De Beers remporte une bourse pour un projet neutre en carbone

Michelle Graff

De Beers Group vient tout juste de recevoir un soutien de la part du gouvernement canadien dans ses démarches pour trouver une façon de rendre l’extraction de diamants neutre en carbone.[:]
Le minier et vendeur de diamants a annoncé mardi 23 juillet l’attribution d’une bourse de 675 000 dollars canadiens (environ 514 000 USD) du Clean Growth Program of Natural Resources Canada pour ses recherches dans la capture du carbone à la mine Gahcho Kué, dans les Territoires du Nord-Ouest.

Le projet fait partie d’une étude internationale sur trois ans portant sur des mines au Botswana et sur la mine Venetia en Afrique du Sud, afin d’obtenir des comparatifs entre des climats et situations géologiques différents.

Le projet sur lequel travaillent De Beers et de grands universitaires issus de quatre institutions – l’université de Colombie Britannique, l’université Trent, l’université d’Alberta et l’INRS au Québec – est appelé fixation rapide du carbone. Il implique d’injecter du dioxyde de carbone dans de la roche de kimberlite transformée, afin d’accélérer un processus naturel, la carbonatation minérale.

Au cours de ce processus, la roche minière transformée (le matériau qui reste une fois que le diamant a été extrait de la roche source) emprisonne le dioxyde de carbone sous la forme d’un minéral carboné stable et inoffensif.

Pour se réaliser dans la nature, le processus prend des milliers, voire des millions d’années. Or, il y a environ 10 ans, des scientifiques se sont aperçus que certains types de roches exposées à la surface de la Terre pouvaient stocker le carbone. Ils ont commencé à étudier la façon d’accélérer le processus, a expliqué Tom Ormsby, porte-parole de De Beers Canada.

Dans le cas des recherches de De Beers pour une extraction neutre en carbone, Greg Dipple, chef de projet et professeur à la Bradshaw Research Initiative for Minerals and Mining de l’UCB, a déclaré qu’ils avaient pu prouver la fixation rapide du carbone en laboratoire, en quelques jours ou quelques semaines.

L’équipe souhaite maintenant tester la technologie à plus grande échelle à la mine Gahcho Kué, ce à quoi sera employée la bourse.

De Beers a commencé les études sur une extraction neutre en carbone en 2015, pensant atteindre son objectif dans les 5 à 10 ans, a déclaré Tom Ormsby.

Parvenir à la neutralité carbone constituerait une grande victoire pour les miniers, en effet l’une des principales critiques adressées aux diamants naturels par le secteur des synthétiques est que l’extraction nuit à l’environnement.

Bruce Cleaver, PDG de De Beers Group, a déclaré que les progrès de la société sur ce projet de recherche montraient un « formidable potentiel » pour parvenir à une extraction neutre en carbone dans des sites où la kimberlite est présente et pourraient « changer fondamentalement l’empreinte carbone, non seulement de l’industrie diamantaire, mais aussi plus largement celle du secteur minier. »

La société a expliqué qu’elle « se concentrait sur l’optimisation des avantages pouvant être obtenus pour la communauté minière dans son ensemble » grâce à ce projet et qu’elle collaborait avec des universitaires afin de pouvoir consigner d’éventuelles conclusions et les faire appliquer dans d’autres sociétés minières.

Source National Jeweler