synthétiques roses produits à l’aide de dépôt chimique en phase vapeur (CVD) et sous haute pression et haute températures (HPHT), ainsi que d’autres qui avaient été irradiés ou recuits.

CGL et GemResearch Swisslab (GRS) ont découvert que les pierres d’Argyle émettaient généralement une lumière bleue lorsqu’elles étaient soumises à une lampe à ultraviolet. La nature de cette fluorescence changeait selon s’ils étaient exposés à des rayons à ondes courtes ou à ondes basses. Les pierres provenant du Canada, de Sibérie, du Brésil et d’Afrique n’émettaient aucune fluorescence.

Cette découverte les a incités à attribuer aux diamants roses d’Argyle un type IaAB, ce qui les distingue des diamants roses extraits dans d’autres pays. Le groupe fait également appel à des tests par spectroscopie, comme l’infrarouge et la photoluminescence, afin de confirmer la provenance, a indiqué Branko Deljanin à Rapaport News.

Bien qu’Argyle produise des diamants roses depuis 1985, son propriétaire Rio Tinto n’a commencé à les graver au laser qu’en 2005, d’après Branko Deljanin. Le minier grave également les pierres de plus de 0,20 carat uniquement, tandis que CGL et GRS sont en mesure de tester des diamants roses dès 0,02 carat. Il est d’ailleurs devenu plus important de pouvoir distinguer les diamants d’Argyle car la mine atteindra sa fin de vie en 2020.

« On constate un premium de 15 % à 30 % sur les diamants roses dont la provenance d’Argyle est garantie », a expliqué Branko Deljanin, faisant remarquer que CGL ou GRS pouvaient tester des pierres non serties et publier un rapport attestant que le diamant provient d’Argyle.

Les laboratoires peuvent également faire la différence entre les diamants gris-bleu d’Argyle et ceux issus d’autres parties du monde, a ajouté Branko Deljanin. Ceux provenant d’Australie occidentale contiennent des impuretés comme de l’azote ou de l’hydrogène alors que ceux extraits dans d’autres régions, comme le Brésil, l’Afrique du Sud ou l’Inde, sont colorés par du bore.

La phase initiale de recherche de Branko Deljanin a été parrainée par Rio Tinto. La deuxième partie l’a été par GRS Hong Kong.

Source Rapaport